Israël en guerre - Jour 340

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Tsahal accuse l’Iran d’établir une base aérienne près de Palmyre

L'armée dit que Damas a permis à Téhéran d'exploiter le site de Tiyas pour approvisionner le Hezbollah en armes de dernière génération

Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

La base aérienne des Tiyas, ou T-4, Air Base, aux abords de la ville syrienne de Palmyre, qui, selon Israël, serait activée par l'Iran et sa force al-Quds (Capture d'écran : Wikimapia)
La base aérienne des Tiyas, ou T-4, Air Base, aux abords de la ville syrienne de Palmyre, qui, selon Israël, serait activée par l'Iran et sa force al-Quds (Capture d'écran : Wikimapia)

L’armée israélienne a accusé samedi l’Iran de contrôler une base aérienne à l’extérieur de la ville syrienne de Palmyre, d’où l’armée a déclaré que le drone iranien abattu au-dessus du nord d’Israël plus tôt dans la journée avait été lancé.

« L’Iran et l’unité spéciale du Corps des Gardiens de la Révolution iranien [Iranian Revolutionary Guards Corps] de la Force Quds opèrent depuis un certain temps sur la base aérienne T-4 en Syrie à côté de Palmyre, avec le soutien de l’armée syrienne et avec la permission du régime syrien », a déclaré samedi soir Tsahal.

Il manquait notamment dans la déclaration de l’armée de terre une accusation selon laquelle la Russie – le principal fournisseur d’énergie en Syrie et le principal partisan du dictateur Bachar Assad – avait également permis à l’Iran et à sa Force Quds, responsable des opérations en dehors de l’Iran, d’exploiter la base aérienne.

Un responsable militaire israélien a déclaré que la base aérienne T-4, également connue sous le nom de base aérienne de Tiyas, est utilisée par l’Iran et la Force Quds de son Corps des gardes révolutionnaires pour transporter des armes avancées à d’autres membres de son « axe », qui est composé de la Syrie, du Hezbollah et des milices chiites dans la région.

« Cela fait partie d’un processus de renforcement de la force contre Israël », a déclaré le responsable, parlant sous couvert d’anonymat.

Le centre de commandement mobile d’où, selon Israël, un drone iranien aurait été activé depuis la Syrie avant de pénétrer dans l’espace aérien israélien, le 10 février 2018 (Crédit : Armée israélienne)

Samedi matin, un drone que l’armée prétend avoir été piloté par un opérateur iranien est entré dans l’espace aérien du nord d’Israël près de la frontière jordanienne.

Le lieutenant-général Tomer Bar, commandant en second de l’armée de l’air israélienne, a déclaré que le drone est resté dans l’espace aérien israélien pendant une minute et demie, avant d’être abattu par un hélicoptère d’attaque Apache au-dessus de la ville de Beit Shean, au nord d’Israël.

Peu de temps après, Israël détruisait la poste de commandement mobile qui dirigeait le drone dans la base aérienne T-4 en Syrie centrale.

Le responsable militaire a déclaré que les Iraniens exploitaient la base depuis plusieurs mois, affirmant qu’ils le faisaient dans le cadre de la lutte contre les groupes terroristes en Syrie.

« Cependant, les actions menées au cours de la journée passée montrent que le véritable but était de prendre des mesures violentes directes contre Israël », a déclaré le responsable.

Les dirigeants politiques et militaires israéliens ont longtemps averti que l’Iran s’employait à établir des bases aériennes et navales locales à partir desquelles il pourrait armer le Hezbollah et d’autres groupes chiites en Syrie, ainsi qu’ à mener ses propres attaques.

Les débris du drone iranien abattu par les forces aériennes israéliennes après avoir pénétré dans l’espace aérien israélien le 10 février 2018. (Forces de défense israéliennes)

Samedi soir, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré dans un message vidéo en anglais que les événements de la journée avaient confirmé les affirmations d’Israël.

