Serbie: excuses d’un chef de l’opposition auprès de la communauté juive
Sergej Trifunovic s'était attiré les protestations de la communauté juive pour des propos indulgents envers les sympathisants pronazis du pays
Un des chefs de l’opposition en Serbie a présenté mardi ses excuses à la communauté juive pour des propos indulgents envers les sympathisants pronazis du pays.
Sergej Trifunovic s’était attiré les protestations de la communauté juive pour avoir jugé « non pertinente » la question de savoir si les opposants au président Aleksandar Vucic, qui descendent chaque semaine dans la rue », ont chez eux une photo de Dimitrije Ljotic ou de (Josip Broz) Tito ».
Le premier était un collaborateur pronazi durant la Seconde guerre mondiale, quand le second était le chef des partisans communistes.
« Dans le but de réunir autant que nécessaire la droite et la gauche (…), j’ai certainement utilisé une comparaison trop forte », a déclaré mardi Sergej Trifunovic.
« Si je suis allé trop loin, je m’excuse auprès de tous », poursuit-il dans une lettre à l’association des juifs de Belgrade qui lui avait reproché ses propos.
« Vous pensez que cela ne devrait pas être ‘pertinent’ de savoir si dans une maison allemande il y a une photographie de Willy Brandt ou d’Adolf Hitler? », s’était offusqué l’association.
Elle avait accusé le militant de « mettre sur un pied d’égalité odieux ceux qui ont combattu le fascisme et ceux qui ont aidé les occupants à faire de la Serbie un Etat sans juifs ».
« Nous nous adressons à vous au nom des 11 000 juifs de Belgrade qui ont été tués dans des camps ou exécutés dans différents lieux de Belgrade, avec le concours de l’appareil de propagande de Dimitrije Ljotic », avait-elle encore écrit.
La communauté juive de Belgrade est aujourd’hui forte d’un millier de personnes.
Sergej Trifunovic, 46 ans, se présente comme un homme de gauche. Ce comédien s’est imposé comme une des figures de proue du mouvement d’opposition au président Aleksandar Vucic.
Depuis décembre, des milliers de Serbes manifestent chaque semaine à Belgrade et dans les principales villes pour dénoncer ce qu’ils décrivent comme la dérive autoritaire du président serbe.
Ces défilés ont le soutien de la plupart des partis d’opposition, de l’extrême droite à la gauche.