Quatre manifestants d’origine éthiopienne inculpés suite à la manifestation
Les charges comprennent des voies de fait envers des agents de police ainsi que des entraves à arrestation
Quatre Israéliens d’origine éthiopienne qui avaient participé dimanche à une manifestation à Tel-Aviv ont été inculpés mercredi sur des accusations incluant agression de policiers, émeute et entrave à arrestation.
Migbeh Lakau, 36 ans, de Bat Yam, aurait frappé un policier dans le dos, enfoncé ses doigts dans les yeux d’un autre agent, et résisté à son arrestation. Il a été accusé de voies de fait graves envers des agents de police et d’émeute.
Sintiabo Zagieh, 21 ans, de Maale Adumim, aurait jeté des pierres sur les policiers, bousculé et insulté un agent qui tentait de l’arrêter. Il a également été accusé de voies de fait graves envers des agents de police, ingérence avec un agent dans l’exercice de ses fonctions, émeutes et entrave à son arrestation.
Emanuel Ganpur, 24 ans, de Hadera, et Avraham Barha, 22 ans, de Lod, ont été accusés d’avoir jeté des pierres sur des policiers, de tentative de voies de fait graves sur des agents de police et d’émeutes.
La manifestation à Tel-Aviv, qui a dégénéré en une émeute et a blessé 60 personnes, a fait suite à une manifestation similaire à Jérusalem.
Les membres de la communauté éthiopienne en Israël ont déclaré qu’ils protestaient contre des années de racisme et de discrimination institutionnels et contre la brutalité policière. La diffusion d’une vidéo montrant des policiers frapper un soldat d’origine éthiopienne, apparemment sans provocation, a suscité les protestations.
L’acte d’accusation des quatre hommes mentionnent qu’ils manifestaient vers la place Rabin à Tel-Aviv, bien qu’ils n’avaient pas reçu d’autorisation de la police pour manifester, après avoir bloqué la circulation sur l’autoroute Ayalon pendant environ trois heures.
Une fois arrivés sur la place Rabin, ils auraient jeté des pierres, des bouteilles en verre et des barres de fer sur les forces de l’ordre et seraient montés sur la terrasse du bâtiment de la municipalité, où les policiers les ont empêchés de pénétrer.
L’acte d’accusation a également affirmé que les manifestants avaient jeté des piments sur les visages des agents de police, renversé une voiture de patrouille garée sur le site et incendié des poubelles. Plusieurs policiers ont été blessés, y compris à la tête, dans la mêlée qui a suivi.
La communauté éthiopienne prévoit des manifestations supplémentaires après celles qui ont eu lieu à Tel-Aviv et Jérusalem. Des manifestations simultanées sont prévues dans tout le pays samedi soir.
Une manifestation devrait avoir lieu à Ashkelon jeudi, de 15h à 21h, depuis le centre commercial Lev Ashkelon jusqu’au commissariat de police, en passant par la mairie.
« Notre protestation est à la fois nationale et locale, contre les autorités qui n’apportent pas de solutions appropriées à nos problèmes », a déclaré à Haaretz Gavriel Tegbo, l’un des organisateurs.
Tegbo a dit que la manifestation, dont le thème serait « Non à la violence, oui au dialogue », a été organisée mardi soir. « Nous allons protester contre la brutalité policière et en solidarité avec tous les membres de la communauté, qui ne reçoivent pas un traitement équitable de la part des autorités », a-t-il affirmé.
« Nous avons gardé le silence pendant 30 ans, et maintenant nous crions. Je demande à tout le monde de participer, de ne pas rester indifférent. »
Une autre marche est prévue jeudi à 19 heures à Beer Sheva.