« Ce matin, l’Iran a effrontément violé la souveraineté d’Israël. Ils ont envoyé un drone iranien du territoire syrien en Israël », a déclaré Netanyahu. « Et ça prouve que nos avertissements étaient corrects à 100 %. »

Après l’interception du drone, Israël a pris pour cible au moins 12 autres sites « dont trois batteries de défense aérienne et quatre cibles iraniennes faisant partie de l’armée iranienne en Syrie », selon un communiqué militaire.

M. Bar a déclaré qu’Israël avait infligé des dommages importants aux défenses aériennes syriennes, tout en affirmant que la réponse israélienne était « l’attaque la plus importante et la plus significative que l’armée de l’air ait menée contre les défenses aériennes syriennes depuis l’opération Paix pour la Galilée » en 1982, pendant la Première Guerre du Liban.

Les tirs anti-aériens de la Syrie ont entraîné le crash d’un avion de chasse israélien dans lequel deux pilotes ont été blessés, l’un grièvement et l’autre légèrement. Tous deux étaient soignés à l’hôpital Rambam à Haïfa.

Israël a déclaré que l’infiltration du drone était une « violation grave et illégale de la souveraineté israélienne » et a menacé d’une nouvelle action sans précédent contre une agression iranienne.

Ces événements ont marqué une escalade dramatique des tensions le long de la frontière nord d’Israël et s’inscrivent dans le cadre de la plus grave confrontation entre Israël et l’Iran depuis le début de la guerre civile en Syrie en mars 2011.

M. Bar a décrit l’incident comme une « chutzpah syrienne » et a déclaré qu’Israël avait réagi en conséquence, ajoutant que les attaques aériennes avaient causé « un préjudice important aux défenses de l’armée de l’air syrienne », notamment des « batteries antiaériennes achetées dans le cadre d’accords récents [avec les Russes] ».

Une photo prise dans le nord d’Israël au Kibboutz Harduf montre les restes d’un avion F-16 israélien qui s’est écrasé après avoir été la cible de tirs anti-aériens syriens, le 10 février 2018 (Crédit : AFP Photo/Jack Guez)

Le porte-parole militaire israélien Jonathan Conricus a averti que la Syrie et l’Iran « jouaient avec le feu », mais a souligné que son pays ne souhaitait pas une escalade. « C’est la plus flagrante et la plus grave violation de la souveraineté israélienne par l’Iran ces dernières années », a déclaré M. Conricus aux journalistes lors d’une conférence téléphonique.

L’armée israélienne a déclaré que ses avions avaient fait face à des tirs anti-aériens massifs de Syrie qui ont forcé les deux pilotes à abandonner un jet F-16 qui s’est écrasé dans le nord d’Israël. M. Bar dit que les pilotes n’ont pas signalé avoir été touchés, mais qu’ils ont effectué des procédures d’éjection.

« Nous vérifions ce qui a causé les blessures des pilotes, que ce soit à cause d’un missile antiaérien ou de leur éjection. On ne sait pas si le missile a touché l’avion, mais on suppose que oui. »

Si l’avion avait en fait été abattu par les tirs ennemis, il pourrait constituer le premier exemple de ce genre pour Israël depuis 1982, pendant la Première Guerre du Liban.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (C) est informé de l’escalade à la frontière nord, en compagnie du chef d’état-major de Tsahal Gadi Eizenkot (G) et du ministre de la Défense Avigdor Liberman (D), le 10 février 2018. (Ariel Hermoni/Ministère de la Défense)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Avigdor Liberman et le chef d’état-major de Tsahal Gadi Eizenkot se sont réuni samedi au quartier général militaire de Tel Aviv avec les hauts gradés pour des consultations d’urgence afin de débattre d’une éventuelle riposte.

Pendant ce temps, l’Iran et la Syrie ont affirmé que les allégations israéliennes selon lesquelles un drone iranien aurait infiltré l’espace aérien israélien étaient des mensonges.

Le Times of Israel a contribué à cet article.

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