Israël en guerre - Jour 471

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À la frontière syrienne avec le Liban, des rebelles pro-HTS prennent le contrôle

Des rebelles de la région ont profité de l'avancée des islamistes de Hayat Tahrir al-Sham pour s'emparer du poste-frontière où l'armée syrienne pratiquait le racket

Un homme porte un drapeau de l'opposition syrienne alors qu'il marche au poste frontière libanais de Masnaa en direction de la Syrie, le 9 décembre 2024. Les rebelles islamistes ont pris Damas lors d'une offensive éclair le 8 décembre, chassant le président Bachar al-Assad et mettant fin à cinq décennies de règne du Baas en Syrie. (Photo ANWAR AMRO / AFP)
Un homme porte un drapeau de l'opposition syrienne alors qu'il marche au poste frontière libanais de Masnaa en direction de la Syrie, le 9 décembre 2024. Les rebelles islamistes ont pris Damas lors d'une offensive éclair le 8 décembre, chassant le président Bachar al-Assad et mettant fin à cinq décennies de règne du Baas en Syrie. (Photo ANWAR AMRO / AFP)

À la frontière syrienne, Ali, un rebelle armé d’une mitraillette accueille avec un large sourire les voyageurs, qui font le V de la victoire depuis leurs voitures : il n’y a plus d’armée syrienne ni de douaniers.

« Nous sommes des combattants du coin. Nous avons pris le contrôle du poste-frontière de Jdaydet Yabous » entre le Liban et la Syrie « quand ils sont tous partis », lance ce barbu d’un cinquantaine d’années.

« Le temps de l’oppression et de l’injustice est révolu », ajoute-t-il, en référence à la chute du président Bashar al-Assad. « C’est comme si nous étions nés à nouveau ».

Aucun contrôle, juste une phrase qu’il répète à chaque automobiliste : « Vous illuminez la Syrie ».

Il y a encore deux jours, les soldats syriens étaient à ce poste de contrôle, vérifiant les identités, fouillant les voyageurs, leur posant mille questions et les rackettant.

Le poste-frontière est étrangement vide. Au-dessus des guichets de passeports, un portrait de Bashar al-Assad a échappé aux pilleurs, puis aux rebelles, qui ont déchiré les autres images du dictateur déchu.

Dans le bureau du directeur des douanes, des médicaments sont éparpillés sur le sol parmi les tiroirs grands ouverts.

Le duty free a été entièrement saccagé. À l’entrée, des canettes de bières et des bouteilles de whisky cassées jonchent le sol. Un supermarché voisin a également été pillé.

Les rebelles qui ont pris le contrôle du poste-frontière se défendent de toute exaction et accusent les soldats de l’armée syrienne d’avoir tout saccagé avant leur départ précipité.

« Nous avons pris le contrôle du poste-frontière pour empêcher les vols […] en attendant l’arrivée de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) », explique Abou Hamza, un rebelle local de 47 ans, en référence à la puissante formation radicale islamiste qui mène l’offensive des rebelles en Syrie.

Déclenchée le 27 novembre dans le nord de la Syrie, cette offensive fulgurante de la coalition rebelle a atteint Damas dimanche, signant la fin du règne de Bashar al-Assad.

Payer pour passer

Des jeunes escaladent le fronton de pierre qui marque l’entrée du poste-frontière, pour déchirer les portraits du président déchu et de son père, Hafez al-Assad, qui à eux deux cumulent 54 ans de règne sans partage sur la Syrie, sous les acclamations et les tirs de joie.

Un garçon enjambant des photos du du dictateur syrien Bashar el-Assad et de son défunt père, Hafez al-Assad, à droite, à Salamiyah, à l’est de Hama, en Syrie, le 7 décembre 2024. (Crédit : Ghaith Alsayed/AP)

Des rebelles hirsutes, et même des enfants, se prennent en photo sur un char abandonné par l’armée syrienne dans sa fuite.

Après avoir traversé la frontière syrienne, les voitures devaient franchir trois barrages, dont deux de la redoutable quatrième brigade, commandée par le frère du président, Maher al-Assad, qui se livraient selon les témoignages à un racket sans limites.

« Je prenais 100 dollars pour le trajet, mais ils m’en prélevaient 40 », raconte Ouday Shahad, un chauffeur de taxi. « C’était de l’humiliation. Si tu ne payes pas, tu ne passes pas ».

Tous les chauffeurs de taxi interrogés racontent qu’ils devaient distribuer des paquets de Marlboro aux militaires pour pouvoir poursuivre leur voyage.

Au dernier barrage, le plus redouté, de la quatrième brigade, Mohammad Tayyara ne se cache pas d’être venu démanteler des fils électriques pour les utiliser dans sa maison.

« Ils étaient insatiables. Quand je faisais passer de l’essence, ils en prélevaient, quand je faisais passer de l’huile, ils en prenaient », raconte ce contrebandier.

« Ils ont sucé notre sang. Tout ce que nous prendrons n’est pas assez ».

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