Israël en guerre - Jour 466

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L'IRAN COMPTE TOUJOURS "FORMER LA RÉSISTANCE" EN SYRIE

Selon un général iranien, Assad a refusé que Téhéran ouvre un front contre Israël en Syrie

Behrouz Esbati assure que le dirigeant déchu a refusé de laisser les milices soutenues par l'Iran se battre depuis la Syrie après le 7 octobre ; Pour lui, la chute du régime est un "coup très dur"

Un rebelle passe devant un portrait du président syrien renversé Bachar al-Assad dans les locaux de la caserne de la 4e division de l'armée syrienne démantelée, à Dummar, près de Damas, le 23 décembre 2024. (Crédit : Sameer Al-DOUMY / AFP)
Un rebelle passe devant un portrait du président syrien renversé Bachar al-Assad dans les locaux de la caserne de la 4e division de l'armée syrienne démantelée, à Dummar, près de Damas, le 23 décembre 2024. (Crédit : Sameer Al-DOUMY / AFP)

L’ex-général en chef de l’Iran en Syrie a révélé que Téhéran avait demandé au dirigeant syrien Bachar al-Assad, déchu depuis, d’ouvrir un front de plus contre Israël aux prises contre les terroristes du Hamas et du Hezbollah depuis maintenant 15 mois.

Dans un enregistrement évoqué par le New York Times mercredi, le général de brigade Behrouz Esbati explique que les relations avec Assad s’étaient tendues avant l’effondrement du régime syrien, début décembre, suite à son refus de laisser les milices soutenues par l’Iran ouvrir un nouveau front contre Israël depuis la Syrie.

L’Iran avait proposé à Assad des projets détaillés d’utilisation des ressources iraniennes en Syrie pour attaquer Israël, mais en dépit de demandes répétées, il a refusé de les laisser faire, a indiqué Esbati.

Esbati s’est exprimé la semaine dernière depuis une mosquée de Téhéran et ses propos ont été rapportés dans les médias iraniens lundi, explique le NY Times.

Esbati a par ailleurs reconnu que la République islamique avait été « très durement frappée » par la chute d’Assad, malgré les efforts répétés des dirigeants iraniens pour minimiser ce qui se passait.

Esbati aurait fait en sorte de ne pas trop pousser l’idée que l’Iran s’en prenne à nouveau directement à Israël. Il a reproché à la Russie d’avoir fermé les systèmes radar en Syrie lors d’attaques israéliennes contre les intérêts iraniens.

La chute du régime Assad s’est produite en pleine guerre dans la bande de Gaza, commencée le 7 octobre 2023 lorsque le groupe terroriste palestinien du Hamas, soutenu par l’Iran, a conduit des milliers de terroristes pour commettre en Israël un pogrom qui a fait 1 200 victimes – essentiellement civiles – et 251 otages. Dès le lendemain, le Hezbollah attaquait Israël au niveau de sa frontière nord. Ce conflit s’est transformé en guerre ouverte qui a pris fin à la faveur d’un fragile cessez-le-feu, fin novembre, après l’élimination par Israël d’une grande partie des dirigeants et intérêts du Hezbollah.

D’autres mandataires iraniens, comme les milices en Irak ou les rebelles houthis du Yémen, ont eux aussi tiré des missiles et des drones sur Israël depuis le début de la guerre de Gaza.

Malgré le refus obstiné d’Assad de permettre l’ouverture d’un front syrien contre Israël, plusieurs attaques à la roquette de groupes soutenus par l’Iran en Syrie ont eu lieu sur le nord d’Israël ces 15 derniers mois, mais manifestement pas avec l’intensité souhaitée par l’Iran.

Des attaques similaires avaient eu lieu, de temps à autre, avant le début de la guerre.

Le Hezbollah a tiré des milliers de roquettes sur Israël durant cette période, ce qui, compliqué par la menace d’une attaque semblable à celle du Hamas, a conduit à l’évacuation forcée de 60 000 résidents du nord d’Israël et pleinement mobilisé les ressources militaires déployées dans la région. Israël a lancé une offensive contre le Hezbollah en septembre, qui a finalement abouti à une médiation suivie d’un cessez-le-feu en novembre.

C’est quelques jours après l’acceptation du cessez-le-feu par le Hezbollah fin novembre que le régime Assad est tombé, revers stratégiques majeurs pour l’Iran. Le Hamas, lui aussi, a été considérablement diminué par la guerre à Gaza : nombre de ses hauts responsables ont en effet été tués, et notamment deux de ses dirigeants de longue date.

L’Iran, le Hamas et le Hezbollah ont en commun de vouloir la dstruction d’Israël.

« La perte de la Syrie n’est pas un sujet de fierté », a expliqué Esbati, « Nous avons été vaincus, très sévèrement battus. Nous avons pris un très gros coup, très difficile à encaisser. »

Des dizaines d’années durant, l’Iran et la Syrie ont été des alliés stratégiques. Téhéran se servait de la Syrie pour fournir des armes à son groupe terroriste du Hezbollah au Liban, et des conseillers militaires iraniens ainsi que le Hezbollah aidaient le régime Assad à combattre les insurgés pendant la guerre civile.

