Une otage distrait les terroristes jusqu’à son sauvetage avec du café et des biscuits
Rachel et David ont été retenus en otage chez eux à Ofakim par 5 Gazaouis armés pendant 15 heures jusqu'à leur libération par la police ; leurs 2 fils sont policiers
Un couple de la ville d’Ofakim, dans le sud du pays, a raconté comment il a réussi à survivre à 15 heures de captivité dans sa maison aux mains de terroristes de la bande de Gaza qui ne cessaient de menacer de les exécuter, notamment en leur offrant du café et des biscuits.
David et Rachel ont parlé à la presse israélienne dimanche, après la prise d’assaut de leur appartement par la police et leur libération subsequente.
Le couple, dont les deux fils sont policiers, a été capturé lors de l’assaut massif mené par des centaines de terroristes du Hamas de la bande de Gaza, qui ont pénétré en Israël tôt samedi pour envahir le sud du pays. Les hommes armés ont tué plus de 700 personnes, en ont blessé plus de 2 000 et ont emmené plus de 130 captifs à Gaza. Les terroristes ont également pris des otages à l’intérieur d’Israël en de nombreux endroits, et il a fallu de longues heures aux forces de sécurité pour reprendre progressivement le contrôle de la situation.
L’une de ces prises d’otages a eu lieu à Ofakim, une ville proche de Gaza, où cinq hommes armés sont entrés par la fenêtre d’une pièce du rez-de-chaussée et se sont emparés de David et Rachel.
« Ils avaient de mauvaises intentions, ils étaient venus pour tuer », a déclaré David à la Douzième chaîne.
« J’ai dit à mon mari : ‘Si nous mourons, nous mourrons ensemble' », se souvient Rachel.
Selon David, les terroristes ne les ont pas frappés, mais leur ont dit qu’ils allaient devenir des » shahids [martyrs] ».
« Ils ont menacé de nous tuer », raconte David, qui avait souffert d’une crise cardiaque par le passé. « Je tremblais et j’étais en sueur. »
À l’arrivée des forces de sécurité, une violente fusillade a éclaté.
אופקים: שוטרים מול מחבלים pic.twitter.com/Ey10lgSBom
— הדיגיטאלית (@LTurkishdizi) October 7, 2023
Arkadi Schuster, commissaire principal, a expliqué que les forces de sécurité se sont rendues compte qu’on leur tirait dessus depuis le bâtiment et que leur premier plan d’action consistait à lancer une grenade dans la maison pour tuer les terroristes.
Mais alors que les policiers s’apprêtaient à mettre leur plan à exécution, d’autres agents leur ont crié que la maison appartenait aux parents d’un autre policier et que ces derniers se trouvaient toujours à l’intérieur.
Les terroristes ont réclamé de la nourriture et de l’eau, ainsi que du matériel médical pour l’un d’entre eux qui avait été blessé lors de l’échange de coups de feu qui avait eu lieu plus tôt avec les forces de sécurité. Un autre terroriste a été tué.
Les hommes armés ont également réclamé un téléphone portable, mais cette demande et d’autres ont été refusées, poursuit Schuster, sans donner plus de détails.
« Je voyais qu’ils étaient en colère », a confié Rachel à la chaîne. « Je leur ai demandé s’ils avaient faim. Je leur ai fait du café et des biscuits. »
« Elle les a rendus fous, elle leur demandait sans cesse s’ils voulaient quelque chose », a souri David.
Alors que Rachel tentait de distraire ses ravisseurs, les terroristes ont commencé à chanter des chansons du chanteur israélien Lior Narkis, raconte-t-elle.
À l’extérieur du bâtiment, leur fils Evyatar, un policier, a décrit la disposition de la maison aux forces antiterroristes en prévision d’une tentative de pénétration et de sauvetage.
« Je savais que mon fils était dehors, mais je ne savais pas qu’il était impliqué dans les négociations », a déclaré David. « Je n’imaginais pas une opération de ce genre dans la maison ».
Rachel était convaincue que son fils aiderait les forces de sécurité à les sauver.
Les agents ont pu s’approcher de l’entrée de la maison et c’est de là qu’ils ont dialogué avec les hommes armés, à travers la porte ouverte. Evyatar était également présent, parfois à quelques mètres seulement de ses parents captifs.
Pendant les négociations, l’un des terroristes a utilisé une table comme barricade de fortune tout en tenant une grenade dégoupillée au-dessus de la tête de Rachel. Un autre était assis en haut des escaliers et pointait une arme sur la police.
« Tout ce que les terroristes avaient à faire, c’était de lâcher la grenade et de la faire rouler sur le sol », a déclaré Schuster, qui est même allé dans la pièce pour apporter aux terroristes certaines des choses qu’ils avaient demandées.
« Mais on ne pense pas à cela sur le moment », a ajouté Schuster. « On pense plutôt au policier qui se trouve à nos côtés et qui nous dit : ‘Sortez mes parents de là’. »
S’adressant à la Treizième chaîne, Rachel a déclaré que les terroristes étaient lourdement armés, avec notamment un missile antichar LAW.
Faisant référence à ses deux fils policiers, elle a déclaré : « Dieu merci, ils n’étaient pas à la maison, sinon ils auraient été tués sur le champ ».
Pendant les négociations, Evyatar a fait signe à sa mère de ne pas révéler qu’il était son fils, de peur que les terroristes ne le découvrent.
À un moment donné, un officier a demandé à l’un des terroristes combien il y avait d’hommes armés et Rachel a levé la main vers son visage, les doigts écartés, pour lui indiquer qu’ils étaient cinq.
Le terroriste l’a remarqué et lui a conseillé d’arrêter de faire des « trucs bizarres », a-t-elle raconté à la Treizième chaîne.
Rachel lui a dit avoir mal à la tête et se la frotter pour se réconforter ; l’information sur le nombre d’hommes armés avait été transmise avec succès.
Elle a également raconté avoir pansé la main de l’un des terroristes blessés, essayant de le réconforter, et avoir engagé la conversation avec les autres pour les distraire.
Pendant tout ce temps, une grenade pendait au-dessus de sa tête, brandie par l’un des assaillants, tandis qu’un autre pointait son arme sur elle.
À 2h30 du matin, les forces de sécurité sont finalement intervenues pour tenter de sauver le couple.
Rachel raconte qu’au début de l’opération, elle a vu le personnel de sécurité s’approcher de la maison.
« Nous étions très proches des terroristes, mais nous avons été sauvés. Je remercie Dieu d’être en vie, j’ai du mal à y croire », a-t-elle déclaré à la Douzième chaîne.
« J’ai sauté sur ma femme. Les tirs sifflaient au-dessus de nous, juste à côté de ma tête. Je ne sais pas comment j’ai survécu », a déclaré David à la chaîne. « Lorsqu’un officier m’a pris la main, j’ai réalisé que j’avais été libéré.
Un engin explosif a été déclenché lorsque les sauveteurs sont entrés dans la maison, blessant l’un d’entre eux, mais le reste des forces a continué à avancer et a pu libérer les otages, a déclaré Schuster.
Le couple a déclaré à la presse que les sauveteurs étaient entrés dans la maison par une lucarne de la salle d’eau, connue de leur fils, ainsi que par d’autres voies d’accès.
Les dégâts subis par la maison du couple sont visibles sur les images de la fusillade et de l’assaut : les murs sont parsemés d’impacts de balles et de couloirs carbonisés, et le sol est taché de sang.
Quand le couple est sorti, Evyatar a serré ses parents dans ses bras, tout en répétant en larmes : « Maman, tu es vivante, tu es vivante. »