Tsahal élargit la zone humanitaire désignée dans le sud de Gaza, où est dirigée la majorité de l’aide
L'armée autorise aussi plus de tentes, d'abris, de nourriture, d'eau et de fournitures médicales à entrer dans la zone, étendue pour inclure certains quartiers de Khan Younès
L’armée israélienne a déclaré lundi qu’elle avait élargi la « zone humanitaire » désignée dans le sud de la bande de Gaza, où réside actuellement la grande majorité de la population palestinienne.
Elle a également indiqué qu’elle autoriserait l’entrée de davantage de tentes, de matériaux pour les abris, de nourriture, d’eau et de fournitures médicales.
Selon une carte publiée par Tsahal, plusieurs quartiers de Khan Younès et certaines zones à la périphérie du camp de réfugiés de Nuseirat ont été ajoutés à la zone humanitaire.
C’est dans cette zone que la majeure partie de l’aide est acheminée et que plusieurs hôpitaux de campagne ont été établis. Sa taille a été modifiée à maintes reprises au cours des opérations menées par Tsahal contre le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Les résidents de Nuseirat ont rapporté que des chars israéliens étaient arrivés dans la partie ouest du camp lundi sans avertissement, provoquant la panique parmi les habitants et les familles déplacées.
L’élargissement de la zone intervient à l’approche de la date butoir fixée par les États-Unis pour évaluer l’amélioration de l’acheminement de l’aide humanitaire vers Gaza par Israël.
À la mi-octobre, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, et le secrétaire d’État, Antony Blinken, avaient averti Israël dans une lettre qu’il disposait de 30 jours – jusqu’au 13 novembre, soit ce mercredi – pour apporter des améliorations significatives à la situation humanitaire dans la bande de Gaza, sous peine de compromettre la poursuite de l’approvisionnement en armes américaines.
Ils ont déploré que la baisse de l’aide ait remis en question l’engagement pris par Israël de ne pas restreindre l’entrée de l’aide à Gaza et d’utiliser les armes américaines dans le respect du droit international.
Cet engagement écrit a été pris en mars dernier afin de garantir le respect par Israël d’un mémorandum sur la sécurité nationale publié par Joe Biden en février. Ce mémorandum s’applique à tous les bénéficiaires de l’aide américaine à la sécurité.
Austin a répété cet avertissement à son nouvel homologue israélien, Israel Katz, lors de leur première conversation téléphonique vendredi, déclarant qu’Israël risquait de compromettre la fourniture continue d’armes américaines pour la guerre de Gaza s’il ne montrait pas de manière concrète qu’il avait amélioré la fourniture et la distribution de l’aide aux civils gazaouis, a rapporté la chaîne N12.
Katz aurait répondu qu’Israël essayait de coopérer sur la question de l’aide, mais que le Hamas continuait à voler des fournitures et à les vendre à des prix élevés. « Israël veut s’assurer que l’aide parvient à la population », a déclaré Katz, et le pays travaille avec les États arabes pour y parvenir.
L’extension de la zone humanitaire s’inscrit dans le cadre d’une opération militaire contre le Hamas à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza et dans les villes voisines, au cours de laquelle plus de 55 000 civils palestiniens ont été déplacés, selon les autorités contrôlées par le groupe terroriste palestinien du Hamas. Jusqu’à présent, les civils évacués se sont principalement dirigés vers la ville de Gaza, et non vers le sud de la bande, où se trouve la zone humanitaire.
Alors que la guerre à Gaza est entrée dans son quatorzième mois, Israël concentre ses opérations dans le nord et le centre de la bande de Gaza sur ce qu’il appelle une campagne visant à empêcher les terroristes du Hamas de mener des attaques et à les empêcher de se reconstituer.
Les chances déjà minces d’un cessez-le-feu ont encore diminué ce week-end lorsque le Qatar, médiateur, a déclaré qu’il suspendait ses efforts jusqu’à ce qu’Israël et le Hamas fassent preuve d’une plus grande volonté de parvenir à un accord.
La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre 2023, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
Plus de 43 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Israël dit avoir tué 18 000 terroristes au combat. Tsahal affirme également avoir tué un millier de terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre.