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Syrie : des frappes visent l’or noir des jihadistes, Al-Qaïda menace

Des experts estiment que l'EI contrôle sept champs pétroliers et deux raffineries dans le nord de l'Irak et six des dix champs en Syrie

La raffinerie de Jeribe avant et après le bombardement de la coalition (Crédit : US department / AFP)
La raffinerie de Jeribe avant et après le bombardement de la coalition (Crédit : US department / AFP)

Des frappes de la coalition dirigée par Washington ont détruit dimanche trois raffineries de pétrole sous le contrôle de l’organisation Etat islamique dans le nord de la Syrie à la frontière avec la Turquie, rapporte une ONG.

La coalition avait déjà détruit au moins 12 raffineries contrôlées par ce groupe extrémiste entre jeudi et vendredi dans la province pétrolière de Deir Ezzor (est), dominée en très grande partie par l’EI.

« Au moins trois raffineries artisanales sous le contrôle de l’EI ont été détruites dans la région de Tall Abyad dans la nuit de samedi à dimanche », rapporte l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). « Une quatrième a été touchée », a précisé l’ONG sans être en mesure de préciser les dommages.

Tall Abyad est située à la frontière avec la Turquie et au nord de la ville de Raqa, principal bastion du groupe djihadiste visé depuis le 23 septembre par des frappes des Etats-Unis et de ses alliés arabes.

« L’EI raffinait du pétrole de manière artisanale et le vendait à des commerçants turcs », a indiqué à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.

« La coalition veut ainsi détruire l’économie de l’EI, le nerf de la guerre », précise-t-il.

Des experts estiment que l’EI contrôle sept champs pétroliers et deux raffineries dans le nord de l’Irak et six des dix champs en Syrie, notamment dans la région de Deir Ezzor.

Depuis le début des frappes, le pompage dans les champs sous le contrôle du groupe a pratiquement cessé.

L’EI produisait plus de pétrole que le gouvernement syrien. Le ministère syrien du Pétrole estime que les djihadistes pouvaient extraire 80.000 b/j tandis que la production gouvernementale a chuté à 17.000 b/j.

Apparu en 2013 en plein conflit syrien, ce groupe bien organisé et financé a mené depuis une ascension fulgurante dans ce pays et en Irak voisin, semant la terreur dans les territoires qu’il contrôle.

La coalition avait déjà visé au moins 12 raffineries contrôlées par ce groupe extrémiste ces derniers jours dans l’est de la Syrie, dominé en très grande partie par l’EI.

Elle cherche ainsi à assécher la manne financière que représente l’or noir pour les djihadistes, qui l’acheminent en contrebande notamment vers la Turquie voisine, selon des experts.

Depuis le début des frappes, le pompage dans les champs sous le contrôle du groupe a ainsi pratiquement cessé.

‘Guerre contre l’islam’

Dans une vidéo diffusée samedi soir sur Internet, le Front Al-Nosra a qualifié les opérations de la coalition de « guerre contre l’islam » et a fustigé un « axe du mal » dirigé par « le pays des cow-boys ».

« Ces Etats ont commis un acte horrible qui va les mettre sur la liste des cibles des forces djihadistes dans le monde entier », affirme dans la vidéo le porte-parole d’Al-Nosra, Abou Firas al-Souri. « Nous sommes engagés dans une longue guerre » qui « pourra durer des décennies », prévient-il.

En étendant les frappes à la Syrie la semaine dernière, les Etats-Unis ont notamment pris pour cible des positions d’Al-Nosra et des membres de Khorassan, un groupuscule islamiste proche d’Al-Qaïda qui s’apprêtait selon Washington à lancer des « attaques majeures » aux Etats-Unis et en Europe.

Des tweets envoyés par un djihadiste semblent confirmer que le chef présumé du groupe Khorassan, Muhsin al-Fadhli, aurait été tué dans des frappes, a annoncé samedi SITE, le centre américain de surveillance des sites islamistes.

Les menaces d’Al-Nosra font suite à celles proférées la semaine dernière par un porte-parole de l’EI, qui avait appelé les musulmans à tuer des citoyens des pays membres de la coalition, en particulier des Américains et des Français.

Ces appels ont provoqué l’indignation de responsables musulmans, notamment au Royaume-Uni et en France, un pays sous le choc de la décapitation d’Hervé Guidel, enlevé en Algérie et assassiné par un groupe rallié à l’EI.

Des avions britanniques en renfort

Le conflit en Syrie et Irak continue à dominer les débats à l’Assemblée général annuelle de l’ONU, devant laquelle le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a fustigé samedi l’interventionnisme militaire américain.

« Les interférences militaires sont devenues la norme, et ce malgré le résultat lamentable des opérations militaires menées par les Etats-Unis ces dernières années », a déclaré M. Lavrov, citant entre autres les interventions en Irak, en Libye et en Afghanistan.

Moscou, qui soutient le président syrien Bashar el-Assad, affirme que les frappes en Syrie ont un caractère illégal tant qu’elles ne sont pas effectuées en coordination avec Damas.

Le Royaume-Uni est devenu le dernier pays en date à se joindre à la campagne de frappes, mais exclusivement en Irak. Deux chasseurs-bombardiers, des Tornado GR4 basés à Chypre, y ont mené samedi une mission de reconnaissance d’environ sept heures, selon le ministère britannique de la Défense.

Les Pays-Bas, la Belgique et le Danemark ont également décidé ces derniers jours de mettre des avions à disposition de la coalition en Irak.

En Syrie, les raids aériens sont conduits par des avions américains, jordaniens, saoudiens et émiratis, qui ont visé samedi sept cibles en Syrie, auxquelles s’ajoutent trois autres en Irak.

Les frappes ont notamment endommagé « un aéroport tenu par l’EI, une garnison et un camp d’entraînement près de Raqa », le fief du groupe extrémiste sunnite en Syrie, a indiqué le centre de commandement américain (Centcom).

Malgré les raids menés dans le nord de la Syrie, les djihadistes de l’EI poursuivent leur offensive pour s’emparer de la ville kurde d’Aïn al-Arab (Kobané en kurde).

Les derniers combats ont poussé plusieurs centaines d’habitants à se réfugier en Turquie voisine, qui accueille déjà plus de 160 000 personnes ayant fui la région d’Aïn al-Arab.

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