Israël en guerre - Jour 493

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Selon une ONG, Israël projette de construire dans une zone sensible en Cisjordanie

Les projets de construction ont pour la plupart été initiés par Uri Ariel, selon les données recueillies par La Paix maintenant

Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Uri Ariel, ministre de l'Agriculture. (Crédit : Abir Sultan/Flash90)
Uri Ariel, ministre de l'Agriculture. (Crédit : Abir Sultan/Flash90)

Le ministère du Logement d’Israël travaille sur un projet de construction pour des milliers d’unités résidentielles dans la zone controversée E1 en Cisjordanie, selon un nouveau rapport de l’organisation anti-implantation La Paix Maintenant.

Le rapport, publié lundi, indique que le ministère « travaille discrètement » sur des plans pour développer 8 372 nouvelles unités résidentielles dans la zone de 12 kilomètres carrés, qui est située entre Jérusalem et l’implantation de Maale Adumim, et sera du ressort de la municipalité de cette dernière.

Le ministre du logement d’Israël a déclaré lundi que de tels projets n’existaient pas.

Selon les données fournies par La Paix Maintenant, le ministère du Logement aurait discrètement donné au conseil municipal de Maale Adunim 3,6 millions de shekels pour planifier trois nouveaux quartiers qui seraient appelés Mevasseret Adoumim, sans lancer un appel d’offres public qui se serait attiré l’opposition internationale.

Le ministre du Logement et le député Koulanou Yoav Galant (Crédit : Capture d'écran Ynet)
Le ministre du Logement et le député Koulanou Yoav Galant (Crédit : Capture d’écran Ynet)

« La zone de Ma’ale Adumim et de l’E1 est l’une des zones les plus sensibles en termes de chances pour la solution à 2 Etats », a affirmé La Paix Maintenant. « Pour ces raisons, chaque fois qu’un dirigeant israélien tente de promouvoir des projets dans l’E1, la communauté internationale les condamne fermement ».

La Paix Maintenant a affirmé que le ministère a payé 1,5 million de shekels pour compléter la planification détaillée de 1 000 unités dans le sud de Mevasseret Adumim, 1,8 million de shekel pour un plan pour 2 000 unités dans l’est de Mevasseret Adoumim, et 300 000 shekels pour tester la faisabilité de la construction de 1 000 logements dans le nord de Mevasseret Adumim.

La grande majorité de ces contrats ont été signés entre mars 2013 et mai 2015, lorsque Uri Ariel du parti pro-implantation de HaBayit HaYehudi était ministre du Logement. Il est actuellement le ministre de l’Agriculture et du Développement rural.

L’organisation à but non lucratif, qui milite pour un accord négocié à deux États entre Israël et les Palestiniens, fonde en grande partie ses affirmations sur 200 pages de documentation du ministère du Logement, qui incluait des tableaux contenant plus de 1 000 lignes de données, obtenu à la suite d’une requête déposée en vertu du Freedom of Information Act.

Le ministre de la Construction du logement, Yoav Galant, (Koulanou) a rejeté les affirmations de l’organisation lundi en affirmant sur la radio militaire qu’ « il n’y a pas de planification et aucune préparation pour une planification dans cette région ».

En tout, le rapport de la Paix Maintenant affirme que le gouvernement prévoit de construire 55 548 unités de logement dans les implantations de Cisjordanie, chiffre qui comprend les projets de contruction dans la zone E1, dont 78 % seraient situés à l’est de la barrière de sécurité en Cisjordanie.

Les gouvernements israéliens successifs ont considéré la possibilité de construire dans la zone E1 pour établir des « faits sur le terrain » et pour veiller à ce que Maale Adumim, avec une population d’environ 40 000 habitants, reste lié à Jérusalem plutôt qu’isolé comme une enclave juive, si et quand un Etat palestinien sera créé.

Les documents confirment également « la légalisation post-facto et l’approbation d’au moins six avant-postes illégaux » et que le projet prévoit de créer de nouvelles implantations dans le sud de Bethléem et dans le nord de la vallée du Jourdain (ces dernières sur le site d’un avant-poste illégal établi en 2013), les projets d’élargir de petites implantations dans les grandes villes.

Le rapport de La Paix Maintenant détaille ce qu’il appelle être des efforts pour créer un anneau tampon autour de Jérusalem, qui va sceller le Jérusalem-Est palestinien hors de Ramallah dans le nord – le siège de l’Autorité palestinienne – et de Bethléem dans le sud.

Les tentatives de construire ont, toutefois, rencontré une opposition internationale féroce.

Les Palestiniens affirment qu’un nouveau quartier dans la zone E1 ruinerait les chances de créer une métropole palestinienne entre Ramallah et Bethléem, qui serait également reliée à Jérusalem-Est, sabordant les efforts palestiniens pour créer une contiguïté territoriale entre les parties nord et sud de la Cisjordanie.

Les plans de construction antérieurs dans la zone de l’E1 ont été gelés par le gouvernement d’Ariel Sharon en 2005.

En octobre 2013, le ministère du Logement – à l’époque sous la direction d’Uri Ariel – a lancé des appels d’offres pour la planification des dizaines de milliers de logements dans les implantations en Cisjordanie, y compris, entre autres, des milliers d’unités dans les zones E1 et E2 (Givat Eitam, au sud de Bethléem), a ajouté La Paix Maintenant.

