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Simone Veil entrera au Panthéon le 1er juillet

Rescapée de la Shoah, l'ancienne ministre et présidente du Parlement européen sera la cinquième femme à reposer au Panthéon

Antoine et Simone Veil, devant l'Institut de France, à Paris, le 16 juin 2011. (Crédit : Thomas Samson/AFP)
Antoine et Simone Veil, devant l'Institut de France, à Paris, le 16 juin 2011. (Crédit : Thomas Samson/AFP)

Simone Veil, décédée le 30 juin 2017 à l’âge de 89 ans, entrera le 1er juillet au Panthéon, a indiqué lundi l’Elysée.

Rescapée de la Shoah, l’ancienne ministre et présidente du Parlement européen sera la cinquième femme à reposer dans ce « temple de la République », en plein centre de Paris.

Comme prévu, elle y reposera aux côtés de son époux Antoine, décédé en 2013, a précisé la présidence, confirmant une information de Ouest-France. Ce sera la première fois qu’un homme fera son entrée au Panthéon en tant qu’époux.

Mme Veil y sera accueillie pour lui témoigner « l’immense remerciement du peuple français à l’un des ses enfants tant aimés », avait expliqué Emmanuel Macron le 5 juillet au cours de l’hommage solennel rendu dans la cour d’honneur de l’Hôtel des Invalides à Paris. La dépouille de Simone Veil avait ensuite été inhumée au cimetière du Montparnasse.

Le Centre des monuments nationaux (CMN) a lancé un appel d’offre pour l’organisation de la cérémonie du Panthéon, a précisé l’Élysée.

Se basant sur le document du CMN, Ouest-France indique que les cercueils des époux Veil seront déposés sur le parvis du Panthéon.

« Après avoir passé la nuit dans la nef (…), veillés par la Garde républicaine, ils seront inhumés dans le caveau dédié situé dans la crypte du Panthéon », ajoute-t-il, en précisant que la cérémonie sera diffusée en direct à la télévision.

« Vous avez, madame, prodigué à notre vieille Nation des dons qui l’ont faite meilleure et plus belle », avait déclaré Emmanuel Macron dans son hommage du 5 juillet. Il avait alors salué les « combats du siècle » dernier menés par Simone Veil, sa « bataille pour que cessent les conditions sordides et meurtrières dans lesquelles se déroulaient les avortements » lorsque, ministre de la Santé de Valéry Giscard d’Estaing, elle avait porté en 1974 la loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

Emmanuel Macron rend hommage à Simone Veil, aux Invalides, à Paris, le 5 juillet 2017. (Crédit : AFP PHOTO / ALAIN JOCARD

Le chef de l’État avait également salué son « combat pour l’Europe », elle qui fut la première présidente du Parlement européen, ou ceux pour « la ratification de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme à la tribune des Nations Unies », pour « la protection sociale » ou « contre le racisme et l’antisémitisme ».

Le Panthéon est depuis plus d’un siècle la nécropole laïque des « grands hommes » français, dont la « patrie reconnaissante » veut honorer la mémoire.

Cet imposant édifice domine la montagne Sainte Geneviève, l’une des buttes de Paris.

C’est pendant la Révolution française, en 1791, que l’Assemblée constituante avait transformé l’église qui s’y trouvait en nécropole nationale. Le Panthéon, d’après un mot grec qui désigne l’ensemble des dieux, devient alors un temple destiné à « recevoir les grands hommes de l’époque de la liberté française ».

Mirabeau, l’un des inspirateurs de la Révolution, est le premier à y entrer le 4 avril 1791. Il est suivi par Voltaire, puis Jean-Jacques Rousseau en 1794.

Parmi les 80 « panthéonisés », figurent des politiques, des écrivains, des scientifiques, quelques religieux et beaucoup de militaires.

Seules quatre femmes y sont actuellement inhumées. Sophie Berthelot, distinguée « en hommage à sa vertu conjugale », y est enterrée avec son mari le chimiste et homme politique Marcelin Berthelot en 1907.

Les cendres de Marie Curie y ont été transférées en 1995 avec celles de son époux Pierre, avec qui elle partage le prix Nobel de physique. En 2015, elles ont été rejointes par Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz.

Le choix revient au président mais la famille du défunt peut toujours refuser. En 2009, la famille de l’écrivain Albert Camus s’était opposée à cette idée du président Nicolas Sarkozy.

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