130 ans après, macronistes et socialistes veulent élever Alfred Dreyfus au rang de général
"L'antisémitisme qui frappa Alfred Dreyfus n'appartient pas à un passé révolu," a rappelé l'ex-Premier ministre Gabriel Attal

L’ex-Premier ministre Gabriel Attal a annoncé mardi qu’il avait déposé une proposition de loi à l’Assemblée nationale pour élever le capitaine Alfred Dreyfus au rang de général de brigade, une semaine après un texte semblable soumis par le groupe socialiste au Sénat.
Cent trente ans après la condamnation d’Alfred Dreyfus, dans un contexte de montée des actes antisémites en France, cette loi « constituerait un acte de réparation, une reconnaissance de ses mérites et un hommage rendu à son engagement républicain ».
Le dépôt de cette proposition de loi par le patron du groupe macroniste Renaissance, député des Hauts-de-Seine, est une réponse à un appel lancé par le premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici, l’ex-secrétaire général de l’Elysée Frédéric Salat-Baroux et le président de la maison Zola-Musée Dreyfus Louis Gauthier, publié dans Le Figaro mi-avril.
En 1894, le capitaine Alfred Dreyfus avait été condamné pour trahison et contraint à l’exil sur l’île du Diable en Guyane, sur la base de fausses accusations alimentées par un antisémitisme très ancré dans la société française à la fin du XIXe siècle.
« L’antisémitisme qui frappa Alfred Dreyfus n’appartient pas à un passé révolu. Les actes de haine d’aujourd’hui rappellent que ce combat est toujours d’actualité », souligne Gabriel Attal dans sa proposition de loi.
« Cinq années de déportation et d’humiliation ont irrémédiablement freiné sa carrière militaire. Il est incontestable que sans cette injustice, Alfred Dreyfus aurait accédé naturellement aux plus hauts grades », indique également le texte.
A ce stade, une date d’examen du texte au Parlement n’est pas fixée.