8 doyens d’universités de droit fustigent la réforme judiciaire de Yariv Levin
"Ce changement extrême pourrait nuire à chacun d'entre nous," ont écrit 8 doyens d'universités de droit israéliennes dans une lettre ouverte
Huit doyens d’universités de droit israéliennes ont rédigé dimanche une lettre ouverte dénonçant la réforme judiciaire prévue par le ministre de la Justice Yariv Levin, affirmant qu’elle modifierait la structure constitutionnelle du pays et menacerait le caractère démocratique d’Israël et ses principes judiciaires fondamentaux.
« Le changement extrême de la structure constitutionnelle que le nouveau gouvernement veut mettre en œuvre supprimerait d’importants contrôles et équilibres sur le gouvernement et la Knesset, qui sont exigés et en place pour tout pays démocratique agissant conformément au principe de la séparation des pouvoirs », ont-ils écrit.
« Ce changement extrême pourrait nuire à chacun d’entre nous », ont-ils ajouté. « La mise en œuvre des propositions pourrait transformer Israël en un État dans lequel il n’y aurait, en pratique, qu’une seule branche du gouvernement, puisque la Knesset et l’exécutif sont déjà contrôlés par la coalition. »
« Les propositions de grande envergure pourraient mettre de côté la valeur de l’égalité, nuire gravement à la défense des minorités et des libertés individuelles, et réduire gravement l’indépendance essentielle du système judiciaire. »
La réforme pourrait permettre la discrimination contre divers groupes et favoriser de manière disproportionnée le judaïsme par rapport aux autres religions, ont averti les doyens, qui mettent en garde contre la manière « imparfaite et précipitée » dont Levin prévoit de faire avancer la réforme.
La lettre a été signée par les doyens des facultés de droit de l’université Bar Ilan, de l’université de Tel Aviv, de l’université hébraïque de Jérusalem, de l’université Reichman, de l’université de Haïfa, du College of Management, du College of Law and Business et du Sapir College.