A Jérusalem, Sebastian Kurz condamne l’Iran pour violation de l’accord nucléaire
L'ancien et peut-être le futur chancelier affirme que Vienne "agira de manière unie et déterminée" contre les ambitions nucléaires de Téhéran
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

L’Autriche s’inquiète de l’intention de l’Iran de rompre l’accord nucléaire et d’augmenter considérablement l’enrichissement de l’uranium, a déclaré mercredi l’ancien chancelier Sebastian Kurz lors d’une brève visite en Israël.
« Je suis très préoccupé par la déclaration de l’Iran de vouloir enrichir davantage d’uranium. C’est en contradiction flagrante avec l’Accord de Vienne », a-t-il déclaré aux journalistes autrichiens dans un restaurant de Jérusalem quelques minutes après avoir rencontré le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Il faisait référence au pacte historique de 2015 entre Téhéran et six puissances mondiales, qui a été négocié et signé dans la capitale autrichienne et qui s’est effondré depuis le retrait du président américain Donald Trump l’année dernière.
« C’est quelque chose que nous ne devons pas accepter », a déclaré Kurtz au sujet des dernières mesures iraniennes. « Il ne s’agit pas seulement d’un problème pour Israël, mais aussi d’un problème de sécurité pour nous en Europe. Nous agirons ensemble et avec détermination. »
Ces dernières semaines, l’Iran a violé le fameux Plan d’action global conjoint, à la fois en augmentant ses stocks d’uranium enrichi au-delà du plafond fixé par l’accord et en enrichissant au-delà du maximum de 3,67 % prévu par l’accord.
Kurz, dont le gouvernement est tombé plus tôt cette année après une motion de censure, mais qui s’attend largement à la victoire des élections surprise de fin septembre, a tweeté une photo de sa rencontre avec Netanyahu, avec en titre : « Les menaces iraniennes contre Israël sont absolument inacceptables. »
« La sécurité d’Israël est une priorité absolue pour nous et il est vital que l’Iran respecte tous les éléments de l’accord nucléaire », a-t-il écrit.
Dans le tweet, il a décrit sa rencontre avec Netanyahu comme « productive », notant qu’en plus de l’Iran, ils ont discuté de « mesures de gestion des frontières [et] de la prévention de la migration illégale ».
Thank you, Prime Minister @netanyahu, for our productive meeting! We discussed border management measures & the prevention of illegal migration. #Israel's security is a top priority for us and it is vital that #Iran complies to all elements of the nuclear agreement. pic.twitter.com/TRmgtWlhq0
— Sebastian Kurz (@sebastiankurz) July 10, 2019
Lors de la conférence de presse, il a déclaré que lui et le Premier ministre avaient parlé de migration pendant « un long moment » et que Netanyahu pensait que les vagues de migrants devaient être « arrêtées en Afrique », de préférence avant que les demandeurs d’asile n’atteignent le désert du Sahara.
Kurz et Netanyahu ont également discuté de la lutte contre le groupe terroriste Etat islamique, a déclaré l’ancien chancelier.
« Nous avons partagé notre satisfaction quant au fait que la lutte contre l’ISIS a été gagnée, mais nous avons également convenu que son idéologie existe toujours et qu’il est nécessaire d’être vigilant quant aux nouveaux groupes qui peuvent se former dans la région et qui pourraient représenter une menace non seulement pour Israël mais aussi pour l’Autriche et l’Europe », a-t-il dit.
Netanyahu a accueilli Kurz à Jérusalem en tant qu’ “ami extraordinaire de l’État d’Israël, champion de la lutte contre l’antisémitisme, grand dirigeant pour l’Autriche”.
Les deux dirigeants se sont rencontrés au moins une demi-douzaine de fois depuis que M. Kurz est devenu ministre des Affaires étrangères en 2013.
Plus tôt mercredi, M. Kurz a rencontré des survivants autrichiens de la Shoah, comme il l’avait fait lors de précédentes visites en Israël.
Après être devenu chancelier fin 2017, Kurz et son Nouveau Parti populaire ont formé un gouvernement de coalition avec le Parti de la liberté d’Autriche d’extrême droite, qui trouve ses racines sur la scène néo-nazie autrichienne. Le gouvernement israélien fait bloc avec la communauté juive locale pour éviter tout contact avec les membres de ce parti.
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