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Stéphane Beaudet : « Même blessé, Valls reste le favori » dans son fief de l’Essonne

Dans les rues d'Évry où Dieudonné mène campagne, on qualifie l'ex-Premier ministre d' "excellent maire" mais on entend aussi du "tout sauf Valls"

Manuel Valls, candidat à la primaire présidentielle de la gauche française, au premier tour de la primaire, le 22 janvier 2017. (Crédit : Eric Feferberg/AFP)
Manuel Valls, candidat à la primaire présidentielle de la gauche française, au premier tour de la primaire, le 22 janvier 2017. (Crédit : Eric Feferberg/AFP)

« Manuel Valls ici, il est mort ». Cette formule d’un habitant ne s’embarrasse pas de nuances, mais résume la tension de ces législatives pour l’ex-Premier ministre. Sans parti, marqué par l’exercice du pouvoir, il joue son avenir politique sur son seul nom, dans son fief de l’Essonne.

Le Catalan, redevenu député une fois quitté le gouvernement pour tenter, en vain, sa chance à la primaire socialiste après le renoncement de François Hollande, a toujours répété son attachement à « sa » ville d’Evry, banlieue parisienne emblématique de la première circonscription du département. Mais dans les rues rectilignes de cette ville nouvelle, l’ancien maire a les oreilles qui sifflent.

« Il ne pense qu’à lui, trop orgueilleux », enchaîne Hassen Mehdaoui. Ce chauffeur de bus juge sévèrement sa « trahison » de Benoît Hamon, le vainqueur de la primaire, tout comme sa défense de la déchéance de nationalité.

Myriam El Achaoui, trentenaire sans emploi, lui reproche son « fameux 49-3 » pour imposer la loi travail.

les interrogés excluent de voter pour celui qui domine ce territoire depuis 2001. Ils ne sont pas les seuls électeurs à entonner le « tout sauf Valls ».

« Ces législatives, c’est quitte ou double pour lui », observe Stéphane Beaudet, maire Les Républicains de la ville limitrophe de Courcouronnes et « ami assumé » de M. Valls. Mais les mécontents peuvent-ils vraiment le congédier en choisissant entre 22 candidats ?

« En face, c’est la foire », soupire Marc Crosnier, conseiller bancaire à Corbeil-Essonnes, l’autre grande ville de la circonscription.

Etrange situation pour celui qui s’est longtemps vu à l’Elysée avant de se faire coiffer au poteau par Emmanuel Macron, et qui risque de tout perdre.

Au lendemain de la présidentielle, il a franchi le Rubicon et revendiqué l’investiture d’En Marche!, s’attirant une avalanche de critiques – et des réactions peu enthousiastes du camp Macron.

Finalement, signe de son statut particulier, ni le PS ni la République en marche n’alignent de candidat contre lui. Mais plusieurs impétrants lui disputent l’étiquette « majorité présidentielle », dans une campagne où s’invitent aussi l’humoriste controversé Dieudonné et le chanteur Francis Lalanne.

Les ‘insoumis’ à 50-50?

La candidate de la France insoumise, Farida Amrani, se dit « seule à pouvoir battre Valls ». Son suppléant, Ulysse Rabaté, galvanisé par un récent sondage qui leur prédit un duel à 50-50 au second tour, martèle le message.

« Pour que Valls saute, il faut donner sa voix à ceux qui peuvent gagner, pas aux agitateurs du web », lance-t-il à un habitant de Corbeil-Essonnes, sur le parking du supermarché en lisière des Tarterêts, un quartier sensible.

Le ticket « insoumis » a des raisons d’espérer, dans une circonscription où Jean-Luc Mélenchon a terminé nettement devant Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle. Ils espèrent mobiliser les quartiers populaires et jouent sur leur expérience d’opposants municipaux, elle à Evry, lui à Corbeil.

Mais lorsque M. Mélenchon est venu les soutenir, seules 200 personnes étaient présentes, là où le duo en espérait « un millier ».

Le communiste Michel Nouaille fait, lui, campagne avec le soutien de Benoît Hamon. Quitte à être l’instrument d’une vengeance personnelle ? « Ce n’est pas mon problème », élude le candidat de 66 ans.

La droite ne jette pas non plus l’éponge. Caroline Varin (LR) laboure la circonscription et « sent Manuel Valls vaciller ». L’avocate rêve même d’une expulsion dès le premier tour.

Sous pression, M. Valls fuit la presse nationale et construit sa campagne autour de réunions privées en petit comité.

« Il ne veut plus de spectacle médiatique », raconte Francis Chouat, fidèle vallsiste et actuel maire d’Evry. Lui jure ressentir « un grand décalage entre le ‘dégagisme’ national et la façon dont il est reçu ici ».

Car de nombreux habitants gardent le souvenir d’un « excellent maire ». Elena Moldovan, une ancienne habitante du quartier difficile des Pyramides, loue son bilan sécuritaire et votera pour lui. « Il avait les pieds et poings liés au gouvernement », estime Sébastien Collin, comptable de 36 ans.

« Même blessé, il reste le favori », assure le maire LR de Courcouronnes.

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