Un juif français achète le Waldorf Astoria de Jérusalem
L’homme d’affaires Michel Ohayon a acheté l’hôtel qui appartenait à la famille canadienne Reichmann ; le bâtiment des années 1920 avait été rénové pour un coût de 150 M de dollars

La famille Reichmann du Canada a vendu l’hôtel Waldorf Astoria de Jérusalem pour 160 millions de dollars, près de trois ans après que cette bâtisse des années 1920, limitrophe de la vieille ville de Jérusalem, a été inaugurée après une importante restauration.
Le nouveau propriétaire est l’homme d’affaires franco-juif Michel Ohayon. Ce père de cinq enfants, né au Maroc, est à la tête de Financière Immobilière Bordelaise, et propriétaire du Grand Hôtel de Bordeaux et du Versailles Waldorf Astoria.
En vertu de l’accord, Ohayon aura le droit d’exploiter l’hôtel de Jérusalem sous le nom de Waldorf Astoria pendant 15 ans, bien qu’il fasse officiellement partie de la chaîne Hilton, qui gère la marque Waldorf.
La famille Reichmann, dont certains membres vivent dans les quartiers ultra-orthodoxes de Shaarei Hesed de Jérusalem, avait acheté la propriété pour 20 millions de dollars en 2005, et l’avait rénovée pour un coût de 150 millions de dollars.
Réalisé par l’architecte Yehuda Feigin, les travaux qui ont duré trois ans ont consisté à restaurer l’architecture romaine, mauresque et arabe du bâtiment, jusqu’aux rampes d’escaliers en fer de style Art Déco et aux ouvrages en métal des fenêtres de la façade.

L’hôtel abrite désormais 226 chambres et la plus grande salle de réception de Jérusalem.
Une grande partie du somptueux travail de décoration a été influencée par les goûts personnels du patriarche de la famille Reichmann, l’investisseur Paul Reichmann, décédé à l’âge de 83 ans en octobre 2013. Ses cinq héritiers ont entamé des négociations l’an dernier pour vendre l’immeuble, le dernier des hôtels du magnat de l’immobilier.
Reichmann, promoteur immobilier canadien et philanthrope, a dirigé la société familiale Olympia & York qui a créé le quartier d’affaires de Canary Wharf à Londres et le World Financial Center de New York.
Lui et sa famille ont perdu la majeure partie de leur fortune au début des années 1990 pendant la crise mondiale de l’immobilier – l’entreprise a fait faillite en 1992 – mais ils ont ensuite pu en récupérer une partie.
Selon le New York Times, la famille Reichmann fait don de 50 millions de dollars par an au profit de yeshivot [séminaires d’études juives], synagogues et hôpitaux du monde entier.