Technologie : OurCrowd et la firme émiratie Phoenix unissent leurs forces
OurCrowd a nommé Sabah al-Binali, investisseur et cadre financier émirati, comme partenaire chargé de ses nouvelles activités dans le Golfe

OurCrowd, plateforme d’investissement dans des start-ups et dans des fonds de capital-risque dont le siège est à Jérusalem, a déclaré mardi avoir signé un accord avec la firme Phoenix Capital LLC, une entreprise de développement commercial basée à Dubaï, dans le cadre d’une collaboration qui a pour objectif de renforcer les liens commerciaux et technologiques entre l’Etat juif et les Emirats arabes unis.
C’est la première alliance annoncée entre une corporation émiratie et une firme d’investissement israélienne majeure, souligne OurCrowd dans un communiqué.
Fondée par Jonathan Medved, OurCrowd possède 1,5 milliards de dollars engagés par des investisseurs et dispose d’un portefeuille de 2020 start-ups dans lesquelles ses fonds ont investi. Phoenix, société dirigée par Abdullah Saeed Al Naboodah, le président d’Al Naboodah Investments LLC, qui fait partie du Saeed & Mohammed Al Naboodah Group, se mettra au service de ceux qui, dans le Golfe, cherchent à investir dans l’écosystème technologique israélien.
Dans le cadre de cette collaboration, OurCrowd identifiera et soutiendra les start-ups basées aux Emirats qui cherchent dorénavant à croître et à se développer en Israël, ainsi qu’à renforcer les collaborations commerciales entre ses start-ups et celles basées aux Emirats arabes unis, explique le communiqué.

OurCrowd a aussi fait savoir que la firme avait nommé Sabah al-Binali, investisseur et cadre émirati, en tant que partenaire pour diriger ses toutes nouvelles activités dans le Golfe.
Phoenix permettra aux investisseurs d’accéder aux options d’investissement technologique d’OurCrowd dans une grande variété de domaines, notamment dans les technologies agricoles, les technologies de l’éducation, de la santé, mais aussi dans le domaine de l’intelligence artificielle et de la robotique. La firme de Dubaï présentera OurCrowd aux start-ups basées dans le Golfe qui chercheront à lever des fonds via la plateforme de Jérusalem, et aidera les start-ups israéliennes à trouver des partenaires potentiels dans la région du Golfe, d’après le communiqué.
« C’est la première initiative prise pour établir des relations commerciales qui puissent avoir un impact » avec des partenaires des Emirats arabes unis, explique Josh Wolff, chef d’opérations chez OurCrowd, dans un entretien téléphonique. « Il s’agit de construire des passerelles entre nos écosystèmes et des relations précieuses à la fois pour les start-ups israéliennes et les corporations des Emirats arabes unis. »
Il ajoute que le partenariat avec Phoenix faisait partie de plusieurs alliances stratégiques qu’OurCrowd espère pouvoir conclure dans la région du Golfe.
« Israël est un portail global de technologie », dit-il, tandis que les EAU sont leaders en tant que centre de distribution mondial et un pôle ouvert sur les marchés mondiaux. « Les gouvernements d’Abou Dhabi et de Dubaï ont fait un travail fantastique de construction pour les investissements directs étrangers et ont créé une rampe de lancement fascinante pour que les entrepreneurs puissent élargir leurs opérations localement, aux Emirats. »
Fondé en 1958 par deux frères, le Saeed & Mohammed Al Naboodah Group emploie environ mille personnes et intervient dans une variété de secteurs, notamment dans le génie civil et la construction, l’automobile, les transports, les voyages, l’électricité, la logistique, l’agriculture, les villes intelligentes, l’immobilier et les énergies renouvelables. Son président, Saïd Al Naboodah, a la charge de la gestion de toutes les filiales du groupe et de l’allocation des investissements aux Emirats arabes unis, en Arabie Saoudite, à Oman, en Egypte, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.
« Phoenix sera une passerelle, une route à deux voies pour les investisseurs israéliens et émiratis, ainsi que pour les start-ups qui cherchent des partenaires stratégiques, commerciaux et d’investissement dans ces deux nations puissantes au niveau technologique », indique Saïd Al Naboodah dans le communiqué. « Cette alliance majeure, la première en son genre, ouvre la voie à une expansion rapide du commerce entre nos deux pays. »
Le protocole d’accord qui a été signé entre OurCrowd et Phoenix a été élaboré après la signature, le mois dernier, de l’accord conclu entre l’Etat juif et les Emirats arabes unis – un accord connu sous le nom d’Accords d’Abraham – qui a défini la normalisation des relations entre les deux pays et permis l’établissement de liens diplomatiques entre les deux parties.
La signature par OurCrowd du protocole d’accord avec les Emiratis, moins d’un mois après la normalisation formelle des liens entre les deux pays, montre « notre engagement profond à l’égard de la construction de relations et d’un commerce croissants aux EAU et au-delà », souligne pour sa part le fondateur et directeur général d’OurCrowd, Jon Medved, dans le communiqué.
Il a ajouté que la firme israélienne chercherait à soutenir l’expansion des entreprises figurant dans son portefeuille aux EAU.

Sabah al-Binali, nouveau partenaire d’OurCrowd pour les activités de l’entreprise dans la région du Golfe, a indiqué lors d’un entretien téléphonique que sa mission consistera à obtenir des fonds d’investissement pour OurCrowd, à établir des partenariats pour les start-ups figurant dans son portefeuille et à trouver des opportunités d’investissement aux Emirats arabes unis et à Bahreïn.
L’idée est d’aider les start-ups israéliennes à générer non seulement des ventes dans la région, mais, plus important encore, à établir des sites de recherche et développement aux EAU, et de profiter du fait qu’il n’y a pas d’impôts sur les entreprises qui sont imposés aux firmes, là-bas, ce qui aide à améliorer les rendements, ajoute-t-il.
Israël et les Emirats arabes unis ont de nombreuses choses en commun, affirme Sabah al-Binali. Les deux pays ont, proportionnellement, une population similaire et les Emirats ne sont qu’à trois heures de vol de Tel Aviv, dit-il. Les infrastructures, aux Emirats, sont « de renommée mondiale », ajoute-t-il, et la région est proche de l’Inde, un pôle technologique. Le pays entretient également des liens proches avec la Chine.
« Nous sommes une vraie auberge espagnole ici », continue-t-il. « Grâce à cette normalisation, Israël, à son tour, peut entrer dans cette auberge espagnole. »
Sabah Al-Binali est un spécialiste des services financiers et est aussi entrepreneur. Il a travaillé, dans le passé, dans le financement, l’établissement d’entreprises au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Il a tenu un rôle essentiel dans la vente au Crédit suisse d’une banque d’investissement saoudienne, et dans l’acquisition de l’agence de presse Zawya par Thomson Reuters.
Il est titulaire d’un doctorat de l’université de Columbia et d’une maîtrise en économie de l’université de Princeton.