Mais en décembre, les insurgés ont déferlé sur la Syrie et mis fin à 50 ans de règne Assad. Depuis, le nouveau gouvernement fait en sorte de rassurer le monde sur ses intentions – la stabilité régionale – et a rouvert les canaux de communication avec plusieurs pays occidentaux, tout en parlant avec l’Iran.

Le président syrien Bashar Assad, à droite, salue ses partisans dans un bureau de vote lors des élections présidentielles dans la ville de Douma, dans la région de la Ghouta orientale, près de Damas, en Syrie, le 26 mai 2021. (Crédit : AP Photo/Hassan Ammar)

Esbati a accusé la Russie d’avoir dit qu’elle bombardait les forces rebelles en Syrie alors qu’elle larguait en fait des munitions dans des zones désertes. Il a par ailleurs affirmé que, ces douze derniers mois, alors qu’Israël aurait redoublé de bombardements sur les ressources iraniennes en Syrie, les Russes ont « éteint les radars » et laissé les frappes se faire.

Selon les informations du New York Times, Esbati aurait supervisé les opérations militaires de l’Iran en Syrie et travaillé en étroite collaboration avec les ministres syriens, responsables de la défense et les généraux russes. Moscou était un allié du régime Assad, auquel il a apporté son soutien militaire, à commencer par une composante aérienne importante, durant la guerre civile.

Israël a reconnu avoir mené des centaines de raids aériens sur des cibles iraniennes en Syrie, sans plus de commentaires, comme de coutume.

En raison de la forte présence russe en Syrie, Israël avait mis en place en septembre 2015 un mécanisme avec Moscou – dont des groupes de travail dirigés par les chefs adjoints des deux armées – pour éviter conflits et malentendus aux conséquences potentiellement graves.

Malgré la chute d’Assad, Esbati pense que Téhéran va continuer à tenter d’attirer des combattants en Syrie, peu importe qui est à la tête du pays.

« Nous pouvons toujours activer les réseaux avec lesquels nous travaillons depuis des années », a-t-il expliqué. « Nous pouvons toujours activer les milieux dans lesquels vivent nos gars depuis des années ; nous pouvons toujours être actifs sur les réseaux sociaux pour former des cellules de résistance. »

« Nous pouvons faire comme nous le faisons ailleurs et nous avons d’ailleurs déjà commencé. »

Des Syriens célèbrent la première prière du vendredi depuis l’éviction de Bachar al-Assad sur la place centrale de Damas, en Syrie, le 13 décembre 2024. (AP Photo/Hussein Malla, fichier)

Selon l’information du New York Times, l’Iran fait face à une forte opposition publique et politique en Syrie et Israël a annoncé son intention de tout mettre en œuvre pour éviter toute forme de renforcement militaire iranien.

Le discours d’Esbati à la mosquée Valiasr, au centre de Téhéran, était intitulé « Répondre aux questions sur l’effondrement de la Syrie ».

Lors d’une session de questions-réponses, Esbati a déclaré que l’Iran n’avait pas l’intention d’attaquer à nouveau Israël, comme il l’a fait à deux reprises en 2024.

Dans « la situation » actuelle, ce ne serait pas réaliste, aurait déclaré Esbati, selon le New York Times. Partout au Moyen-Orient, on attend de voir quelles mesures va prendre la nouvelle administration du président élu Trump après son investiture, le 20 janvier prochain.

Esbati a également expliqué pour quelles raisons l’Iran n’avait pas attaqué directement les bases militaires américaines dans la région, à savoir que cela aurait entraîné des représailles plus importantes de la part des États-Unis et de leurs alliés. Par ailleurs, selon lui, certains missiles iraniens n’auraient pas pu échapper à la vigilance des systèmes de défense aérienne américains.

Pour autant, il a assuré son auditoire que l’Iran était toujours la force dominante dans la région, explique le New York Times.

Un Syrien se tient sur la statue du défunt président Hafez al-Assad sur la place Umayaad, dans la capitale, Damas, le 17 décembre 2024. (Crédit : Sameer Al-DOUMY / AFP)

Un membre iranien des puissants Gardiens de la révolution, qui a travaillé comme stratège en Irak, pays dans lequel l’Iran exerce un contrôle sur de puissantes milices, a indiqué au Times of Israel que Téhéran avait organisé des réunions sur la stratégie vis-à-vis de la Syrie. Rien n’a été décidé mais il y aurait un consensus sur le fait que le chaos ne pourrait profiter qu’à l’Iran.

Les combats de ces 15 derniers mois ont directement attiré l’Iran, qui a tiré des centaines de missiles et de drones sur Israël en avril et octobre 2024. Ces deux attaques ont été globalement déjouées par les défenses aériennes israéliennes, en coopération avec les États-Unis et leurs alliés régionaux.

A l’issue de la deuxième attaque, Israël a mené pour la première fois des frappes généralisées contre l’Iran en pilonnant ses systèmes de défense aérienne et usines de roquettes.

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