Israël en guerre - Jour 396

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Sept Israéliens arrêtés pour espionnage au profit de l’Iran

Les suspects sont accusés d'avoir recueilli des informations sur des bases militaires, dont celle qui a été touchée par une attaque de drone meurtrière au début du mois

La police israélienne dans un bâtiment scolaire endommagé qui a été touché par des missiles tirés depuis l'Iran à Gedera, le 1er octobre 2024. (Crédit : AP/Tsafrir Abayov)
La police israélienne dans un bâtiment scolaire endommagé qui a été touché par des missiles tirés depuis l'Iran à Gedera, le 1er octobre 2024. (Crédit : AP/Tsafrir Abayov)

Sept citoyens israéliens ont été arrêtés le mois dernier, soupçonnés d’avoir espionné pour l’Iran pendant deux ans, en effectuant des centaines de tâches à la demande de la République islamique, ont déclaré les procureurs lundi.

« C’est l’un des cas les plus graves sur lesquels nous ayons jamais enquêté. Il est tout à fait possible que l’accusation principale soit d’avoir aidé l’ennemi en temps de guerre, accusation pour laquelle la peine est la mort ou la réclusion à perpétuité », a déclaré le surintendant en chef Yaron Binyamin, qui dirige l’unité du Lahav 433 de la police israélienne pour les crimes graves.

Les suspects, tous des résidents de Haïfa et du nord qui ont émigré d’Azerbaïdjan, comprennent un soldat qui a déserté l’armée, ainsi que deux mineurs âgés de 16 à 17 ans. Ils ont effectué quelque 600 missions en deux ans, selon les autorités.

Les suspects qui sont majeurs ont été identifiés comme étant Azis Nisanov, Alexander Sadykov, Vyacheslav Gushchin, Yevgeny Yoffe et Yigal Nissan. Les noms des mineurs n’ont pas été révélés.

Selon les accusations, un Israélien a été recruté pour ces missions d’espionnage par un individu en Azerbaïdjan, qui l’a mis en contact avec un intermédiaire turc qui se fait appeler « Alkhasan », après quoi le reste du réseau a été recruté.

Les Israéliens auraient interagi avec deux agents iraniens, qui se sont fait appeler « Alhan » et « Orhan », en sachant que les informations qu’ils transmettaient pourraient mettre en danger l’État.

« Ils cherchaient désespérément des missions, car ils cherchaient désespérément de l’argent », a déclaré une source policière.

Un garçon montant un âne près d’une batterie du système de défense anti-missile « Dôme de fer », dans un village bédouin non reconnu dans le sud du Néguev, le 14 avril 2024. (Crédit : Ahmad Gharabli/AFP)

Les suspects sont accusés d’avoir photographié et collecté des informations sur les bases et installations de Tsahal, notamment au quartier général de la défense de la Kirya à Tel Aviv, et sur les bases aériennes de Nevatim et Ramat David, pour le compte d’agents iraniens avec lesquels ils étaient en contact par l’intermédiaire turc.

Certains des endroits que les suspects sont accusés d’avoir espionné ont été ciblés depuis le début de la guerre l’année dernière – la base de Nevatim a été ciblée par deux attaques de missiles iraniens et Ramat David a été ciblée par le Hezbollah.

Les suspects sont également accusés d’avoir recueilli des informations sur les batteries du Dôme de fer, les ports et les infrastructures énergétiques, notamment la centrale électrique de Hadera.

Les Israéliens auraient reçu de leurs agents des cartes de sites stratégiques, notamment celle de la base d’entraînement de Golani qui a été touchée par une attaque de drone meurtrière au début du mois.

En outre, ils auraient signalé à leurs contacts iraniens des impacts directs de projectiles suite à l’attaque iranienne d’avril contre Israël, des informations qui auraient pu aider la République islamique à améliorer sa précision lors de futures frappes.

« Dans le cadre de l’enquête, de nombreux documents ont été saisis. Ceux-ci avaient été collectés par des membres du réseau et transmis à des agents iraniens, notamment des photos et des vidéos de nombreuses bases de l’armée israélienne à travers le pays, des ports et des infrastructures énergétiques en Israël, alors que le pays est en guerre sur plusieurs fronts », a déclaré un haut responsable du Shin Bet.

Capture d’écran d’une vidéo du Hezbollah publiée le 24 juillet 2024 montrant la base aérienne de Ramat David dans le nord d’Israël. (Capture d’écran : Bureau de presse du Hezbollah)

« Notre évaluation est que les activités de ce réseau ont porté atteinte à la sécurité d’Israël », a déclaré le responsable.

