Une annonce au sujet de l’ambassade arrive sous peu, selon le porte-parole de Trump
Interrogé par des journalistes sur les projets de déplacement de l’ambassade du président élu, Sean Spicer, répond : « restez connectés »

WASHINGTON – Le porte-parole de la Maison Blanche entrant du président-élu Donald Trump a déclaré jeudi qu’on peut s’attendre prochainement à une annonce sur le projet de délocalisation de l’ambassade américaine de Tel-Aviv vers Jérusalem.
Interrogé sur les intentions de Trump au sujet de cette mesure, qui marquerait une rupture avec la politique étrangère américaine depuis des décennies, Sean Spicer a déclaré aux journalistes « restez connectés », et qu’il y « aura prochainement une annonce à ce sujet ».
Il y a à peine 24 heures, le président américain Barack Obama a mis en garde son successeur, en lui demandant s’il avait « bien réfléchi » à cette proposition. Il a ajouté que des « actions unilatérales » dans une région aussi instable que le Moyen-Orient peuvent être explosives.

Lorsque l’on demande à Obama ce qu’il pense du projet de Trump, à savoir, de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël souverain, il réponds :« les actions que nous entreprenons ont d’énormes conséquences et ramifications. Nous sommes ‘le plus grand gamin du quartier’. »
« Je pense que c’est une bonne chose qu’un nouveau président mette à l’épreuve les hypothèses et repense la façon dont nous faisions les choses », a-t-il ajouté. « Mais s’il veut effectuer de grands changements dans la politique, il faut être sûr qu’il a bien réfléchi et compris qu’il y aura des conséquences ».
Les dirigeants arabes et palestiniens ont averti que cette mesure pourrait conduire à des protestations de masse et à de la violence. Un dirigeant palestinien a déclaré que cela « ouvrirait les portes de l’enfer ».
Trump avait promis de déplacer l’ambassade durant son discours à l’AIPAC l’an dernier. Durant la période de transition, il a assuré qu’il tiendrait sa promesse.
Le quotidien Israel Hayom a cité Trump dans son édition de jeudi matin. Trump dit « ne pas avoir oublié » l’engagement qu’il a pris en tant que candidat. « Vous savez que je ne suis pas le genre de personne à ne pas tenir mes promesses. »
Spicer a complété ces propos dans sa conférence de presse en disant que « le président a été très clair sur le fait qu’Israël n’a pas été traité avec le respect qui lui est dû. »

Par les passé, d’autres présidents, tels que Bill Clinton ou George W. Bush avaient également fait cette promesse durant les campagnes. Mais ils ne l’on pas mis à exécutions une fois qu’ils étaient aux commandes de la politique extérieure.
En 1995, le Congrès a adopté une résolution, menée par l’ancien président de la Chambre des représentants et actuel conseiller de Trump, Newt Gingrich, qui appelait le président à déplacer l’ambassade. Mais chaque président a utilisé la prérogative dont ils disposent pour repousser l’application de cette déclaration.
La dérogation actuelle expire en mai 2017.
Tous les présidents, y compris Obama, ont soutenu que le statut de Jérusalem devra être déterminé lors des négociations finales entres les parties, parce qu’Israéliens et Palestiniens la révendique comme leur capitale.
Mais Trump a montré qu’il était prêt à mettre fin à cette politique. En décembre, il a nommé son ami de longue date et avocat David Friedman au poste de prochain ambassadeur américain en Israël.
Dans la déclaration qui a annoncé sa sélection, Friedman, fervent partisan et mécène d’implantations en Cisjordanie, a affirmé qu’il remplira ses fonctions dans « la capitale éternelle d’Israël, Jérusalem ».
Les médias ont fait savoir que les conseillers de Trump étudient déjà la logistique de relocalisation de l’ambassade. La directrice de campagne et future conseillère à la Maison Blanche Kellyanne Conway a assuré qu’il s’agissait d’une « priorité » pour Trump.
Au début du mois, les sénateurs Ted Cruz, Marco Rubio et Dean Heller ont déposé le Jerusalem Embassy and Recognition Act, qui exhorte Trump a reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël et à y installer l’ambassade.