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Volkswagen ne confirme pas le départ d’Iran annoncé par un ambassadeur américain

Le groupe de Wolfsburg a indiqué à l'AFP encore "examiner les implications possibles liées à la réintroduction des sanctions américaines"

Une Volkswagen Bluesport photographiée au Salon de l'Auto à Washington DC en 2009 (Crédit : IFCAR/Domaine public)
Une Volkswagen Bluesport photographiée au Salon de l'Auto à Washington DC en 2009 (Crédit : IFCAR/Domaine public)

Le géant de l’automobile Volkswagen s’est refusé à confirmer jeudi son départ d’Iran annoncé par l’ambassadeur américain en Allemagne, un proche de Donald Trump, habitué aux propos controversés.

Le groupe de Wolfsburg a indiqué à l’AFP encore « examiner les implications possibles liées à la réintroduction des sanctions américaines ».

« Volkswagen se conforme à toutes les lois nationales et internationales applicables et à la réglementation en matière d’exportation. C’est pourquoi Volkswagen suit de près l’évolution de l’environnement politique et économique en Iran et dans la région », a encore dit le groupe, signifiant qu’aucun changement n’était intervenu dans cette position depuis des mois.

L’ambassadeur des États-Unis à Berlin, Richard Grenell, avait pourtant affirmé qu’un accord avait été trouvé mardi entre le groupe automobile et la diplomatie américaine, selon l’agence Bloomberg.

En vertu de cet accord, Volkswagen n’aurait plus que des activités très restreintes en Iran pour des motifs humanitaires.

Or, un tel accord « n’existe pas », ont indiqué des sources informées auprès de l’AFP.

A peine nommé en Allemagne en juin, M. Grenell avait suscité un tollé en déclarant dans une interview que les entreprises allemandes devaient cesser leurs activités en Iran après la décision de Washington de rétablir les sanctions contre Téhéran.

Mercredi, le diplomate a tweeté que le géant de la chimie BASF allait aussi « se conformer aux sanctions américaines », mais il a été contredit jeudi par le groupe de Ludwigshafen qui affirme vouloir « continuer à faire des affaires en Iran, en respectant strictement toutes les réglementations », selon un communiqué transmis à l’AFP.

BASF, fort d’un chiffre d’affaires de 64,5 milliards d’euros en 2017, a réalisé environ 80 millions d’euros en Iran, la moitié dans l’automobile, l’énergie et la pétrochimie, des secteurs frappés par les sanctions, a même précisé l’entreprise.

Le 12 septembre, M. Grenell avait aussi twitté que le réassureur allemand Munich Ré allait « quitter l’Iran », un mois après que son patron, Joachim Wenning, se soit borné à dire que son groupe quitterait ce pays en cas de sanctions américaines, compte-tenu de son exposition aux Etats-Unis.

En juillet 2017, Volkswagen avait annoncé le retour de sa marque éponyme sur le marché iranien après plus de 17 ans d’absence pour cause de sanctions internationales, à l’époque partiellement levées, contre l’Etat islamique.

Depuis, il a commencé à commercialiser avec un partenaire local des Tiguan et Passat, deux modèles phares de la marque VW.

Les Etats-Unis ont réintroduit des sanctions suite à la décision en mai du président Trump de sortir de l’accord conclu en 2015 avec l’Iran et cinq autres puissances pour garantir le caractère strictement pacifique du programme nucléaire de Téhéran.

Mais les Européens, déterminés à sauver cet accord, veulent mettre en place un mécanisme pour poursuivre le commerce avec l’Iran en dépit des sanctions américaines.

L’Allemagne est l’un des principaux partenaires commerciaux de l’Iran. En 2016, les exportations allemandes avaient atteint quelque 2,6 milliards d’euros, en hausse de 26 % sur un an.

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