Un adolescent avec un couteau arrêté près de la synagogue de Strasbourg
Placé en garde à vue, il a affirmé avoir retrouvé par hasard dans sa poche un opinel muni d'une lame de 12 cm de long, et assuré qu'il ignorait que le bâtiment était une synagogue
Un adolescent de 15 ans a été arrêté avec un couteau jeudi près de la synagogue de Strasbourg, a-t-on appris vendredi de sources policières.
Ce jeune Français d’origine tchétchène a été interpellé par un CRS après avoir frotté la lame d’un couteau sur les barrières métalliques entourant la grande synagogue de la Paix avant de dissimuler l’arme dans sa manche.
Placé en garde à vue, il a affirmé avoir retrouvé par hasard dans sa poche le couteau, un opinel d’une lame de 12 centimètres de long, et assuré qu’il ignorait que le bâtiment était une synagogue.
Des recherches effectuées dans son téléphone portable ont permis de retrouver un message Snapchat proclamant « ATT Je viens dans votre lycée je vais allumer la kalache je serai le tchétchène le plus connu », ainsi qu’une recherche internet sur le prix d’une kalachnikov.
L’adolescent a expliqué qu’il voulait acquérir cette arme car il comptait lancer un réseau de trafic de drogue.
L’enquête a été confiée à la police judiciaire.
Dans un communiqué, la maire écologiste de Strasbourg, Jeanne Barseghian a dit partager « l’émoi de la population strasbourgeoise et particulièrement de la communauté juive suite à l’arrestation d’un adolescent armé aux abords de la synagogue ».
« Je remercie les CRS présents sur les lieux ainsi que l’ensemble des forces de l’ordre déployées dans notre ville », a ajouté la maire. « Nous ne tolérerons aucune menace, aucun acte ou propos antisémite sur notre sol ».
Mme Barseghian a été critiquée la semaine dernière pour avoir retiré un drapeau israélien moins de 24 heures après l’avoir installé devant la façade de l’Hôtel de Ville à la suite des massacres commis par le Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre.
Environ 150 personnes ont participé vendredi soir à Strasbourg à une manifestation anti-Israël.
C’est la deuxième manifestation de ce type, après un précédent rassemblement de soutien le 13 octobre. Malgré l’interdiction, près de 500 personnes s’étaient réunies, un policier avait été blessé par une pierre et treize personnes avaient été interpellées, selon la préfecture du Bas-Rhin.
Vendredi, les manifestants, jeunes pour la plupart, se sont rassemblés place Kléber dans le centre de la capitale alsacienne, avant de défiler dans les rues agitant des drapeaux palestiniens et scandant « Israël assassin » ou encore « Gaza, Gaza, Strasbourg est avec toi ».
La police a sommé plusieurs fois la foule de se disperser et a fait usage de gaz lacrymogène.
La préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, avait pris jeudi un arrêté pour interdire cette manifestation. Elle a également interdit par arrêté préfectoral vendredi un rassemblement prévu samedi après-midi à Strasbourg expliquant notamment qu’une telle manifestation « vise à provoquer ou légitimer des actions de nature terroriste ». Des appels à participer à ce rassemblement avaient été lancés sur les réseaux sociaux mais aucune déclaration n’avait été déposée en préfecture.