Un adolescent condamné à 23 ans de prison pour le meurtre d’un pédophile avéré
L'enquête a révélé que le jeune homme s'était rendu au domicile de Haim Vizman, promettant des rapports sexuels, mais qu'il avait apporté un couteau et l'avait poignardé 30 fois
Le tribunal de district de Lod a condamné lundi un adolescent à 23 ans de prison pour le meurtre avec préméditation l’année dernière d’un pédophile condamné, alors qu’il n’avait que 16 ans.
Le défendeur, qui a maintenant 17 ans et qui, en tant que mineur, ne peut toujours pas être nommé par les médias, a été reconnu coupable, dans le cadre d’une négociation de peine, d’avoir poignardé à mort en 2021 Haim Vizman, 42 ans, un résident de la ville côtière de Netanya.
Le défendeur a été reconnu coupable de meurtre aggravé, de tentative d’incendie criminel et d’entrave à la justice. Le tribunal a déclaré qu’il s’agissait « d’un cas exceptionnel par sa gravité et sa cruauté ».
La police a obtenu des écrits provenant de l’ordinateur du défendeur, dans lesquelles il déclarait vouloir « assassiner un pédophile » et décrivait le meurtre de Vizman comme « [son] premier acte vraiment moral ».
L’adolescent, décrit comme un excellent étudiant, a également été condamné à verser 200 000 shekels au frère de Vizman, et à une peine supplémentaire de 12 mois avec sursis.
Selon l’acte d’accusation, le défendeur a rencontré Vizman au domicile de la victime en août 2021 et a prétendu être prêt à avoir des relations sexuelles avec lui, alors que les deux se déshabillaient.
Le défendeur a ensuite demandé à Vizman s’il était « prêt pour [sa] surprise » et lui a demandé de s’allonger à plat ventre sur le lit, les yeux fermés, selon les procureurs.
L’adolescent a ensuite sorti un couteau et a infligé 30 coups de couteau à Vizman, qui s’est débattu, a tenté de se défendre, suppliant le défendeur d’arrêter. Le suspect a ensuite pris une douche pour laver le sang de son corps, puis a tenté, sans succès, de mettre le feu à l’appartement. Peu après son départ, il a supprimé le compte Instagram par lequel il avait communiqué avec Vizman.
Le corps de Vizman a été découvert par deux adolescents qui sont entrés dans l’appartement vers 3h du matin le lendemain du meurtre. Les ambulanciers du service de secours du Magen David Adom ont constaté son décès sur place.
L’accusé, qui n’avait pas de casier judiciaire, a été arrêté huit jours après la découverte du corps de Vizman. Il a été filmé par les caméras de sécurité à son arrivée à l’appartement et à son départ une demi-heure plus tard.
Bien qu’il ait d’abord tout nié en bloc, il a ensuite affirmé qu’il avait agi en état de légitime défense lorsque Vizman avait essayé de le forcer à avoir des rapports sexuels, et qu’il avait pris le couteau dans la cuisine. Cependant, les enquêteurs ont apporté la preuve que le défendeur avait acheté le couteau sur le chemin de l’appartement et qu’il avait tenté d’incendier la scène du meurtre, ce qui indique la préméditation.
Une perquisition au domicile familial du défendeur a permis de découvrir d’autres éléments le liant au crime, notamment une description du meurtre qu’il a écrite sur son ordinateur le lendemain de la tuerie.
« Je me demande si je dois le refaire. Établir un modèle, de cette façon peut-être que j’obtiendrai un peu plus d’attention de la part du public », a-t-il écrit selon un rapport de police. « Je vais faire en sorte que les gens aient peur – et c’est tout. C’est écrit ici, noir sur blanc, mon premier acte vraiment moral. »
Le crime était « le résultat d’une planification minutieuse de la part de l’accusé, qui considérait ses actions comme un « acte moral » et a même exprimé une volonté « de recommencer », a déclaré le panel de trois juges en condamnant le défendeur.
« Il y a un écart énorme entre ses compétences académiques et sociales, et son excellence dans tous les domaines, et les actes difficiles, graves et cruels qu’il a commis », ont-ils déclaré.
Vizman a été condamné en 2009 pour des actes indécents sur deux mineurs. Après avoir été libéré de prison, il a été suivi pendant six ans et n’avait pas violé les conditions de sa libération, selon le quotidien Haaretz.