4 Iraniens poursuivis pour avoir commandité le meurtre d’une dissidente irano-américaine
L'ex-chef du contre-espionnage des Gardiens de la révolution est inculpé dans le cadre d'une nouvelle enquête contre des suspects accusés d'avoir tenté d'enlever et de tuer Masih Alinejad, mais les accusés se trouvent en Iran

Quatre Iraniens, dont un général du Corps des Gardiens de la Révolution, le bras armé de la République islamique, sont poursuivis aux États-Unis pour avoir commandité l’assassinat d’une journaliste et dissidente irano-américaine à New York en 2022, selon des documents judiciaires publiés mardi.
La cible n’est pas identifiée dans ce nouvel acte d’accusation daté du 17 octobre, complétant une procédure déjà engagée sur ce projet de meurtre, et rendu public mardi, mais l’opposante Masih Alinejad a confirmé sur X qu’il s’agissait d’elle.
« La révélation que le projet d’assassinat contre moi en juillet 2022 a été fomenté par les Gardiens d’Ali Khamenei [le guide suprême iranien] est un rappel brutal des extrémités jusqu’où le régime islamique est prêt à aller pour réduire au silence les dissidents, même ceux qui sont loin des frontières de l’Iran », a-t-elle souligné.
Dans un précédent message sur X mardi, elle indiquait se rendre « au Canada pour parler des dangers de la répression transnationale, qui est devenu un instrument des dictateurs pour cibler la liberté d’expression ».
Elle faisait référence au phénomène de projection par les régimes autoritaires de leur contrôle sur leurs citoyens hors de leurs frontières, apparu au grand jour avec l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi au consulat saoudien à Istanbul en octobre 2018, et en expansion constante, selon les défenseurs des droits humains.
Trois citoyens azerbaïdjanais ou géorgiens, membres présumés d’une organisation criminelle d’Europe de l’Est agissant à l’instigation du régime iranien ont été arrêtés à l’étranger en janvier 2023, selon les autorités américaines. L’assassin présumé avait pour sa part été arrêté, armé d’un fusil d’assaut AK-47, près du domicile new-yorkais de Masih Alinejad.

S’y ajoutent désormais quatre ressortissants iraniens, dont le général des Gardiens de la Révolution Rouhollah Bazghandi, tous présumés de se trouver en Iran.
« Le ministère de la Justice a maintenant inculpé huit personnes, dont un responsable militaire iranien, pour leurs tentatives de réduire au silence et de tuer une citoyenne américaine en raison de ses critiques du régime iranien », a déclaré le ministre, Merrick Garland, dans un communiqué.
« Trois des accusés de ce projet effroyable sont maintenant détenus par les États-Unis », a-t-il relevé.
« Cet acte d’accusation révèle l’ampleur du complot de l’Iran pour faire taire une journaliste américaine pour ses critiques contre le régime iranien », affirme le directeur de la police fédérale américaine (FBI), Christopher Wray, cité dans le texte.
Selon l’acte d’accusation, ce projet d’assassinat a été conçu à la suite de l’échec d’une précédente tentative en 2018 d’enlever Masih Alinejad, qui a dû quitter son pays en 2009.
Quatre agents du gouvernement iranien avaient été inculpés en juillet 2021 dans ce dossier.