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Une firme israélienne optimiste sur son traitement placentaire face au Covid-19

"Je pense que cela aura un impact immense", déclare le PDG de Pluristem, mais un expert en santé publique met en garde : "Je n'ai pas le sentiment que cela marchera"

Des employés de Pluristem travaillent sur des placentas pour développer les produits de thérapie cellulaire de la société. (Crédit : autorisation)
Des employés de Pluristem travaillent sur des placentas pour développer les produits de thérapie cellulaire de la société. (Crédit : autorisation)

Les scientifiques israéliens qui affirment qu’un seul placenta peut traiter 20 000 personnes atteintes du Covid-19 sont pleins d’espoir après avoir commencé le traitement, car certains des premiers patients ont montré une amélioration, tandis que les actions de leur société ont grimpé en flèche.

Pluristem Therapeutics utilise des placentas pour cultiver des cellules intelligentes et les programme pour qu’ils sécrètent des protéines thérapeutiques dans le corps des personnes malades. Elle vient de traiter son premier patient américain atteint du Covid-19 après avoir soigné sept Israéliens.

Il n’y a pas de données de suivi sur le patient américain, mais l’entreprise a indiqué qu’au moment du suivi, le 7 avril, les sept Israéliens avaient survécu et que trois d’entre eux étaient en bonne voie pour bientôt être débarrassés de l’assistance respiratoire, tandis qu’un autre avait montré une détérioration de ses paramètres respiratoires.

Deux des quatre Israéliens atteints de défaillance de plusieurs organes ont montré une guérison clinique ainsi qu’une amélioration respiratoire. Le suivi a été réalisé une semaine après le traitement, à l’exception d’un patient, qui a reçu le traitement après les autres et dont le bilan de santé n’a pas été communiqué.

Le traitement des patients ne constitue pas un essai clinique, et il n’y a pas de groupe de contrôle, mais le PDG et président de la société, Yaky Yanay, a déclaré jeudi qu’un essai allait bientôt être réalisé et qu’une fois qu’il sera mené, il espère que « l’approbation pourra être très rapide ». Dès que les régulateurs donneront leur feu vert, dit-il, des quantités massives de traitement peuvent être préparées. « Nous pouvons fabriquer des cellules pour traiter des milliers de personnes très rapidement », assure-t-il.

Le marché semble partager son optimisme. Au début de l’année, les actions se négociaient à moins de 4 dollars ; aujourd’hui, leur valeur est proche des 10 dollars.

Mais l’expert en santé publique Manfred Green s’est dit « très très prudent » à propos de telles innovations. M. Green, directeur fondateur du Centre israélien de contrôle des maladies et directeur du programme international de master en santé publique de l’Université de Haïfa, a déclaré : « Je n’ai pas le sentiment que cela marchera. C’est une maladie virale, pas quelque chose qui vient de l’espace, et pour les maladies virales nous avons toujours eu du mal à trouver un traitement. »

M. Yanay affirme que son innovation permettra de sauver des vies, à la fois en améliorant la santé des patients critiques et en libérant de l’espace dans les unités de soins intensifs pour d’autres.

« Je pense que cela aura un impact immense, car actuellement la bataille se déroule dans les unités de soins intensifs », a-t-il commenté. « Nous devons déconnecter les gens des respirateurs et les faire sortir des unités de soins intensifs. »

Le traitement est en attente de l’approbation réglementaire, mais Pluristem reçoit des approbations au cas par cas en Israël et aux États-Unis, dans l’espoir de recueillir suffisamment d’informations pour une approbation complète. En Israël, il a travaillé jusqu’à présent dans trois hôpitaux dans le cadre d’un programme d’usage compassionnel, et au Holy Name Medical Center dans le New Jersey, il a été autorisé à administrer des cellules dans le cadre du Coronavirus Treatment Acceleration Program, un mécanisme d’urgence pour d’éventuelles thérapies.

Le traitement consiste en des doses de 15 millilitres de cellules – connues sous le nom de cellules PLacental eXpanded – administrées par de simples injections inter-musculaires. Une fois dans le corps, explique Yaki Yanay, les cellules deviennent comme « une petite usine qui génère des protéines thérapeutiques ».

Et d’ajouter : « La plupart des médicaments que nous connaissons sont administrés dans la quantité dont nous avons besoin, mais il s’agit ici d’un « médicament » qui peut détecter l’environnement du corps humain, et sur la base des signaux que les cellules reçoivent du corps, elles sécrètent des protéines thérapeutiques qui poussent le corps vers la régénération. »

Les cellules sécrètent deux types de protéines. L’une réduit l’inflammation, l’autre sert à réguler le système immunitaire. Yanay espère que ces protéines dites d’immunomodulation pourront freiner le système immunitaire pour l’empêcher de tourner sur lui-même, comme c’est souvent le cas chez les patients atteints de Covid-19 en phase critique.

Yaky Yanay. (Crédit : David Garb)

« Ils empêchent le corps d’attaquer ses propres organes en faisant sécréter par les cellules du placenta des facteurs immunomodulateurs, ce qui a pour effet de détendre le système immunitaire, puisque les autres protéines réduisent l’inflammation », commente M. Yanay.

Il précise : « Les patients qui sont dans un état grave et qui décèdent sont en fait en train de mourir d’un problème respiratoire grave. Ce qui se passe en fait, c’est qu’il y a un niveau très élevé d’inflammation et qu’à un certain moment, le système immunitaire du patient va attaquer [le patient], principalement dans les poumons. »

Jusqu’à présent, la technologie de Pluristem a été largement utilisée pour traiter les personnes souffrant d’une mauvaise circulation sanguine au niveau des jambes, mais les scientifiques de la société ont pu rapidement réutiliser les cellules pour traiter les patients atteints de coronavirus.

« Nous prélevons des cellules du placenta après l’accouchement à terme et nous avons développé une technologie permettant d’étendre les cellules à un très grand nombre, dans un environnement qui imite le corps humain », assure M. Yanay. « Cette technologie nous permet de traiter plus de 20 000 personnes à partir d’un seul placenta. »

Son équipe « programme » les cellules, qui disposent alors d’un large éventail de protéines qu’elles peuvent sécréter. Les cellules ne se contentent pas de délivrer les protéines, mais « ajustent également le niveau de sécrétion en fonction des signaux qu’elles reçoivent du corps », indique-t-il.

M. Yanay indique que Pluristem, qui est basé à Haïfa, continuera à traiter les gens en utilisant des approbations patient par patient, tout en travaillant aussi vite que possible pour obtenir l’approbation complète des régulateurs.

« Nous recevons de nombreuses demandes de renseignements et de traitement de la part de prestataires de soins de santé et de familles du monde entier », rapporte-t-il. « Parallèlement à notre essai clinique prévu, nous prévoyons de continuer à traiter les patients dans le cadre de l’usage compassionnel grâce aux autorisations réglementaires appropriées aux États-Unis et en Israël, ainsi que dans d’autres pays. »

« Notre principal objectif reste cependant le lancement d’une étude clinique multinationale », indique-t-il, ajoutant qu’il estime que « la thérapie cellulaire est un très bon candidat pour s’attaquer à une maladie complexe qui s’en prend à plusieurs organes ».

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