Une étude accuse l’UE de contribuer au financement du terrorisme via l’AP
Un rapport du B'nai Brith accuse Bruxelles d'ignorer les discours de haine dans les manuels scolaires et les indemnités versées aux terroristes et à leurs familles

Une étude publiée mardi soutient que l’Union européenne (UE) n’a pas fait assez pour s’assurer que ses financements destinés à l’Autorité palestinienne (AP) ne soutiennent pas l’incitation à la violence et les violations des droits de l’Homme.
« Malgré les réglementations antiterroristes existantes, l’UE n’a pas abordé la question du financement par l’Autorité palestinienne des familles de terroristes condamnés, ainsi que la question persistante de l’incitation à la haine et de l’antisémitisme généralisé dans les manuels scolaires palestiniens », ont écrit les chercheurs Tommaso Virgili et Paul Stott, qui ont précédemment rédigé un rapport sur les réseaux cachés des Frères musulmans en Europe.
L’étude a été commandée par le B’nai Brith International, une organisation juive à but non lucratif qui défend également les intérêts d’Israël aux Etats-Unis et à l’étranger.
Le rapport reproche à l’UE de ne pas avoir assuré la responsabilité du système éducatif de l’AP. Les manuels scolaires palestiniens sont depuis longtemps dénoncés par les critiques comme contenant des discours de haine et d’incitation, y compris par une étude de l’UE datant de 2021.

Bruxelles est le principal donateur de l’AP et contribue à payer les salaires de nombre de ses fonctionnaires, y compris ceux qui conçoivent les programmes scolaires de l’AP. Elle est également le deuxième plus grand donateur de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) versant plus de 157 millions de dollars d’aide en 2021.
« Pendant de nombreuses années, l’UE a été critiquée pour ne pas avoir aligné ses pratiques sur ses principes en ce qui concerne l’Autorité palestinienne et les organisations palestiniennes à but non lucratif », a déclaré Alan Schneider, directeur de B’nai Brith, lors d’un webinaire organisé à l’occasion de la publication du rapport.
Le rapport accuse également l’UE de ne pas respecter ses propres valeurs lorsqu’elle continue à financer l’AP, compte tenu de la pratique de l’AP consistant à verser des allocations aux familles des personnes emprisonnées ou tuées par les forces israéliennes. Les critiques appellent cette pratique « payer pour tuer », car les fonds peuvent également aller à des Palestiniens condamnés pour des actes terroristes brutaux.
L’UE a trop longtemps « fermé les yeux sur la pratique des paiements aux familles de terroristes condamnés, loués comme des martyrs », a déclaré le parlementaire européen David Lega lors du lancement du rapport.

Les chercheurs ont fait valoir que Bruxelles devrait imposer des conditions à son aide à l’AP et envisager d’adopter une législation qui interdise l’aide tant que Ramallah continue à verser des allocations aux prisonniers de sécurité palestiniens et à leurs familles.
Alors que les responsables israéliens ont toujours condamné les allocations aux prisonniers et les incitations présumées dans les manuels scolaires, le gouvernement a également cherché à soutenir l’AP, considérée comme plus modérée que ses rivaux islamistes du Hamas, notamment en augmentant l’aide internationale dans ses coffres qui s’épuisent rapidement.
Pas plus tard qu’en novembre, Israël a fait pression sur les donateurs internationaux à Oslo – dont l’UE – pour qu’ils augmentent leur soutien à l’AP.
Le rapport ne mentionne aucunement la politique de coordination sécuritaire entre Ramallah et Israël, dans le cadre de laquelle les forces de l’AP coopèrent avec les services de renseignement israéliens pour réprimer les terroristes du Hamas et du Jihad islamique en Cisjordanie.