Un rassemblement « contre l’islamisme » en présence de ministres à Paris
"Ayons le courage de reconnaître que, en France, il n'y a qu'un seul communautarisme, un seul séparatisme qui menace la République, c'est l'islamisme", a déclaré Bruno Retailleau

Soutien à Boualem Sansal, rejet du voile et critique de la gauche radicale : sous l’intitulé « pour la République, la France contre l’islamisme », un rassemblement a réuni des centaines de personnes mercredi soir à Paris en présence de plusieurs ministres.
Ouvrant le rassemblement, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a fustigé « le poison de l’islamisme ». « Ayons le courage de reconnaître que, en France, il n’y a qu’un seul communautarisme, un seul séparatisme qui menace la République, c’est l’islamisme », a lancé le ministre, chaudement applaudi à son arrivée sur scène par la salle debout.
M. Retailleau, en campagne pour la tête de son parti Les Républicains, a de nouveau déploré un « double visage » de l’antisémitisme avec, selon lui, « celui de l’islamisme » et « un autre visage, politique, celui des Insoumis ». « Honte à ceux qui banalisent l’antisémitisme », et « honte à l’extrême gauche française », a-t-il lancé.
En plein débat sur le voile dans le sport, il a estimé que celui-ci « est un vrai marqueur de la soumission » et « n’a rien à faire dans les compétitions sportives ». « Vive le sport, et donc à bas le voile », a-t-il ajouté.
Plus de 2 000 personnes étaient rassemblées à cette soirée organisée au Dôme de Paris par #Agirensemble, une initiative d’Elnet (European Leadership Network) qui se définit comme « une organisation indépendante » et « dédiée au renforcement des relations entre la France, l’Europe et Israël ».

L’événement se voulait « le premier grand rassemblement contre l’islamisme en France », a affirmé Arié Bensemhoun, le directeur général d’#AgirEnsemble, en fustigeant les Insoumis « collabos des islamistes » et leur chef de file Jean-Luc Mélenchon, au début de ce rassemblement où l’évocation de LFI a régulièrement suscité sifflets et huées.
Lors de la diffusion d’un petit film, l’apparition à l’écran d’Emmanuel Macron a elle aussi suscité quelques huées, beaucoup moins marquées toutefois que celles réservées à l’eurodéputée controversée Rima Hassan.
Charte
« Parmi les principales victimes de l’islamisme il y a les musulmans », a rappelé l’ancien ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer.
Le ministre des Outre-Mer Manuel Valls a, lui, évoqué la libération des otages du Hamas après le pogrom du 7 octobre 2023 mené par le Hamas, « un combat que nous continuerons de mener jusqu’au bout ».
« Croyez-vous que je vais ici renoncer à soutenir Israël » qui se trouve « en première ligne face à la barbarie islamiste ? », a-t-il lancé sous les applaudissements.
De nombreux orateurs, notamment la présidente du comité de soutien à Boualem Sansal, l’ancienne ministre Noëlle Lenoir, ont appelé à la libération de l’écrivain franco-algérien, dont le sort sera décidé ce jeudi par un tribunal près d’Alger.
La soirée a aussi été rythmée par une table ronde animée par la journaliste Eugénie Bastié, sur le thème « l’islamisme, une menace qui touche la France et le monde entier ».
Parmi les intervenants se trouvaient également la chercheuse Florence Bergeaud-Blackler, la soeur de l’enseignant décapité Samuel Paty, l’avocat Thibault de Montbrial.
Avant le début du rassemblement, Jean-Luc Mélenchon avait dénoncé sur le réseau social X des intervenants qui « comptent parmi les pires racistes et négationnistes connus »…
Dans la salle, Nathane Lellouche, 23 ans, estimait – en allusion à Bruno Retailleau – que « c’est important de venir soutenir un parti de droite qui nous ressemble et défend nos valeurs ». « Je n’ai jamais eu de problèmes, mais je sais qu’il y a des territoires perdus comme Orléans » dont le rabbin a été agressé samedi, a affirmé à l’AFP le jeune homme, kippa sur la tête.
« On est très conscients qu’il y a un entrisme islamiste, je le vois au nombre de femmes avec des foulards », a affirmé Nicole Cohen, 72 ans, selon qui « c’est de pire en pire ».
Sébastien, 45 ans, agent de la fonction publique, a expliqué être présent pour « lutter contre le fanatisme religieux. J’habite en banlieue et je vois une montée du communautarisme, ça prend une ampleur qui m’inquiète ».