Un membre du Hamas libéré lors de l’échange de Gilad Shalit purgera sa peine à vie
Un tribunal militaire a rétabli la peine initiale de Nael Barghouti qui avait déjà purgé 33 ans pour le meurtre d'un chauffeur de bus israélien et avait été recapturé en 2014
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Un tribunal israélien a statué mardi qu’un membre du Hamas, libéré dans le cadre de l’échange de prisonniers de Gilad Shalit en 2011, puis arrêté à nouveau, purgera sa peine de prison à vie.
Nael Barghouti, 65 ans, était l’un des 1 027 détenus libérés en échange de Gilad Shalit, un soldat israélien détenu à l’époque par le Hamas dans la bande de Gaza.
Au moment de l’échange, Barghouti avait purgé 33 ans de prison pour avoir participé au meurtre d’un chauffeur de bus israélien, Mordechai Yekuel, devenant ainsi l’un des Palestiniens ayant purgé la plus longue peine. Il avait été arrêté en 1978, à l’âge de 20 ans.
Depuis, Israël a arrêté de nouveau des dizaines de Palestiniens accusés d’avoir repris leurs activités terroristes. Plusieurs Israéliens ont été tués par des terroristes libérés lors de l’échange contre Shalit, qui avait été enlevé par le Hamas en 2006.
Bon nombre des prisonniers concernés par l’Accord Shalit ont été ré-arrêtés après que trois adolescents israéliens, Gil-ad Shaer, Eyal Yifrach et Naftali Fraenkel, ont été enlevés et tués par une cellule du Hamas en Cisjordanie en 2014.
Barghouti, arrêté lors de ce coup de filet, a ensuite purgé 30 mois de prison pour appartenance au Hamas. Il a terminé sa peine le 17 décembre 2016, mais n’a jamais été libéré.
L’armée israélienne a déclaré mardi qu’un tribunal militaire avait rétabli la peine initiale de Barghouti en appel, à savoir la perpétuité plus 18 ans.
Cette décision fait suite à un appel interjeté par les procureurs militaires, qui estimaient que Barghouti avait violé les conditions de sa libération dans le cadre de l’accord Shalit en détenant une importante somme d’argent non spécifiée, qui aurait été acheminée par un groupe terroriste. L’appel a également été examiné en mai par la Haute Cour de justice avant qu’une commission d’appel ne décide finalement que Barghouti avait effectivement violé les conditions de sa libération.
Selon le Club des prisonniers palestiniens, Israël avait rétabli la peine en 2017, mais Tsahal n’avait alors fait aucun commentaire à ce sujet.