Un poste-frontière repris à l’EI rouvre entre l’Irak et la Syrie
En 2014, en s'emparant de près d'un tiers du territoire irakien et de larges pans de la Syrie, l'EI s'était attelé à redessiner les frontières pour son "califat" auto-proclamé
Un poste-frontière crucial pour le commerce entre l’Irak et la Syrie a rouvert lundi, a constaté un correspondant de l’AFPTV, après que ce terminal a été aux mains du groupe Etat islamique (EI) de 2014 à 2017.
Lundi, des premiers camions de marchandises ont transité par al-Qaïm, appelé Boukamal côté syrien, l’unique point de passage entre les deux pays qui soit contrôlé d’un côté par le régime de Damas et de l’autre par les autorités fédérales à Bagdad.
Un autre terminal a été entièrement détruit par les combats et les passages restants le long de l’immense frontière, majoritairement désertique mais aussi montagneuse et donc très difficile à contrôler, sont aux mains des Kurdes, autonomes en Irak et qui jouissent d’une semi-autonomie en Syrie.
En 2014, en s’emparant de près d’un tiers du territoire irakien et de larges pans de la Syrie, les jihadistes de l’EI s’étaient attelés à redessiner les frontières pour leur « califat » auto-proclamé.
Symboliquement, ils avaient attaqué au bulldozer les barrières physiques érigées par l’Irak et la Syrie et pris le contrôle de la frontière très poreuse.
Al-Qaïm, à l’extrême ouest de la province irakienne désertique d’Anbar, qui s’étend jusqu’en bordure de Bagdad, est de longue date une zone de contrebande où vivent des tribus à cheval sur les deux pays.
De l’autre côté, Boukamal est une ville de la province syrienne de Deir Ezzor, où l’EI a tenu son dernier carré avant la chute de son « califat » en mars.
Le ministre syrien de l’Intérieur Mohammad Khaled al-Rahmoun a salué la réouverture, y voyant « le résultat de la victoire des deux peuples contre les groupes terroristes armés quels qu’ils soient, l’EI en tête », faisant allusion au groupe jihadiste mais également à l’opposition armée au régime de Bachar al-Assad.