Israël en guerre - Jour 537

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Regev de plus en plus critiquée pour les problèmes de transport en temps de guerre

La ministre israélienne des Transports est dans le viseur - qu'il s'agisse de ne pas avoir mis à disposition des bus pour les réservistes ou d'avoir prétendu qu'elle avait assisté à une réunion du cabinet alors qu'elle était à Budapest

La ministre israélienne des Transports, Miri Regev, lors d'une conférence de presse avant la cérémonie de commémoration du pogrom commis par le Hamas, le  7 octobre, au ministère des Transports à Jérusalem, le 22 août 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)
La ministre israélienne des Transports, Miri Regev, lors d'une conférence de presse avant la cérémonie de commémoration du pogrom commis par le Hamas, le 7 octobre, au ministère des Transports à Jérusalem, le 22 août 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Dimanche soir, la ministre israélienne des Transports Miri Regev, une personnalité pour le moins controversée, est apparue devant les caméras de la chaîne Kann pour défendre son bilan.

« Je ne suis qu’un être humain, nous ne sommes pas des êtres surnaturels. Il se trouve que je me suis trompée », a dit Miri Regev alors qu’elle était interrogée sur les critiques proférées à son encontre lorsqu’elle avait affirmé être présente à une réunion du cabinet, mardi – le jour où les troupes israéliennes étaient entrées au Liban. Elle se trouvait, en réalité, en Hongrie à ce moment-là.

« J’ai pris l’avion lundi matin et je devais rentrer mardi soir », a-t-elle indiqué à la chaîne. Elle a ajouté que dès son arrivée au sein de l’État juif, « mercredi après-midi, j’ai assisté à une réunion consacrée à la sécurité en présence du Premier ministre », pour évoquer l’escalade rapide de la situation sécuritaire dans la région.

Regev avait déjà été fustigée, au sein du gouvernement, pour son voyage à Budapest – qui s’inscrivait dans le cadre d’une initiative visant à convaincre l’autorité européenne responsable de l’aviation civile de renoncer à recommander à ses transporteurs commerciaux d’éviter l’espace aérien israélien pour les semaines à venir.

Ces derniers jours, Regev et l’Autorité de l’aviation civile se sont entretenus avec des représentants de la Commission européenne et de l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) dans le but, entre autres, de trouver des solutions pour les dizaines de milliers d’Israéliens qui se sont retrouvés bloqués à l’étranger, faute de liaisons vers l’État juif. Des dizaines de compagnies aériennes ont pris la décision d’annuler leurs vols vers la région en raison de l’escalade des tensions.

Mardi soir, alors que l’Iran lançait une attaque de 200 missiles balistiques en direction du sol israélien, Regev avait été photographiée à l’extérieur d’une bijouterie de Budapest, suscitant l’indignation sur les réseaux sociaux. Elle a affirmé que la photo avait été présentée de manière à faire croire qu’elle faisait du shopping alors qu’elle ne faisait que passer.

Malgré le grand nombre d’Israéliens qui sont actuellement bloqués à l’étranger, Regev a également refusé d’utiliser la « Golden Share » que possède le gouvernement dans la compagnie aérienne nationale El Al, pour obliger cette dernière à effectuer des vols pendant la fête de Rosh HaShana et à Shabbat – ce qui permettrait de ramener les réservistes dans le cadre de la guerre qui s’intensifie dans le nord du pays.

Tout comme ceux qui se heurtent actuellement à de fortes difficultés pour revenir de l’étranger, certains réservistes qui se trouvent sur le territoire israélien ont rencontré des obstacles, pendant Rosh HaShana, pour rejoindre leurs bases en raison de l’interdiction faite aux transports publics de circuler pendant les fêtes juives et à Shabbat, une interdiction qui prévaut au sein de l’État juif. Un grand nombre de soldats se sont donc retrouvés sans moyen de transport pour rallier leurs unités.

La question des transports publics à Shabbat et pendant les fêtes juives est depuis longtemps un sujet de controverse, les partis ultra-orthodoxes – qui jouent souvent un rôle d’arbitre au Parlement et qui sont, aujourd’hui, des membres déterminants de la coalition actuelle – se montrant inflexibles sur le fait qu’aucun bus, train ou compagnie aérienne de l’État ne doit fonctionner ces jours-là.

