130 soldats refusent de servir tant que le gouvernement ne prend pas de mesures pour libérer les otages
Pour eux, « la ligne rouge a déjà été franchie » ; certains ont déjà été suspendus par l'armée
Dans une lettre adressée le 9 octobre dernier aux membres du gouvernement et au chef d’état-major de Tsahal, 130 soldats israéliens annoncent qu’ils ne serviront plus dans l’armée si le gouvernement ne s’efforce pas d’obtenir un accord sur les otages et un cessez-le-feu, rapporte le quotidien Haaretz.
Les signataires sont des soldats et réservistes issus d’une grande variété d’unités de l’armée, de la Marine nationale à l’armée de l’Air.
« Il est désormais évident que la poursuite de la guerre à Gaza ne retarde pas seulement le retour des otages de leur captivité, elle met également leur vie en danger. De nombreux otages ont été tués par des frappes de Tsahal, bien plus que ceux qui ont été secourus lors d’opérations militaires visant à les sauver », peut-on notamment lire dans la lettre.
« Nous, qui servons et avons servi avec dévouement et au péril de notre vie, annonçons par la présente que si le gouvernement ne change pas immédiatement de cap et ne travaille pas à la conclusion d’un accord pour ramener les otages chez eux, nous ne pourrons pas continuer à servir », ont-ils annoncé.
Ils concluent en précisant que « Pour certains d’entre nous, la ligne rouge a déjà été franchie ; pour d’autres, elle se rapproche rapidement : le jour approche où, le cœur brisé, nous cesserons de nous présenter au travail ».
Plusieurs réservistes ont été suspendus suite à la publication de la lettre.
Interrogé par RFI, l’un des soldats signataires estime que « c’est assez cynique parce qu’un des signataires a été appelé pour être suspendu alors qu’il était dans la bande de Gaza », raconte-t-il.
« Je sais que les gens qui ont donné leur nom publiquement reçoivent des pressions de la part des officiers de l’armée, de leurs amis, des médias, ou sur les réseaux sociaux. Vous savez, parler ouvertement de cela quand on est dans l’armée : ce n’est pas très facile ».
L’homme justifie son engagement en précisant qu’il s’agit « d’un acte de défiance vis-à-vis de mon gouvernement, non pas vis-à-vis de l’armée. J’ai signé cette lettre parce que le gouvernement a atteint le comble du cynisme. On aurait pu obtenir le retour des otages il y a déjà plusieurs mois. Sauf qu’on a l’impression que ce n’est pas qu’il souhaite. Il semble préférer que la guerre se poursuive, comme cela, il n’y a pas d’élections et il reste au pouvoir ».