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Riposte à l’Iran : Washington pourrait envoyer à Israël le système de défense antimissile THAAD

Aucune décision n'a encore été prise sur le déploiement du système innovant dont le fonctionnement nécessiterait des troupes américaines

Un aviateur de l'US Air Force prépare le déchargement d'un lanceur THAAD (Terminal High Altitude Area Defense), à la base aérienne de Nevatim, en Israël, le 1er mars 2019. (Crédit : Robert Durr/DVIDS/AFP)
Un aviateur de l'US Air Force prépare le déchargement d'un lanceur THAAD (Terminal High Altitude Area Defense), à la base aérienne de Nevatim, en Israël, le 1er mars 2019. (Crédit : Robert Durr/DVIDS/AFP)

Les États-Unis envisagent d’envoyer à Israël un système avancé de défense anti-missile balistique, des batteries qui seraient gérées par des soldats américains. Objectif : protéger le pays en cas de riposte iranienne à une attaque de représailles attendue de la part de l’État juif, a déclaré samedi un responsable américain.

Israël s’est engagé à répondre à l’attaque lancée par la régime des ayatollahs à l’encontre de son territoire, le 1er octobre – la république islamique avait envoyé environ 200 missiles balistiques en direction du sol israélien. Les États-Unis cherchent aujourd’hui à se coordonner avec Jérusalem, de manière à tempérer les représailles de Tsahal. Selon des informations qui ont été rendues publiques pendant le week-end, certains responsables américains ont dit penser qu’Israël avait réduit sa liste de cibles potentielles.

Téhéran ayant affirmé que l’Iran répondrait à toute attaque de représailles, les médias israéliens ont fait savoir, ce week-end, que Washington était prêt à déployer des batteries de défense antiaérienne THAAD (Terminal High Altitude Area Defense) avec pour objectif de renforcer les capacités d’Israël à repousser les missiles balistiques que les proxies de Téhéran ont également lancés en direction de l’État juif au cours de ces derniers mois.

Un haut-responsable américain, qui s’est exprimé auprès du Times of Israel sous couvert d’anonymat, a confirmé que l’administration du président américain Joe Biden envisageait de transférer ces systèmes de défense antimissiles à Israël – mais il a précisé qu’aucune décision n’avait encore été prise.

Les États-Unis disposent d’un large éventail de systèmes de défense antimissile au Moyen-Orient et en Europe, notamment des systèmes Patriot. Les officiels débattent depuis des mois des systèmes de défense antiaérienne à déployer dans la région et des endroits où les placer. Tout déplacement d’un THAAD en Israël impliquerait le déploiement de soldats capables de gérer ce système complexe.

Selon un rapport publié en avril par le Congressional Research Service, l’armée américaine dispose de sept batteries THAAD. Le système est considéré comme complémentaire au système Patriot, mais il peut défendre un périmètre plus large, en frappant des cibles à des distances de 150 à 200 kilomètres.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à droite, avec l’ambassadeur américain David Friedman lors de leur visite du système de défense anti-missile THAAD, le 6 mars 2019. (Matty Stern/Ambassade américaine de Jerusalem)

De façon générale, chaque batterie se compose de six lanceurs montés sur des camions, de 48 intercepteurs et d’équipements radio et radar. 95 soldats sont nécessaires pour faire fonctionner un seul système de ce type.

Il y a un an, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, avait ordonné le déploiement d’une batterie THAAD et de bataillons Patriot supplémentaires sur divers sites autour du Moyen-Orient, afin de renforcer la protection des forces américaines sur place et d’aider Israël à se défendre.

L’Iran se prépare à des représailles de la part d’Israël après ses frappes du 1er octobre – des frappes qui, a affirmé Téhéran, sont venues en riposte aux attaques commises, le mois dernier, par Israël et qui ont entraîné la mort des principaux dirigeants du groupe terroriste du Hezbollah – l’un de ses proxies. La république islamique a aussi voulu venger une explosion survenue au mois de juillet sur son sol et qui avait coûté la vie au chef politique du Hamas, Ismail Haniyeh.

L’Iran avait aussi tiré des missiles balistiques en direction d’Israël au mois d’avril dernier.

Selon un reportage qui a été diffusé samedi par NBC News, les autorités américaines pensent qu’Israël a réduit sa liste de cibles potentielles en Iran aux infrastructures militaires et énergétiques du pays.

Rien ne semble indiquer qu’Israël s’en prendra aux installations nucléaires ou lancera une série d’assassinats, a précisé le reportage qui s’est appuyé sur les propos tenus par des responsables américains non-identifiés. Il a ajouté qu’Israël n’aurait pas pris de décision définitive sur la manière et sur le moment d’agir.

