Rétropédalage de l’UE après l’annonce de l’arrêt des aides versées aux Palestiniens
Le gouvernement de gauche espagnol a exprimé lundi son "malaise" et son "désaccord" suite à la décision de l'Union européenne, déplorant une initiative prise par un seul individu
Une source de l’Union européenne a déclaré au Times of Israel que la décision annoncée plus tôt dans la journée de lundi par le Commissaire européen Oliver Varhelyi – qui était de cesser immédiatement de verser les aides destinées aux Palestiniens – ne serait pas mise en œuvre en raison de l’opposition de certains États-membres.
Varhelyi est un diplomate hongrois, un pays qui a adopté une approche beaucoup plus sévère du conflit israélo-palestinien qu’un grand nombre des 27 autres États-membres de l’Union européenne.
La source a dit penser que la décision prise par Varhelyi serait démentie demain, quand le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, rencontrera les chefs de la diplomatie européens.
Ainsi, le gouvernement de gauche espagnol a exprimé lundi son « malaise » et son « désaccord » suite à la décision de Varhelyi.
Le chef de la diplomatie espagnole, le socialiste « José Manuel Albares a eu une conversation téléphonique avec Varhelyi, qui a annoncé cette décision, « pour lui faire part de son désaccord », a indiqué le ministère espagnol.
La suspension de l’aide européenne au développement « a causé un malaise au sein du gouvernement espagnol », a-t-il ajouté.
Le ministère a par ailleurs indiqué que M. Albares avait demandé à Borrel que cette suspension soit mise à l’ordre du jour de la réunion mardi des ministres européens des Affaires étrangères qui n’ont pas été mis « au courant de cette décision » de la Commission.
« Le gouvernement espagnol regrette qu’une seule personne, dans un tweet, en solitaire, ait pris une décision qui n’est pas partagée », a ajouté le chef des députés socialistes, Patxi López, lors d’une conférence de presse.
Commissaire en charge du Voisinage et de l’Elargissement, le Hongrois Varhelyi avait annoncé lundi que l’UE avait suspendu tous les paiements de son aide au développement en faveur des Palestiniens et décidé de réévaluer l’ensemble de ses programmes en cours.
The scale of terror and brutality against #Israel and its people is a turning point.
There can be no business as usual.
As the biggest donor of the Palestinians, the European Commission is putting its full development portfolio under review, worth a total of EUR 691m
⤵️— Oliver Varhelyi (@OliverVarhelyi) October 9, 2023
« L’ampleur de la terreur et de la brutalité contre Israël et son peuple marque un tournant. Il n’est pas possible de faire comme si de rien n’était », avait écrit ce commissaire sur le réseau social X (ex-Twitter), pour justifier cette décision.
L’UE, l’un des plus importants soutiens financiers des Palestiniens, envisage de dépenser quelque 1,2 milliard d’euros entre 2021 et 2024 pour financer des projets, notamment dans l’éducation ou la santé.
Le gouvernement espagnol assure actuellement la présidence de l’UE.
Membre de l’exécutif de Pedro Sanchez, l’extrême gauche espagnole avait attaqué plus tôt violemment cette suspension de l’aide de l’UE, qualifiée de « honteuse ». Elle a refusé de condamner sans ambiguïté l’attaque du Hamas depuis samedi, provoquant une controverse dans le pays.
Ces positions on entraîné les critiques de l’opposition de droite. L’une des responsables du Parti Populaire (droite) au Parlement européen, Dolors Montserrat, a notamment accusé le gouvernement Sanchez d’être divisé face à une telle « barbarie » du Hamas.