En échange de leurs actions, les suspects auraient reçu des centaines de milliers de dollars, une partie en cryptomonnaie et une autre en espèces, livrées par des touristes russes.

Lundi, les procureurs ont annoncé leur intention de déposer vendredi un acte d’accusation contre les sept suspects pour des infractions à la sécurité et demanderont qu’ils soient maintenus en détention jusqu’à la conclusion de la procédure judiciaire.

Pour mener à bien leurs missions, les suspects ont utilisé, selon les autorités, un équipement de pointe qu’ils ont acheté spécialement à cette fin, sous la supervision de leurs contacts iraniens.

Ces Israéliens sont également accusés d’avoir recueilli des informations pour leurs contacts iraniens sur plusieurs citoyens israéliens, dont un haut responsable de la sécurité, que les autorités n’ont pas publiquement identifié – et qui auraient pu faire l’objet d’un projet d’assassinat.

Les suspects auraient suivi cette cible potentielle, notamment en prenant des photos devant chez lui, et auraient également surveillé ses enfants.

Certains des suspects auraient été surpris alors qu’ils surveillaient un citoyen israélien et, c’est lors de leur arrestation le 19 septembre que les enquêteurs ont découvert le réseau d’espionnage plus vaste.

Dans le cadre d’enquêtes sur le réseau, les autorités ont réussi à enregistrer des membres de celui-ci discutant entre eux de leur travail, affirmant qu’ils attendaient de recevoir d’autres missions, contre de l’argent.

Moti Maman, accusé d’avoir été recruté par l’Iran pour faire avancer un projet d’assassinat du Premier ministre israélien, du ministre de la Défense ou du chef du Shin Bet, au tribunal de Beer Sheva, le 19 septembre 2024. (Crédit : Dudu Greenspan/Flash90)

Le Shin Bet a annoncé ces derniers mois une série de projets criminels iraniens présumés, dans lesquels Téhéran aurait tenté de tromper en ligne des Israéliens pour qu’ils effectuent des missions.

En septembre, un homme de la ville d’Ashkelon, dans le sud du pays, a été arrêté, accusé d’avoir été introduit clandestinement en Iran à deux reprises et d’avoir reçu de l’argent pour effectuer des missions pour le compte de Téhéran. Il aurait été recruté pour assassiner le Premier ministre israélien, le ministre de la Défense ou le chef du Shin Bet.

Puis, le 14 octobre, un homme et sa compagne de 18 ans, tous deux originaires de Ramat Gan, ont été arrêtés, accusés d’avoir commis divers actes de sabotage et de vandalisme pour le compte d’un agent iranien.

Le 16 octobre, la police israélienne et le bureau du procureur général ont annoncé l’arrestation d’un homme originaire du centre d’Israël, qui aurait acquis une arme pour tuer un scientifique israélien sur les instructions d’un agent iranien, après avoir effectué plusieurs petites tâches pour le compte de l’agent.

Ces affaires récentes surviennent après que les autorités ont découvert en janvier un projet impliquant des Israéliens qui auraient été recrutés pour recueillir des renseignements sur des personnalités de premier plan.

Le ministre de la Culture et des Sports, Miki Zohar, assistant à une cérémonie pour la délégation olympique et paralympique israélienne concourant aux prochains Jeux olympiques de Paris, à la résidence du président, à Jérusalem, le 19 juin 2024. (Crédit : Oren Ben Hakoon/Flash90)

Après l’annonce lundi de ces arrestations, le ministre de la Culture et des Sports Miki Zohar a appelé Israël à imposer la peine de mort aux personnes reconnues coupables de trahison en temps de guerre.

« Le phénomène des traîtres au pays qui portent atteinte à la sécurité d’Israël pour de l’argent alors que nous nous battons pour notre avenir dans une guerre existentielle exige les mesures les plus dures, y compris une loi autorisant la peine de mort pour avoir aidé l’ennemi en temps de guerre. »

« C’est la seule façon de créer un moyen de dissuasion clair qui empêchera d’autres cas similaires », a déclaré Zohar dans un communiqué.

Le code pénal israélien prévoit déjà la peine capitale, mais seulement pour des cas extrêmement rares, la trahison étant l’un d’entre eux.

Adolf Eichmann, figure du nazisme, est l’une des deux seules personnes exécutées par l’État en plus de 75 ans. Le premier était Meir Tobianski, officier de l’armée israélienne, exécuté le 30 juin 1948 pour trahison, avant d’être blanchi à titre posthume, un an après sa mort.

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