Tzipi Hotovely du Likud, nouvelle ambassadrice à Londres
Tzachi Hanegbi devrait la remplacer à la tête du ministère des Implantations ; Mark Regev, ex-envoyé en Angleterre, devrait reprendre son ancien poste de porte-parole de Netanyahu
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Le cabinet a voté à l’unanimité, dimanche, la confirmation de la nomination de la ministre des Affaires des implantations Tzipi Hotovely au poste de prochaine ambassadrice israélienne au Royaume-Uni.
Si le ministre britannique des Affaires étrangères accepte sa nomination, elle se rendra à Londres à l’automne.
« Tzipi, je veux vous remercier pour vos années de travail dévoué, que ce soit à la Knesset ou au sein du gouvernement », a indiqué dimanche le Premier ministre Benjamin Netanyahu au début de la réunion hebdomadaire de cabinet.
« Vous avez été vice-ministre des Affaires étrangères – mon adjointe – pendant des années. J’ai été impressionné par votre travail dévoué, par votre disposition à toujours apprendre et à vous battre – à vous battre pour nos droits, ici, sur cette terre, à vous battre pour la justice dans le combat international… Nous savons qu’il y a des défis qui ne seront pas faciles à relever là-bas et que vous aurez une importante mission à mener à bien », a-t-il continué.
Au mois de juillet, quelques jours après la confirmation apportée par Hotovely, avocate fervente du mouvement pro-implantations, que Netanyahu lui avait offert ce poste à Londres, une pétition lancée par des Juifs britanniques de gauche avait demandé au gouvernement de Londres de rejeter sa candidature d’ambassadrice.
« Hotovely a des antécédents épouvantables de comportements racistes et incendiaires accumulés pendant toute sa carrière politique », indique la pétition. « En tant que Juifs britanniques, nous le disons clairement : Les valeurs et les politiques de Tzipi Hotovely n’ont pas leur place au Royaume-Uni. Il est crucial que le gouvernement britannique envoie un message affirmant que ses points de vue sont inacceptables et qu’il rejette sa désignation au poste d’ambassadrice. »
La pétition avait recueilli 1 864 signatures dimanche.
Maintenant que le cabinet a approuvé sa nomination, le ministère des Affaires étrangères de Jérusalem va réclamer « l’agrément » du Foreign Office de Londres. Obtenir l’agrément – la confirmation par un pays du choix de l’envoyé d’un autre Etat dans sa capitale – est habituellement une formalité diplomatique mais elle peut s’avérer difficile pour certaines désignations en cas de personnalités controversées.
Par exemple, en 2015, le Brésil avait refusé de donner l’agrément à Dani Dayan en raison de son passé à la tête du Conseil de Yesha, pro-implantations. Jérusalem avait initialement insisté pour qu’il soit confirmé à son poste de nouvel ambassadeur du Brésil, revenant ultérieurement sur sa nomination. Dayan avait ainsi été à la place nommé consul-général à New York – un poste qu’il quittera cet été.
Hotovely, qui a été vice-ministre des Affaires étrangères, est un soutien fervent du mouvement pro-implantations israélien et une adversaire véhémente de la solution à deux Etats. Elle a également prôné l’annexion unilatérale par Israël de la Cisjordanie, une initiative considérée par le gouvernement britannique comme une violation flagrante du droit international et condamnée par Londres à de multiples reprises.
Si sa désignation est acceptée par la Grande-Bretagne, Hotovely remplacera Mark Regev, ex-porte-parole de Netanyahu auprès des médias internationaux, qui a terminé son mandat de cinq ans le mois dernier et qui est depuis revenu en Israël. Il devrait retrouver son ancien poste au bureau du Premier ministre, même si aucune nomination officielle n’a été confirmée.
Selon l’accord de coalition qui a été conclu entre le Likud et le parti Kakhol lavan du ministre de la Défense Benny Gantz, Hotovely, qui parle couramment anglais, restera ambassadrice à Londres pendant l’intégralité du mandat du gouvernement d’unité et « elle ne pourra pas être remplacée après la mise en œuvre de l’accord de rotation », au mois de novembre 2021.
Le même arrangement a été mis en place pour les envoyés en France, en Australie, et aux Nations unies à New York. Jusqu’à présent, Netanyahu n’a accordé que ce dernier poste – à Gilad Erdan, ministre du Likud, qui a été aussi chargé de remplacer Ron Dermer à la fonction d’ambassadeur israélien aux Etats-Unis.
Le cabinet a également confirmé à l’unanimité, dimanche, cinq nominations éminentes aux Affaires étrangères, avec notamment un nouvel envoyé en Russie, Alexander Ben Tzi. Ce poste important était vacant depuis près d’un an.