US : Motion républicaine au sénat sur la souveraineté israélienne sur le Golan
La résolution affirme que la sécurité nationale israélienne dépend de son contrôle permanent sur le plateau stratégique
Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël

WASHINGTON — Deux sénateurs républicains ont présenté mardi une résolution appelant les Etats-Unis à reconnaître la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan.
Ce sont Ted Cruz, sénateur du Texas et Tom Cotton, sénateur de l’Arkansas, qui sont à l’origine de cette motion qui affirme que la sécurité nationale de l’Etat juif dépend de son contrôle permanent sur ce territoire. Le texte ajoute que le cas échéant, Israël sera vulnérable aux agressions en provenance de la Syrie et du Liban.
« La frontière nord d’Israël est menacée par les forces iraniennes et les groupes mandataires de la république islamique en Syrie et au Liban, notamment par les 150 000 roquettes, drones armés et tunnels découverts récemment du Hezbollah, et plus encore », ont noté Cruz et Cotton dans un communiqué. « Pendant ce temps et avec l’aide des ayatollahs, le régime de Bashar al-Assad est sur le point de remporter la victoire dans la guerre civile syrienne. Il pourrait rapidement détourner son attention vers l’Etat juif, et le menacer ».
Israël a capturé le plateau du Golan à la Syrie pendant la guerre des Six jours, en 1967, et a annexé le territoire au début des années 1980. Mais cela fait longtemps que les Etats-Unis et la communauté internationale considèrent qu’il reste un territoire syrien placé sous occupation israélienne.
Ces dernières années, Israël a tenté de convaincre Washington de reconnaître la souveraineté israélienne sur la zone et le Premier ministre Benjamin Netanyahu a souligné de manière répétée qu’Israël garderait « pour toujours » le contrôle sur le Golan.
Au mois de juin, le chef du parti Yesh Atid, Yair Lapid, avait rencontré des députés américains de haut-rang, les pressant de mettre la question à l’ordre du jour.
« Israël a déclaré sa souveraineté sur le plateau du Golan », avait expliqué Lapid à ce moment-là. « Il y a eu toutes sortes de discussions au fil des années mais c’est terminé, parce qu’il est manifeste qu’aucune personne saine d’esprit ne donnera le plateau du Golan à un tueur en masse qui vient d’assassiner un demi-million de personnes de sa propre population ».
Se référant au règne cruel d’Assad – accusé d’avoir brutalisé les Syriens et de crimes de guerre, notamment d’avoir utilisé des armes chimiques – Lapid avait insisté sur le fait que la restitution par l’Etat juif du Golan au régime était hors de question. « Maintenant que les risques sont apparus de manière si évidente, jamais nous ne renégocierons le plateau du Golan », avait-il précisé. « Il est à nous et cela a toujours été le cas. Ce n’est pas comme la Cisjordanie ou autre ».

Netanyahu avait tenu les mêmes propos à l’ancien président Barack Obama durant une réunion, en 2015, lui disant que la situation en Syrie nécessitait « un mode de pensée différent » sur le sujet.
Obama n’avait jamais fait avancer cette requête du Premier ministre. Contrairement à Cruz qui l’avait approuvée immédiatement après les propos de Netanyahu.
Un éventuel soutien bipartisan à la résolution reste encore indéterminé. Elle n’est prônée actuellement que par deux des sénateurs républicains les plus belliqueux.
« Israël a gagné le plateau du Golan lors d’une guerre défensive il y a plus de 50 ans et a toujours contrôlé de manière responsable la région depuis lors », ont dit Cruz et Cotton. « Il est largement temps que les Etats-Unis reconnaissent la réalité en affirmant la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan ».