À Jérusalem, une majorité haredi sans précédent au Conseil municipal ?
Cette démonstration de force des ultra-orthodoxes pourrait moins être liée à un changement démographique dans la capitale qu'à un taux de participation particulièrement bas cette année

Les résultats préliminaires des élections municipales à Jérusalem semblent indiquer une prise de contrôle sans précédent des ultra-orthodoxes au sein du Conseil municipal, avec les partis Haredim qui gagnent plus de la moitié des 31 sièges de l’instance.
Alors que les votes des soldats n’ont pas encre été dépouillés et qu’ils pourraient modifier l’équilibre des forces au sein du Conseil, les partis ultra-orthodoxes, pour l’instant, ont remporté collectivement 17 fauteuils et des sièges supplémentaires ont été obtenus par les factions du mouvement national-religieux.
Le parti hassidique Agudat Yisrael a raflé trois sièges ; la formation hassidique Degel HaTorah en a gagné sept, Bnei Torah, un mouvement affilié à la Faction de Jérusalem, occupera un siège et le parti séfarade Shas, six. De plus, la formation anti-LGBT Noam et celle de l’adjoint au maire Arieh King, un ultra-nationaliste, devraient tous les deux gagner un siège au Conseil.
Cette démonstration de force sans précédent des ultra-orthodoxes pourrait moins être liée à un changement démographique dans la capitale qu’à un taux de participation électorale qui a été particulièrement bas cette année, selon Laura Wharton, conseillère auprès de la ville de Jérusalem et membre du parti du Meretz.
« La question ici, ça a surtout été le modèle de vote et l’on a toujours su que les Haredim viennent voter en nombre et que ce n’est pas le cas des autres groupes », explique-t-elle.
« Cette fois, non seulement il y a eu les différences habituelles dans la participation électorale mais la population israélienne mainstream, qui est majoritaire, souffre encore et vit encore la guerre et elle s’est moins mobilisée qu’elle ne le fait habituellement », explique-t-elle. « Pour les Haredim, les choses n’ont pas changé et c’est un facteur qui est beaucoup plus déterminant que celui de la démographie ».
Selon le ministère de l’Intérieur, seulement 31,5 % des électeurs de Jérusalem sont allés déposer mardi un bulletin dans l’urne.