Les restes d’un missile tiré depuis l’Iran vers Israël dans la forêt de Safed, le 6 octobre 2024. (Crédit : David Cohen/Flash90)

L’Iran a fait parvenir des messages aux États-Unis par l’intermédiaire du Qatar – faisant savoir que Téhéran ripostera en cas d’attaque, a signalé CNN, samedi. La chaîne a cité les propos tenus par un commandant adjoint du Corps des gardiens de la révolution islamique qui a émis des menaces, déclarant que toute attaque contre les infrastructures énergétiques pourrait amener Téhéran à s’en prendre à des installations similaires en Israël. L’Iran affirme que ses précédentes attaques, largement inefficaces, n’ont visé que des installations militaires.

Les États-Unis feraient pression sur Israël pour que l’État juif ne prenne pas pour cible les installations nucléaires ou les infrastructures énergétiques de l’Iran, craignant une escalade des représailles entre les puissances régionales. Les responsables américains qui ont été cités par les médias américains, ces derniers jours, ont exprimé leur frustration face au manque de transparence d’Israël concernant ses plans d’attaque – même si les officiels israéliens et américains ont indiqué, à la fin de la semaine dernière, que les points de vue des deux parties s’étaient rapprochés après un entretien téléphonique, mercredi, entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président Biden.

Le ministre de la Défense Yoav Gallant en visite la base aérienne de Nevatim, dans le sud d’Israël, le 6 octobre 2024. (Crédit : Elad Malka/Ministère de la Défense)

Le ministre de la Défense Yoav Gallant devait se rendre aux États-Unis la semaine dernière pour des réunions avec son homologue Austin à ce sujet – mais Netanyahu a fait en sorte de retarder ce déplacement jusqu’à ce qu’il puisse lui-même parler avec Biden et jusqu’à ce que le cabinet puisse débattre du programme de riposte. Certains médias avaient laissé entendre qu’un voyage pourrait avoir lieu en début de semaine, mais aucune visite n’avait encore été approuvée dans la journée de vendredi, a déclaré le bureau du Premier ministre au Times of Israel.

« Les Israéliens souhaitent coordonner leur riposte avec celle des Américains et ils veulent que les discussions stratégiques se poursuivent entre les deux parties », a confié vendredi une source israélienne au Times of Israel, suite à une réunion du cabinet qui n’avait pas été concluante, la nuit précédente.

En plus de sa menace de riposte, l’Iran s’est également lancé dans une course diplomatique visant à glaner des soutiens et à empêcher les pays de la région d’apporter leur appui à une attaque américaine ou israélienne, les responsables du pays craignant que Washington ne parvienne pas à contenir Jérusalem, selon CNN.

CNN a noté que l’Iran avait déployé des efforts considérables pour obtenir le soutien de l’Arabie saoudite afin d’éviter une attaque israélienne, essayant de convaincre le royaume d’intercéder en sa faveur. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, était à Ryad la semaine dernière pour des réunions avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salman.

Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani (à droite), rencontrant le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, à Doha le 10 octobre 2024. (Crédit : ministère iranien des Affaires étrangères / AFP)

Téhéran a également menacé l’Arabie saoudite – ainsi que la Jordanie, les Émirats arabes unis et le Qatar – d’attaquer le royaume si des représailles israélo-américaines à l’encontre de l’Iran devaient transiter par son territoire ou par son espace aérien, a rapporté jeudi le Wall Street Journal, qui a cité des paroles prononcées par des officiels arabes.

Ces menaces ont fait craindre aux États arabes que l’Iran ne s’en prenne également aux infrastructures pétrolières déterminantes qui se trouvent dans ces pays.

Samedi, CNN a expliqué que Ryad, Doha et Abou Dhabi avaient informé Washington et Téhéran qu’ils ne permettraient pas à Israël d’utiliser leur espace aérien dans le cadre d’une attaque contre l’Iran, citant un responsable arabe. Amman a déclaré que la Jordanie protégerait son espace aérien contre toute intrusion et ce quelle qu’en soit l’origine, selon CNN qui a repris les propos tenus par un responsable jordanien.

Des Iraniens brûlent des drapeaux israéliens et américains lors d’un rassemblement anti-Israël à Téhéran, le 8 octobre 2024. (Crédit : AFP)

Le président iranien Massoud Pezeshkian s’est entretenu au Turkménistan, vendredi, avec le dirigeant russe Vladimir Poutine. Les deux dirigeants se sont engagés à continuer à resserrer leurs liens et à établir un front commun contre l’Occident.

« Nous travaillons activement ensemble sur la scène internationale et nos évaluations des événements actuels dans le monde sont souvent très proches », a déclaré Poutine à Pezeshkian en marge d’une conférence qui a eu lieu dans la capitale turkmène d’Achgabat, selon l’agence de presse russe TASS.

Selon l’agence de presse iranienne IRNA, Pezeshkian a fait remarquer que l’Iran et la Russie disposaient d’importantes capacités complémentaires et qu’ils pouvaient s’entraider. « Nos positionnements dans le monde sont beaucoup plus proches les uns des autres que de ceux des autres », aurait-il dit au dirigeant russe.

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