10 arrestations lors d’un rassemblement égyptien pro-Gaza appelant à rompre les liens avec Israël
Les manifestants accusent Le Caire de participer au "siège de Gaza" et demandent l'expulsion de l'ambassadeur d'Israël
LE CAIRE – Les autorités égyptiennes ont arrêté cette semaine dix manifestants qui avaient participé à un rassemblement pro-palestinien au cours duquel ils avaient accusé le gouvernement de contribuer au « siège de Gaza » et demandé l’expulsion de l’ambassadeur d’Israël, a déclaré un avocat spécialisé dans la défense des droits de l’Homme.
Le gouvernement égyptien a condamné l’opération israélienne à Gaza, mais a joué un rôle central, avec les États-Unis et le Qatar, pour tenter de négocier une trêve et un accord de libération des otages entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas. L’Égypte a toutefois largement interdit les manifestations publiques, et les critiques concernant les liens entre le pays et Israël sont très sensibles.
L’Égypte a également maintenu sa frontière avec Gaza largement fermée et a empêché les Palestiniens de fuir Gaza.
Mercredi, près de 200 personnes se sont rassemblées devant le bâtiment du Syndicat des journalistes au Caire, brandissant le drapeau palestinien et scandant des slogans : « Quelle honte ! L’Égypte contribue au siège » et « Non à l’ambassade israélienne ! Non à la normalisation ». Ils ont également brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Ouvrez le passage de Rafah » et « Gloire à la résistance [nom que se donnent les groupes terroristes islamistes anti-Israël] palestinienne ».
Les détracteurs du gouvernement ont demandé à l’Égypte d’annuler un accord de 2007 qui accorde à Israël le droit d’inspecter les convois entrant dans la bande de Gaza par le poste-frontière de Rafah avec l’Égypte. Ils affirment que cet accord a permis à Israël de maintenir au compte-gouttes l’aide humanitaire aux 2,3 millions de Palestiniens de Gaza.
Plus tard dans la journée de mercredi, dix activistes ayant participé à la manifestation ont été arrêtés à leur domicile et, le lendemain, les procureurs ont ordonné leur détention pour une durée de 15 jours pendant la durée de l’enquête, selon leur avocat Me Nabeh Elganadi.
Ils ont été accusés de diffuser de fausses informations et de rejoindre un groupe terroriste – ce qui fait généralement référence aux Frères musulmans, une organisation terroriste interdite -, accusations fréquemment utilisées contre les détracteurs du gouvernement.
Le Hamas st la branche palestinienne des Frères musulmans.
L’Égypte a déclaré la confrérie terroriste en 2013, après que l’armée a chassé du pouvoir le président égyptien Mohammed Morsi, issu de la confrérie, à l’issue d’une année de règne marquée par la discorde. Depuis lors, les autorités ont réprimé toutes les formes de dissidence politique et interdit les manifestations.
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre, lorsque quelque 3 000 terroristes ont franchi la frontière israélienne en masse, tuant près de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et prenant 253 otages, les autorités égyptiennes ont arrêté des dizaines de manifestants pro-Gaza, selon un rapport publié par le groupe de défense des droits « Egyptian Initiative for Personal Rights ».
Plus de 33 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza. Tsahal dit avoir éliminé 13 000 terroristes palestiniens dans la bande de Gaza, en plus d’un millier de terroristes qui ont pris d’assaut Israël le 7 octobre. 256 soldats israéliens ont été tués dans la bande de Gaza depuis le 27 octobre, début de l’incursion terrestre lancée en représailles à l’attaque barbare du Hamas menée le 7 octobre.