Le tollé international en raison des appels d’offres a incité le Premier ministre Benjamin Netanyahu à annuler les appels en novembre de cette année. Mais un an plus tard le ministère, a poursuivi La Paix Maintenant, après l’obtention des documents du ministère du Logement, a – sans appel d’offres – embauché des architectes pour travailler sur de nombreux plans qui avaient été annulés, y compris dans les zones E1, E2, Nokdim (au sud de Bethléem), Tekoa (au nord de Hébron) et Maale Amos (près de Tekoa).

« Ce projet, qui contredit tout engagement possible à une solution à deux Etats, se poursuit encore aujourd’hui », a dénoncé le rapport de la Paix Maintenant.

Il a ajouté que le ministère a dépensé plus de 2 millions de shekels sur les plans pour un projet massif de 10 000 unités de logements dans Atarot (au nord de Jérusalem, entre Ramallah et Beit Hanina). Si le projet aboutit, ce serait le premier nouveau quartier de Jérusalem-Est depuis la création controversée de Har Homa par Netanyahu en 1997 et couperait Jérusalem-Est de Ramallah.

Deux mille autres unités sont prévues pour connecter Har Homa à l’ouest à un quartier en cours de planification sur la colline voisine de Givat Hamatos, pour mettre Bethléem hors des quartiers palestiniens du sud de la ville de Beit Zafafa et Sharafat, a expliqué La Paix Maintenant.

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Vingt et une autres unités sont prévues dans le cœur du quartier musulman de la Vieille Ville, près de la Porte d’Hérode, a affirmé le rapport.

Le rapport de La Paix Maintenant a révélé en outre des plans détaillés pour la construction de 800 logements à Givat Eitam, également connu sous E2, au sud de Bethléem.

L’organisation a contesté la définition de ces unités comme étant un quartier de l’implantation d’Efrat qui existe déjà, en disant qu’il n’y a « pas de véritable continuité » entre les deux implantations et en affirmant que la barrière de séparation devrait passer entre les deux implantations. Si ce projet aboutit, cette construction serait un « coup de massue » à la solution à deux Etats, a déclaré la Paix Maintenant, dans la mesure où elle bloquerait Bethléem au sud et coupera la route principale qui relie Bethléem vers le sud de la Cisjordanie.

Plusieurs avant-postes illégaux devraient être légalisés de manière rétroactive, a déclaré l’organisation.

Parmi eux, il y a Bnei Adam, à l’est de Ramallah, créé en 2004, où 1 500 unités devraient être construites, et Mitzpe Danny, créé en 1998 au nom de Danny Frei, qui a été tué pendant une attaque palestinienne sur sa maison en 1995, où 200 unités devraient être construites.

La taille de l’implantation actuelle composée de 1 000 unité à Adam, située au sud-est de Ramallah, va augmenter de six fois, indique le rapport, tandis que 1 566 unités sont prévues dans le quartier ultra-orthodoxe de Beitar Illit et 1 500 à Alon Shvut, les deux dans le sud de Jérusalem.

A Givat Zeev, 800 logements sont prévus pour relier Givat Zeev à Jérusalem et isoler des villes palestiniennes à proximité de Ramallah. Des unités supplémentaires sont également prévues à Bat Ayin, qui est devenu un site sensible au fil des ans entre les Palestiniens et les résidents des implantations de l’extrême-droite.

La Paix Maintenant a également fait valoir que le ministère a financé une série de projets de construction illégales à hauteur de plusieurs millions de shekels, en dépit des instructions explicites du procureur général de ne pas financer des projets non autorisés.

Dans l’implantation des avant-postes de Gvaot, 530 000 shekels ont été alloués pour la construction d’un bâtiment public, en l’absence d’un plan approuvé, a précisé l’organisation. Gvaot surplombe la route entre Gush Etzion et Beit Shemesh et la plaine côtière et a donc une importance stratégique.

En août l’année dernière, Israël a annoncé des plans pour s’approprier environ 1 000 acres de terre près Gvaot, près de l’endroit où trois adolescents israéliens – Naftali Fraenkel, 16 ans, Gilad Shaar, 16 ans, et Eyal Yifrach, 19 ans – avaient été enlevés deux mois auparavant avant d’être tués.

À l’époque, les critiques avaient décrit la décicion comme « un coup de poignard dans le dos » pour la direction palestinienne, tandis que le conseil du Gush Etzion avait accueilli la nouvelle en disant que cela était un prélude à l’expansion de l’implantation de Gvaot.

A Itamar, un contrat de 2 millions de shekels pour la construction d’un bâtiment public à Itamar a été signé en décembre 2013. Pourtant, des plans pour des parties d’Itamar ont été approuvés rétroactivement en octobre.

A Eli, une implantation qui n’a pas du tout été approuvée par le plan de développement, des travaux publics s’élevant à 3,7 millions de shekels ont été financés par le ministère. Des projets similaires ont également été financés dans les implantations de Kochav Yaacov, de Halamish, de Shilo, et Tal Menashe, a révélé La Paix Maintenant.

La communauté internationale considère comme étant illégales toutes les implantations dans les terres conquises par Israël pendant la guerre des Six Jours en 1967 et soutient les revendications des Palestiniens que la construction continue dans ces zones présente un obstacle majeur à un accord de paix israélo-palestinien.

La dirigeante de Meretz, Zehava Gal-on, a appelé lundi le ministre de la Défense, Moshe Yaalon, à ordonner le démantèlement des avant-postes illégaux qu’elle a décrit comme un « terrain fertile pour les ‘Hilltop Youth’ [Jeunesse des collines, un groupe d’activistes juifs d’extrême droite] et les activités terroristes », a indiqué le quotidien Maariv.

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