Un Palestinien converti au judaïsme libéré après avoir été emprisonné par l’AP
David Ben Avraham est revenu sur sa détention et sur les efforts déployés pour le faire se rétracter ; les autorités israéliennes auraient œuvré à sa libération
Un Palestinien qui s’est converti au judaïsme, a été incarcéré par l’Autorité palestinienne (AP), qui l’aurait agressé et aurait exercé des pressions sur lui pour qu’il revienne sur sa décision, pendant deux mois. Il a finalement été libéré cette semaine.
Depuis sa libération, David Ben Avraham, anciennement Sameh Zeitoun, vit à Jérusalem, au domicile d’un Israélien, Haim Parag, qui l’a aidé durant le processus de conversion.
Ben Avraham s’est converti par le biais du tribunal rabbinique de Bnei Brak du rabbin Nissim Karelitz, décédé en octobre. Ben Avraham a été arrêté début octobre par des hommes armés, alors qu’il rendait visite à son fils en Cisjordanie.
“Ils m’ont menotté et m’ont emprisonné”, a-t-il raconté au site Ynet vendredi. “J’ai encaissé beaucoup de coups là-bas.”
Ben Avraham a été détenu dans une prison de Hébron, où “les geôliers ont dit à tout le monde que je m’étais converti et que j’étais juif. Les prisonniers se liguaient contre moi, m’étranglaient et me tabassaient violemment.”
Il a raconté avoir été placé en isolement. Les responsables palestiniens ont initialement invoqué une violente altercation avec son frère, mais quand sa caution a été payée, et qu’un tribunal palestinien a autorisé sa libération, un gouverneur de l’AP à Hébron l’en a empêché.
Ben Avraham a déclaré que des religieux sont venus le convaincre de revenir à l’islam. “J’ai refusé ouvertement”, a-t-il dit. “J’ai décidé d’intégrer le peuple juif et je n’ai aucune intention de faire demi-tour.”
Il a déclaré qu’il recevait des maigres portions de nourriture qui “n’auraient pas nourri une souris. On me refusait de l’eau. Je me suis évanoui trois fois et j’ai été hospitalisé.”
Selon Ynet, plusieurs Israéliens ont tenté de faire libérer Ben Avraham pendant sa détention. Parag a fait appel aux ministres de la Défense et de l’Intérieur pour qu’ils octroient à Ben Avraham la citoyenneté israélienne et fassent pression sur l’AP pour qu’il soit libéré.
Le rabbin Shlomo Glick, secrétaire du tribunal rabbinique de Bnei Brak, a déployé des efforts par le biais de canaux ultra-orthodoxes pour influencer le ministre de l’Intérieur Aryeh Deri, et plusieurs organisations caritatives ont œuvré pour demander aux autorités judiciaires d’intervenir.
Les autorités israéliennes traitent les cas de conversions palestiniennes avec précaution. L’autorité des conversions du gouvernement rejette régulièrement les candidats palestiniens sans examiner leur cas. Certains, comme Ben Avraham, se tournent vers des institutions privées.
Ynet a rapporté que l’administration civile du ministère de la Défense, qui gère les relations avec les autorités palestiniennes, a officiellement déclaré qu’il s’agissait d’une affaire palestinienne à régler en interne. Cependant, en coulisse, certains responsables ont fait pression sur l’AP pour la libération de Ben Avraham.
L’administration civile a également accordé à ce dernier un permis de séjour en Israël, mais on ignore s’il s’agit d’un permis temporaire ou permanent.
Parag a souligné qu’il considérait Ben Avraham comme quelqu’un de sa famille.
« Il y a 30 ans, j’ai perdu mon frère dans un attentat terroriste… mais je n’ai pas perdu ma foi en l’humain », a-t-il confié à Ynet. « Nous espérons qu’Israël reconnaîtra sa conversion et lui accordera la citoyenneté. C’est un vrai héros, comme son grand-père Said Zeitoun qui a sauvé des dizaines de Juifs durant le massacre des Juifs en 1929 à Hébron. »