Un journaliste dit que l’antisémitisme au Labour est une maladie chronique
Nick Cohen dit que le parti Travailliste britannique fait face à la tâche presque insurmontable d'éradiquer l'antisémitisme de ses rangs

Un journaliste britannique de premier plan a déclaré samedi que le parti Travailliste britannique n’a pas eu un « problème avec l’antisémitisme » – au milieu d’une affaire intense impliquant la suspension de plusieurs membres du parti pour des commentaires présumés antisémites, y compris récemment Ken Livingstone – plutôt que le parti, et plus généralement, la gauche, est atteint d’une « maladie chronique ».
Dans une colonne du Guardian, Nick Cohen, un athée pur et dur qui s’identifie maintenant comme Juif (bien qu’il ne le soit pas, du moins selon les principes de la filiation matrilinéaire), a écrit : « Le parti travailliste n’a pas un ‘problème avec l’antisémitisme’ qu’il peut isoler et traiter, comme un patient demanderait une cure d’antibiotiques à un médecin. Le parti et plus largement une grande partie de la gauche libérale souffrent d’une maladie chronique ».
Cohen, dont le Times of Israel a réalisé le portrait le mois dernier, a souligné que la tâche du Labour pour déraciner l’antisémitisme serait presque insurmontable étant donné ses profondes racines.
« Lutter contre les préjugés de l’aile gauche va être d’autant plus difficile que, incroyablement, la gauche britannique dans la deuxième décennie du 21e siècle, est dirigée par des hommes imprégnés des pires traditions du 20e », écrivait-il.
« Quand [le chef du Labour], Jeremy Corbyn, a défendu les sympathisants islamistes du [chef de la branche Nord du Mouvement islamique en Israël] Raëd Saleh, qui disent que les Juifs dînent du sang des enfants chrétiens, il était dans la droite ligne d’une tradition d’arrangements communistes avec l’antisémitisme qui remonte aux purges staliniennes des Juifs soviétiques à la fin des années 1940 », a ajouté Cohen.
Si le parti Travailliste britannique « veut changer, ses dirigeants devront soit changer d’avis soit être expulsés du parti… Les tâches qui attendent les modérés du Labour semblent impossibles [à surmonter]. Elles doivent être entreprises, cependant, pour des raisons morales aussi bien qu’électorales », a écrit Cohen.
Il a en outre déploré l’état du parti Travailliste britannique et l’insécurité des Juifs britanniques à travers le pays.
« Rendez-vous dans n’importe quelle synagogue ou école juive britannique et vous verrez les agents de police et les bénévoles qui les gardent. Je ne veux pas tenter le diable, mais si des Juifs britanniques étaient assassinés, le chef du Labour ne serait pas le bienvenu à leur commémoration. Les parents du défunt lui montreraient la sortie et lui demanderaient de partir », a ajouté Cohen.