Israël en guerre - Jour 594

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12 % des réservistes présentent des TSPT suite aux combats à Gaza – étude

Selon Yair Bar-Haim, directeur du Centre national pour l'étude des traumatismes et de la résilience de l'Université de Tel Aviv, "Israël fait face à une urgence en santé mentale"

Yaïr Bar-Haïm, directeur du Centre national pour le stress traumatique et la résilience à l'Université de Tel Aviv, en janvier 2024 (Crédit : Université de Tel Aviv)
Yaïr Bar-Haïm, directeur du Centre national pour le stress traumatique et la résilience à l'Université de Tel Aviv, en janvier 2024 (Crédit : Université de Tel Aviv)

Selon les conclusions de chercheurs de l’Université de Tel Aviv, il y aurait une forte augmentation du nombre de soldats faisant état de multiples symptômes de stress post-traumatique (TSPT) après leurs combats contre le Hamas dans la bande de Gaza.

Le professeur Yair Bar-Haim, directeur du Centre national pour l’étude des traumatismes et de la résilience de l’université, qui a dirigé l’étude, a présenté ses conclusions lors de la convention annuelle de l’Université de Tel Aviv ce mercredi.

Environ 12 % des soldats démobilisés présentent des symptômes post-traumatiques « significatifs », a indiqué le chercheur, affirmant que la guerre avait augmenté la « détresse psychologique ».

Ces chiffres, a expliqué Bar-Haim, « nous donnent à penser qu’Israël fait face à une urgence en matière de santé mentale ».

« Les autorités doivent prendre des mesures de toute urgence de façon à proposer des solutions de long terme afin de répondre au besoin, qui consiste à traiter un grand nombre de soldats atteints de TSPT », a-t-il poursuivi.

Il a également demandé aux autorités d’améliorer et d’accélérer la formation des futurs thérapeutes et de désigner des pôles régionaux robustes spécialisés dans les traumatismes et le TSPT.

Des soldats de l’armée israélienne opérant dans la bande de Gaza, le 5 janvier 2024. (Crédit : TSAHAL)

Baisse du taux de mobilisation

La guerre a commencé le 7 octobre 2023, lorsque des milliers de terroristes dirigés par le Hamas se sont introduits en Israël pour y tuer plus de 1 200 personnes et faire 251 otages séquestrés à Gaza.

Bar-Haim a indiqué que le taux de mobilisation des réservistes s’élevait à plus de 100 % au début de la guerre. Selon lui, il est aujourd’hui tombé entre 75 et 85 %.

Cette baisse pourrait s’expliquer par des problèmes de long-terme liés au travail ou aux finances des soldats, à leur famille ou à leur vie sociale, ou encore à de la colère face à l’inégalité du fardeau du service militaire et à un déclin de la motivation face à une guerre particulièrement longue, a-t-il ajouté.

Cette baisse pourrait par ailleurs s’expliquer par une moindre résilience mentale de soldats qui ont développé de multiples symptômes de TSPTdssxwe suite au service.

Une hausse des symptômes

Les chercheurs ont suivi 579 soldats enrôlés dans l’une des brigades d’infanterie de Tsahal, à cinq moments différents depuis leur recrutement en mars 2019.

Les soldats ont rempli un questionnaire développé par le ministère américain des Anciens combattants, traduit en hébreu, considéré comme la référence de l’évaluation des symptômes des TSPT autodéclarés. Dans le cadre de ce questionnaire, les sujets évaluent eux-mêmes la gravité de leurs symptômes.

Les résultats d’un tel questionnaire ne remplacent pas le diagnostic donné à l’issue d’un entretien clinique structuré, a souligné Bar-Haim. Toutefois, de nombreuses études menées en Israël et à l’étranger indiquent une forte corrélation entre l’outil de dépistage autodéclaré et les résultats des entretiens cliniques.

Les résultats ont montré qu’à mesure que la durée du service militaire augmentait, le pourcentage de soldats faisant état de plusieurs symptômes de TSPT à des niveaux de gravité compatibles avec un diagnostic clinique selon le DSM-5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 5e édition) augmentait.

Au moment de leur enrôlement, moins de 0,5 % des recrues souffraient d’un TSPT préexistant. Après 15 mois dans l’armée, dont six mois d’entraînement au combat et environ neuf mois d’activité opérationnelle, ils sont 2,6 %. Vers la fin du service obligatoire, après plusieurs cycles opérationnels de plus, on atteint 4,4 %.

Les soldats de l’armée israélienne sur un char dans le cadre des opérations de la Brigade Givati à l’Est de Rafah, au sud de la bande de Gaza, une photo diffusée le 10 mai 2024. (Crédit : Armée israélienne)

L’espoir d’une disparition des symptômes après la libération des soldats a été chassé par une nouvelle augmentation, six mois plus tard – 8 % des soldats faisant alors état de plusieurs symptômes de TSPT.

Selon Bar-Haim, les raisons ne sont pas claires, mais « le cadre militaire fournit un soutien et un sentiment d’appartenance, qui s’estompe lorsque les soldats rentrent chez lui et retournent à la vie civile ».

Le bilan final a été fait quelques mois après le déclenchement de la guerre qui se poursuit encore aujourd’hui.

« Comme prévu, la guerre aggrave les difficultés psychologiques », a poursuivi Bar-Haim, « le nombre de soldats signalant des symptômes post-traumatiques atteignant environ 12 % ».

Les chiffres évoqués dans cette étude correspondent au nombre de soldats de combat démobilisés qui ont pris l’attache du Service de réadaptation du ministère de la Défense pour obtenir de l’aide et la reconnaissance de leur état de santé, a précisé Bar-Haim.

David Moshe des Hayal’s Angels pratiquant une ostéopathie crânienne sur un soldat de l’armée israélienne, le 17 décembre 2023. (Autorisation)

Il a indiqué que ces chiffres expliquaient en partie la baisse des taux de mobilisation. Il est difficile pour les réservistes souffrant de multiples symptômes de se présenter pour une nouvelle période de service.

En juin 2024, Bar-Haim avait demandé à l’armée d’exempter les réservistes atteints de TSPT jusqu’à la fin de leur traitement.

L’armée israélienne prend de nombreuses mesures pour prévenir et traiter les TSPT, a-t-il ajouté, en exerçant une forte pression sur l’armée, le ministère de la Défense, le service de rééducation et la société israélienne dans son ensemble.

« Mais le principal fardeau incombe aux soldats de combat et à leurs familles », a conclu Bar-Haim.

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