Smotrich bousculé après les éloges d’un groupe de femmes
Les "Femmes du mur" ont salué le ministre de la droite dure pour "l'accueil chaleureux" réservé à leur stand de tefillin pour femmes dans une gare ; l'extrême droite s'est indignée
Le ministre des Transports Bezalel Smotrich, chef conservateur et religieux de la faction de l’Union nationale, a démenti lundi avoir aidé le groupe pluraliste de prière des « Femmes du mur » a monter un stand de pose de tefillin dans une gare de Tel Aviv.
Ce démenti a eu lieu après que les « Femmes du mur » ont remercié Smotrich avec fougue dans un communiqué de presse émis dans la matinée pour « l’accueil chaleureux » réservé lors d’une demande de permission concernant la mise en place d’un stand de pose de tefillin – un stand qui contrevenait aux règles ministérielles contre ce type d’installations dans les structures appartenant aux transport public.
Au début du mois, des comptes ouverts sur les réseaux sociaux et servant à faire part des problèmes survenant sur le réseau des transports publics israéliens avaient publié des photographies de stands de tefillin ‘Habad, ainsi que des posts recommandant vivement aux usagers de rapporter la présence de tels stands aux inspecteurs d’Israel Railways.
Smotrich avait répondu à la campagne apparente en disant que « tant que je serai ministre des Transports, il sera permis et même désirable d’ouvrir des stands de pose de tefillin et des stands juifs dans les gares (et pas seulement là-bas). Si vous tentez d’en mettre un en place et que vous rencontrez des problèmes, appelez-moi et, si Dieu le veut, nous nous en occuperons ».
Il avait accusé les activistes cherchant à exclure les stands de tefillin ‘Habad de se prêter à de « l’antisémitisme et à la persécution des Juifs ».
Dans une lettre adressée la semaine dernière à Smotrich, les « Femmes du mur » ont déploré que son soutien apporté aux rituels juifs ne concerne « que les hommes » et elles ont demandé son aide pour la mise en place d’un stand où il serait permis aux femmes de procéder au rituel de pose des tefillin.
Les « Femmes du mur » ont installé un stand dans la gare de Savidor, à Tel Aviv, lundi matin – mais les responsables de la gare leur ont rapidement demandé de partir. Elles ont alors contacté des responsables du ministère des Transports et du bureau de Smotrich et ont obtenu l’autorisation de revenir, a dit le groupe.
« Nous avons été enchantées de découvrir que le ministre des Transports, face à cette question, a réservé un accueil chaleureux à un stand de tefillin ouvert par les ‘Femmes du mur' », a déclaré Yochi Rapaport, directrice du groupe. « Nous invitons les ministres et les dirigeants du parti Yamina » – dont la faction de l’Union nationale de Smotrich fait partie – « à visiter notre stand et à remplir avec nous cette importante mitzvah« .
Photo d’illustration : Un membre du mouvement ‘Habad aide un jeune Juif à porter les tefillin. (Crédit : Flickr/Robert Couse-Baker/CCBY-SA)[/caption
L’annonce faite par le groupe de femmes, à deux semaines seulement des élections, a entraîné les critiques de la formation extrémiste de droite Otzma Yehudit, qui lutte avec Yamina pour gagner les électeurs de droite. Dans un communiqué, Otzma Yehudit a fait savoir que l’ouverture présumée de Smotrich à un stand pluraliste religieux montrait qu’il s’efforçait de paraître « casher » aux yeux du parti centriste Kakhol lavan, afin de rejoindre un gouvernement d’unité dirigé par la formation de Benny Gantz à l’issue des élections du 2 mars.
« Comme toujours avec Yamina, l’emploi et le ministère sont la fin qui justifie tous les moyens, avec notamment l’apaisement du mouvement réformé et de la gauche », a accusé Otzma Yehudit.
Le bureau de Smotrich a rapidement démenti toute aide apportée aux « Femmes du mur », disant dans un communiqué qu’il était trop occupé pour prendre en compte les « provocations » du groupe et se flattant d’avoir su éviter le « piège de relations publiques » qui aurait été tendu par l’organisation.
« C’est simplement mensonger », a clamé Smotrich dans son communiqué en évoquant une éventuelle aide apportée aux « Femmes du mur ».
« Le ministre travaille jour et nuit pour résoudre la crise des transports dans la nation, pour permettre aux citoyens israéliens de s’extraire des embouteillages et pour leur offrir un meilleur service », a dit son bureau. « Il n’a pas de temps à offrir aux provocations. Dans un pays démocratique, tous les citoyens ont le droit de provoquer tant que ces provocations respectent le cadre de la loi et ne contreviennent pas à l’ordre public. »
« Le ministre partage la détresse des ‘Femmes du mur’ qui ont tenté d’entraîner une provocation et qui ont échoué à le faire alors qu’elles comptaient sur sa coopération et sur le fait qu’il tomberait dans leur piège tendu en termes de relations publiques », a ajouté le communiqué.