Sergent-chef Shlomo Reshetnikov, 20 ans : Soldat seul originaire de Russie
Tué en combattant l'invasion du sud d'Israël par le Hamas le 7 octobre
Le sergent-chef Shlomo (Dmitry) Reshetnikov, 20 ans, un soldat seul originaire de Russie qui servait dans la brigade Golani, a été tué le 7 octobre alors qu’il repoussait l’invasion du sud d’Israël par le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Il a été enterré le 13 octobre sur le mont Herzl à Jérusalem. Il laisse derrière lui ses parents, Natalia et Oleg, et son frère aîné, Andrey.
Né à Volgograd, dans le sud-ouest de la Russie, Shlomo s’est installé seul en Israël en 2017, alors qu’il était adolescent, dans le cadre du programme Naaleh. Il a terminé ses études secondaires près de Haïfa, avant de s’enrôler dans Tsahal en 2021.
Yohaï Segal, le commandant de l’armée de Shlomo, a écrit dans Israel Hayom que lorsque Dmitry a rejoint les rangs, « [il] est venu me voir, deux jours après son enrôlement, et m’a demandé de l’appeler Shlomo, parce que c’était désormais un soldat juif en Israël… Il avait un bon cœur, un très bon cœur ».
Sarah Yalanzhi, la responsable des résidences du lycée où Shlomo était scolarisé, a déclaré que bien qu’arrivé tard dans l’année scolaire, il s’était parfaitement intégré à l’équipe : « C’était un élève travailleur et sympathique, modeste et gentil. Il était aimé par les élèves et par le personnel, il était plein de joie de vivre, respecté et respectueux. Il était toujours prêt à aider et à soutenir, c’était une personne au grand cœur », a-t-elle déclaré, ajoutant qu’il avait appris à jouer de la guitare pendant ses études et qu’il était membre de l’orchestre de l’école.
Le journaliste Lior Ben Ami a raconté dans Ynet sa rencontre avec Shlomo lors d’un reportage sur le 51e bataillon de Golani à Hébron au début de l’année 2023. Le jeune soldat lui avait alors confié : « On m’a beaucoup parlé d’Israël et j’ai réalisé que j’étais juif, que c’était mon pays. J’ai déménagé ici pour apprendre et étudier, mais aussi pour vivre ici ».
Soulignant que son origine immigrée et son fort accent faisaient de lui une cible facile, Shlomo a expliqué à Ben Ami qu’il avait néanmoins trouvé un système de soutien au sein des Golani : « Nous sommes comme une famille. Je me sens très soutenu. »
Shlomo a également trouvé un système de soutien auprès de sa famille adoptive en Israël, Leah et Avidan Saad, avec qui il a tissé des liens pendant près de sept ans.
« Il était impossible de ne pas l’aimer », a confié Leah Saad au quotidien Maariv. « Il était poli, gentil, nos enfants se sont attachés à lui, ils étaient comme des frères et sœurs ». Elle a expliqué qu’il venait régulièrement chez eux et qu’il parlait souvent au téléphone, « il discutait, demandait des conseils. Lorsqu’il était en permission de l’armée, c’était comme si notre fils rentrait à la maison », a-t-elle raconté. « Nous étions si fiers de lui. Il était comme un membre de la famille ».
Leah a ajouté que « Shlomo a suivi son cœur et son rêve d’être en Israël et de servir la patrie. Il était si fier d’être un soldat de combat ».
Lorsque la mère de Shlomo, Natalia, est venue en Israël pour ses funérailles, elle a rejoint Leah, et c’est ensemble que les deux mères ont identifié le corps et pleuré leur fils biologique et adoptif, ont-elles déclaré à Ynet.
Sa mère Natalia a déclaré aux médias qu’elle avait pris l’avion pour rendre visite à Shlomo environ un an avant qu’il ne soit tué : « Quand j’ai volé vers lui, ce n’était pas dans un avion, c’était sur des ailes », a-t-elle déclaré. « J’étais impatiente de le serrer dans mes bras. La dernière fois qu’il est venu à la maison, c’était un enfant… Lorsque nous nous sommes revus, c’était formidable de voir un garçon mature, sérieux et heureux ».
Elle a ajouté que lors de sa visite, il lui avait dit : « ‘Maman, je suis le plus heureux, j’ai deux mères dans ce monde – tu es loin, je peux te parler, et Leah est ici, et elle est proche de moi' ».