Ventes à Israël de composants militaires : Panot (LFI) ne « croit pas » Lecornu
Selon des sites d'investigation, "la France a autorisé, fin octobre, la livraison à Israël d'au moins 100 000 pièces de cartouches pour des fusils mitrailleurs"

La cheffe des députés de La France insoumise, Mathilde Panot, a accusé jeudi le ministre des Armées Sébastien Lecornu d’avoir parlé « sans aucune preuve » lorsqu’il a démenti la vente par la France à Israël de composants pour des pièces de cartouches qui auraient pu être utilisées contre des civils à Gaza.
« C’est sa parole, sans aucune preuve apportée. Il a dit que la licence ne permettait pas au gouvernement d’extrême droite israélien d’utiliser ces composants dans la bande de Gaza. Je ne sais pas qui ici peut croire à ça ? En tout cas moi je n’y crois pas », a indiqué la députée du Val-de-Marne devant l’Association des journalistes parlementaires (AJP) sans apporter de preuves.
Selon les sites d’investigation Disclose et Marsactu, « la France a autorisé, fin octobre 2023, la livraison à Israël d’au moins 100 000 pièces de cartouches pour des fusils mitrailleurs susceptibles d’être utilisés contre des civils à Gaza ».
La licence permettant la vente de ces pièces, qui auraient été envoyées par la société Eurolinks au groupe israélien IMI Systems depuis le port de Marseille, « ne concerne que de la réexportation vers des pays tiers », a affirmé Sébastien Lecornu la semaine dernière.
« Je voudrais redire à quel point il me semble important que la France prenne des mesures pour interdire immédiatement la vente d’armes à Israël », a martelé mardi Mathilde Panot.
L’élue LFI a également dénoncé ce qu’elle a appelé « un franchissement de seuil » vers « le nettoyage ethnique du peuple palestinien » avec « les témoignages qui nous sont revenus de l’hôpital al-Shifa après deux semaines de siège » dans le plus grand établissement de santé du territoire palestinien assiégé par les terroristes du Hamas et leurs complices.
Jean-Yves Le Drian, ancien ministre français des Affaires étrangères, a lui évoqué ce jeudi au micro de Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio le sujet de la vente d’armes à Israël par la France. « La France livre des armes à Israël. Est-ce qu’il faut cesser ? », l’a interrogé Bourdin. « Oh, très peu », a répondu le responsable. « C’est très marginal, minuscule. » La réponse n’a pas semblé plaire à l’animateur non plus, qui en 2015 avait jugé bon de demander à l’antenne de RMC à Roland Dumas si Manuel Valls, à l’époque Premier ministre, était sous « influence juive ».
L’animateur a ensuite abordé la résolution du Conseil des droits de l’homme de l’ONU demandant un embargo sur les armes pour Israël – présentée par 55 pays membres de l’Organisation de Coopération Islamique (OCI), ce que Bourdin n’a pas semblé bon de rappeler. « Oui, et il y a une initiative française pour renforcer la procédure que je viens de vous indiquer qui consiste à dire cessez-le-feu, ouverture humanitaire, libération des otages et engagement d’un processus politique. Je pense qu’il y a beaucoup d’acteurs qui y sont prêts, et il faut maintenant que les Israéliens sortent de leur isolement, parce qu’ils vont se mettre au ban de l’ensemble de la communauté internationale, ce qui n’était pas le but recherché », a-t-il répondu.