Université Paris I : le président craint que la situation « dégénère »
Un local utilisé par l'UEJF à Tolbiac a été saccagé mercredi et ses murs recouverts d'inscriptions "à caractère antisémite"
Le président de l’université Panthéon-Sorbonne craint que la situation « dégénère » sur le site de Tolbiac, occupé depuis une semaine par des opposants à la nouvelle loi sur les universités, et n’a pas exclu de « faire appel à la police », a-t-il indiqué jeudi.
« Je serai obligé de le faire si cela perdure et si l’intégrité physique des personnes est menacée », a déclaré Georges Haddad lors d’un point presse. « Je crains que cela dégénère », a-t-il dit, ajoutant que le site comptait des accès qui ne peuvent pas être contrôlés.
L’équipe de sécurité compte 6 à 8 personnes dans la journée et 3 à 4 pendant la nuit, en raison d' »un budget qui a fondu ».
Le président a souhaité un « dialogue » avec les occupants du site de Tolbiac et appelé l’État à renforcer l’équipe de sécurité qui, selon lui, est « épuisée ».
Il a en également « appelé aux autorités pour repenser la viabilité du site de Tolbiac, qui n’est plus adapté au premier cycle » universitaire.

Le site Tolbiac-Pierre-Mendès-France de Paris I est occupé depuis le début de la semaine par des opposants à la loi sur les nouvelles modalités d’accès à l’université, la loi ORE (Orientation et réussite des étudiants). Une assemblée générale rassemblant quelques centaines de personnes a voté jeudi une reconduite du blocus jusqu’à au moins mardi.
Environ 120 personnes y restent la nuit pour l’occupation, selon la direction de l’université.
L’occupation de cette tour de 22 étages, dans le sud-est de Paris, « risque de pénaliser les étudiants les plus fragiles », a estimé le président. « Je ne conteste pas le débat mais souhaite qu’il se déroule dans une éthique de respect », a-t-il ajouté.
Tolbiac accueille en temps normal entre 10 et 12 000 étudiants, majoritairement de premier cycle, en mathématiques, informatique, gestion, économie et sciences humaines.
Le local utilisé par l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) à Tolbiac a été saccagé mercredi et ses murs recouverts d’inscriptions « à caractère antisémite ». Le président de Paris I a porté plainte jeudi pour « inscriptions à caractère antisémite » et « dégradations de locaux ».
Les élections étudiantes de Paris I n’ont par ailleurs pas pu se tenir, en raison d' »éléments perturbateurs », a précisé M. Haddad.