Royaume-Uni : 117 millions de livres pour protéger la communauté musulmane
Les actes islamophobes et antisémites ont fortement augmenté au Royaume-Uni depuis le début du conflit entre Israël et le groupe terroriste islamiste du Hamas

Le gouvernement britannique a annoncé lundi qu’il allait allouer 117 millions de livres (137 millions d’euros) pour renforcer la protection des mosquées, écoles confessionnelles et centres communautaires musulmans au Royaume-Uni, jugeant « indéfendables » les actes islamophobes commis dans le pays.
Les actes islamophobes et antisémites ont fortement augmenté au Royaume-Uni depuis le début du conflit entre Israël et le groupe terroriste islamiste du Hamas il y a un peu plus de cinq mois.
« La haine anti-musulman n’a absolument aucune place dans notre société. Nous ne laisserons pas utiliser les évènements au Moyen-Orient comme une excuse pour justifier les agressions contre les musulmans britanniques », a déclaré le ministre de l’Intérieur James Cleverly dans un communiqué publié au premier jour du ramadan.
Ces moyens supplémentaires seront mobilisés dans les quatre prochaines années afin « de rassurer et de protéger » les musulmans a indiqué le ministère de l’Intérieur dans ce communiqué. Il s’ajoutent aux plus de 29 millions de livres déjà prévus pour l’année 2023-2024.

Fin février le gouvernement avait également annoncé une rallonge de 54 millions de livres (63 millions d’euros) pour le Community Security Trust, dont le rôle est de protéger la communauté juive.
La guerre entre Israël et le Hamas a été déclenchée par une attaque sans précédent lancée le 7 octobre par des terroristes du groupe terroriste islamiste dans le sud d’Israël. Plus de 1 160 personnes ont été tuées, en majorité des civils et 253 ont été prises en otages.
En représailles, Israël a déclenché une offensive qui a fait plus de 31 000 morts dans la bande de Gaza, en grande majorité des civils, selon le groupe terroriste. Le Hamas est accusé de gonfler le nombre des victimes civiles et d’y inclure les Palestiniens tués par les roquettes tirées par les factions terroristes qui retombent dans la bande. Le Hamas ne fait pas non plus de distinction, dans ce bilan, entre les civils et les terroristes.
Ces évènements ont entraîné au Royaume-Uni des rassemblements pour demander la libération des otages israéliens retenus dans le territoire palestinien, ainsi que des marches pour réclamer un cessez-le-feu à Gaza.

Ces dernières ont donné lieu à des arrestations pour des accusations de soutien au Hamas, mouvement considéré comme « terroriste » par le Royaume-Uni, ou pour des accusations de propos antisémites.
La classe politique, et en particulier le parti travailliste, s’est aussi divisée sur la position à adopter face à ce conflit. Un candidat du Labour s’est vu retirer l’investiture de son parti lors d’une récente élection législative partielle après des propos antisémites.
Des manifestants d’extrême droite ont été arrêtés lorsqu’ils ont manifesté à Londres en novembre 2023.
La semaine dernière le Premier ministre Rishi Sunak a dénoncé le « poison » de « l’extrémisme » dans une allocution exceptionnelle devant Downing Street.