Israël en guerre - Jour 338

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UE : la démolition de villages de Cisjordanie entrave la solution à 2 États

Les hameaux d'Abu Nuwar et de Khan al-Ahmar sont nécessaires pour assurer la continuité des terres nécessaires à la création d'un état palestinien, a averti l'UE

La police israélienne sécurise un bulldozer démolissant des installations dans le village bédouin d'Abu Nuwar, à l'est de Jérusalem, en Cisjordanie, le 4 juillet 2018. (AHMAD GHARABLI/AFP)
La police israélienne sécurise un bulldozer démolissant des installations dans le village bédouin d'Abu Nuwar, à l'est de Jérusalem, en Cisjordanie, le 4 juillet 2018. (AHMAD GHARABLI/AFP)

L’Union européenne a déclaré mercredi que les mesures prises par Israël pour démolir deux villages de Cisjordanie menacent la possibilité d’une solution à deux états au conflit israélo-palestinien en rompant la continuité des terres nécessaires à l’établissement d’un état palestinien.

Cette déclaration est intervenue plus tôt dans la journée, après que les forces israéliennes ont démoli des structures construites illégalement dans le village bédouin d’Abu Nuwar et se sont préparées à démolir le hameau de Khan al-Ahmar, tous deux situés à l’est de Jérusalem.

« Ces démolitions, ainsi que les projets de construction de nouvelles implantations pour les Israéliens dans la même zone, exacerbent les menaces qui pèsent sur la viabilité de la solution à deux états et compromettent encore davantage les perspectives d’une paix durable », a déclaré la mission de l’UE en Israël dans un communiqué.

Les communautés d’Abu Nuwar et de Khan Al-Ahmar se trouvent dans la zone dite E1, qui est « indispensable pour la continuité d’un futur état palestinien », a déclaré l’UE.

Israël a depuis longtemps prévu de s’installer en zone E1, qui relie Jérusalem et Maale Adumim, mais se heurte à l’opposition généralisée de la communauté internationale et des Palestiniens qui craignent que le projet ne divise effectivement la Cisjordanie.

« L’UE attend des autorités israéliennes qu’elles annulent ces décisions et respectent scrupuleusement les obligations qui leur incombent en tant que puissance occupante en vertu du droit international humanitaire », peut-on lire dans le communiqué.

Des policiers israéliens affrontent des manifestants palestiniens dans le village bédouin d’al-Khan al-Ahmar le 4 juillet 2018. (Flash90)

Par ailleurs, la France dans un autre communiqué, a condamné la démolition d’Abou Nawar et a exprimé sa « profonde inquiétude » face à la situation à Khan al-Amar.

« Les villages sont situés dans une zone qui est essentielle pour la continuité d’un futur état palestinien et donc la viabilité de la solution à deux états, qui a été minée aujourd’hui par les décisions des autorités israéliennes », peut-on lire dans le communiqué.

Des affrontements ont éclaté mercredi entre la police et les manifestants dans le village illégalement construit de Khan al-Ahmar. Onze personnes ont été arrêtées, dont un militant de l’ONG B’Tselem. Selon le Croissant-Rouge palestinien, trois policiers ont été légèrement blessés lors des affrontements et quelque 35 manifestants ont été blessés.

Jeudi, des diplomates du Royaume-Uni, d’Allemagne, d’Espagne, de France, d’Italie, de Suède, de Belgique, de Norvège, de Finlande, du Danemark, de Suisse et d’Irlande ont visité le site de Khan al-Ahmar pour observer les préparatifs de la démolition. Le rapport indique que le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne ont l’intention de déposer une protestation diplomatique conjointe contre le déplacement du village.

De gauche à droite : les consuls généraux de France, Suède, Belgique, Italie, Irlande, Suisse, Finlande, Danemark et de l’Union européenne, empêchés d’entrés le village bédouin de Khan al-Ahmar, en Cisjordanie, par la police israélienne, le 5 juillet 2018. (Crédit : AFP/Thomas COEX)

Selon l’ONU, Khan al-Ahmar compte 180 résidents. L’État mène des batailles juridiques pour obtenir des ordres de démolition pour d’autres bâtiments à Abu Nawar, qui abrite quelque 600 personnes.

Ils ont demandé l’autorisation de visiter l’école, financée par plusieurs pays européens, mais la police israélienne leur en a refusé l’accès.

« Nous voulions manifester notre solidarité à ce village qui est menacé de destruction, pour des raisons à la fois humanitaires (…) et parce que c’est un enjeu majeur de droit international », a déclaré le consul général de France à Jérusalem Pierre Cochard.

« C’est une violation très claire de la 4e convention de Genève qui détermine les obligations des puissances occupantes dans les territoires occupés », a-t-il ajouté.

« Cette décision complique un peu plus et de façon significative la recherche de la paix et d’une paix fondée sur deux Etats » israélien et palestinien, a-t-il poursuivi.

L’armée israélienne avait présenté mardi un ordre d’expulsion aux habitants de Khan al-Ahmar.

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Jeudi, des bulldozers aplanissaient le sol rocailleux pour élargir le chemin d’accès au village.

« Les organismes en charge, dont les forces de sécurité, ont commencé à se préparer pour l’exécution de l’ordre de démolition », a indiqué jeudi l’armée dans un communiqué, ajoutant qu’elle travaillait aussi à « établir une zone alternative afin d’y loger les résidents qui seront évacués ».

Selon des militants, la destruction devrait intervenir dans les prochains jours.

Des dizaines de journalistes et de militants étaient présents jeudi à l’entrée du village malgré les tentatives de la police israélienne d’en restreindre l’accès.

« Ce que font les autorités israéliennes est un transfert de population contraire aux conventions de Rome et de Genève », a déclaré à l’AFP Mounji Abdallah, avocat palestinien de 50 ans, habitant à Ramallah.

Selon les autorités israéliennes, ce village a été construit illégalement et la Cour suprême a rejeté en mai un appel des habitants contre sa démolition.

Mais les habitants et des organisations de défense des droits de l’Homme soulignent que l’obtention de permis de construire par des Palestiniens de la part d’Israël est pratiquement impossible dans ce secteur de Cisjordanie occupée.

Les autorités israéliennes ont proposé aux habitants de s’installer ailleurs dans la région.

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