Après le début de la guerre qui a suivi le pogrom du 7 octobre – lorsque des milliers de terroristes du Hamas avaient pris d’assaut le sud d’Israël, massacrant plus de 1 200 personnes et kidnappant 251 personnes qui avaient été prises en otage dans la bande – Regev avait autorisé les trains à circuler pendant le week-end, une autorisation qui avait perduré seulement jusqu’à la moitié du mois de novembre.

La semaine dernière, des initiatives privées ont vu le jour sur les réseaux sociaux pour relever le défi de ces transports tandis que le ministère de la Défense a critiqué le ministère placé sous la houlette de Regev. Une querelle ouverte a suivi entre les deux instances gouvernementales.

« L’armée israélienne et le ministère de la Défense s’affairent à maintenir les efforts de guerre pour garantir la défaite de l’ennemi », avait déclaré le ministère dans un communiqué. « Le ministère des Transports est censé agir conformément à l’évaluation qu’il a pu faire dans le cadre de cette situation et il est censé apporter son aide dans ce qui relève de ses responsabilités ».

Le ministère des Transports, à son tour, a présenté au Times of Israel les missives écrites par un responsable du ministère – des lettres qui, selon lui, montrent qu’il avait offert à l’armée des véhicules pour transporter les soldats.

Le ministre de la Défense Yoav Gallant s’adressant aux réservistes de la Brigade Oded lors d’un exercice dans le nord d’Israël, le 10 septembre 2024. (Crédit : Ariel Hermoni/Ministère de la Défense)

« Les unités de réserve se sont occupées du transport », a dit Regev devant les caméras de la chaîne Kann, dimanche soir, affirmant que son ministère avait déployé des milliers de voitures et de bus susceptibles de servir à l’armée mais que le ministère de la Défense n’avait pas demandé à les utiliser.

« Pour écarter tous les doutes, la responsabilité du transport des soldats incombe au ministère de la Défense seulement », avait indiqué samedi soir le ministère des Transports, s’exprimant dans un communiqué. Il avait ajouté, dans cette déclaration, qu’il « n’avait pas l’autorité nécessaire pour obliger les avions d’El-Al à voler le jour du Shabbat, » ajoutant qu’il s’était efforcé de revoir à la hausse le nombre de vols.

« J’ai parlé à de nombreux soldats qui ont été confrontés à ce problème », a confié, de son côté, Moshe Tur-Paz, élu sous l’étiquette de Yesh Atid et ancien commandant de bataillon de Tsahal, au Times of Israel.

« Il est très difficile de servir dans la réserve sans véhicule personnel » et de nombreux réservistes sont obligés de prendre la voiture familiale pour se rendre dans leurs unités, laissant leurs épouses sans moyen de transport, a-t-il ajouté.

« Il est tout simplement absurde que les soldats ne puissent pas se rendre à leur base en utilisant les transports en commun. C’est la responsabilité, avant tout, de l’armée et du ministère de la Défense [mais] le ministère des Transports n’a guère apporté son aide », a-t-il déploré.

Le député Moshe Tur-Paz s’exprimant lors d’une réunion de la commission des Finances, à la Knesset, le 23 février 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Regev a également fait l’objet de nombreuses critiques concernant sa prise en charge de la cérémonie officielle organisée pour marquer le premier anniversaire du pogrom du 7 octobre – des critiques qui devraient encore s’intensifier lundi, jour de cette terrible commémoration.

Les familles des otages et des autres victimes du 7 octobre se sont indignées de la décision prise par le gouvernement de confier à Regev l’organisation de cet événement. Les membres des communautés issues de la frontière avec Gaza ont accusé le gouvernement d’utiliser la cérémonie officielle pour éviter d’assumer la responsabilité du rôle qu’il a joué dans l’échec à prévenir le massacre terroriste du Hamas, l’accusant également d’avoir abandonné ces mêmes communautés au lendemain du pogrom. Nombre d’entre elles ont annoncé qu’elles ne participeraient pas à la cérémonie de Regev.

La ministre a refusé plusieurs propositions de compromis visant à résoudre le conflit l’opposant aux résidents des localités touchées. Regev a rejeté ces critiques, comparant l’organisation de cérémonies autres que l’événement officiel à un autre événement qui est organisé, chaque année, à l’occasion de Yom HaZikaron et qui regroupe Israéliens et Palestiniens – et qui, selon la droite, met sur le même plan les victimes du terrorisme et les terroristes tués. Cet événement annuel est aussi fustigé par la droite de l’échiquier politique parce que, selon elle, elle met sur le même plan la douleur des Israéliens et celle des Palestiniens.

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