A la Knesset, Kevin McCarthy assure Israël du soutien des Etats-Unis
Le président de la chambre américaine loue les liens bilatéraux et s'engage pour la sécurité du pays - déclarant ensuite que les contre-pouvoirs sont cruciaux pour la démocratie
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.
Dans un discours chaleureux et enthousiaste prononcé en séance plénière de la Knesset, le président de la Chambre américaine des représentants, Kevin McCarthy, a promis lundi que les États-Unis continueraient à pleinement financer les besoins sécuritaires d’Israël. Il a aussi dénoncé les agressions iraniennes au Moyen-Orient ainsi que les efforts visant à isoler l’État juif à l’international.
Dans une allocution qui a été ponctuée de louanges d’Israël et de citations bibliques, McCarthy a déclaré que le pays était le berceau du peuple juif, évoquant un Israël qui est « un miracle moderne ». Il a insisté sur le droit de l’État hébreu à se défendre face aux agressions.
Et il a évoqué l’importance du soutien bipartisan pour Israël, disant que l’appui apporté par les Républicains comme par les Démocrates était indispensable pour la relation entre les deux alliés de longue date.
Dans des propos ultérieurs, il a répété qu’il inviterait le Premier ministre Benjamin Netanyahu à Washington si le président Joe Biden continuait à refuser de l’accueillir à la Maison Blanche, insistant sur le fait qu’un tel déplacement serait organisé de manière bipartisane, avec des entretiens avec des républicains et avec des démocrates.
Il a aussi parlé du programme de réforme controversé du système de la justice en Israël, affirmant que les contre-pouvoirs face à la potentielle toute-puissance d’un gouvernement faisaient partie intégrante de la démocratie, tout en estimant que la problématique relevait d’un débat interne qui ne pouvait être résolu que par les Israéliens.
McCarthy a été accueilli avec chaleur par le président de la Knesset, Amir Ohana, et par le chef de l’opposition, Yair Lapid, et il a été très applaudi par les députés rassemblés à l’issue de son allocution.
Le président de la Chambre a commencé son discours en notant que cette visite en Israël était son premier engagement officiel à l’international depuis qu’il a pris son poste, au mois de janvier dernier.
« Et j’ai choisi de venir ici, maintenant – aujourd’hui – pour fêter les liens entre nos deux pays et pour réaffirmer que le soutien bipartisan à Israël, au congrès, est à la base de la relation véritablement particulière que nous entretenons », a dit McCarthy.
Il a déclaré que « la Terre d’Israël est le berceau du peuple juif », disant que le lien historique entre la nation juive est sa Terre était réel.
« Messieurs, mesdames : la renaissance d’Israël est rien de moins qu’un miracle moderne », a-t-il continué, saluant la survie du pays face aux guerres et au terrorisme ainsi que « son Histoire de pionniers… inspirés par leur attachement à la liberté, à la famille et à la foi ».
Il a aussi affirmé que les États-Unis et Israël étaient « les deux seules nations, dans toute l’Histoire, qui ont été conçues dans la liberté et qui se sont consacrées au postulat de l’égalité entre tous les citoyens ». Il a ajouté que ces principes se trouvaient à la base de la relation particulière entre les deux pays.
McCarthy a fait savoir que le Congrès voulait aider Israël « à élargir et à approfondir » les Accords d’Abraham, qui ont été signés en 2020 avec quatre pays arabes tout en œuvrant en faveur « d’une paix durable avec tous les voisins d’Israël » – peut-être une vague allusion au conflit israélo-palestinien, un sujet qui a été par ailleurs complètement absent de son allocution.
Évoquant les activités régionales de l’Iran et le soutien apporté par la république islamique aux groupes terroristes et aux milices, le président de la chambre a indiqué que l’une des principales sources « de troubles » au Moyen-Orient était le régime de Téhéran qui, a-t-il noté, « continue à financer le terrorisme, à armer ses groupes mandataires et à tenter de se doter de l’arme atomique ».
Il a indiqué que les États-Unis continueraient à aider Israël à se défendre contre les efforts de l’Iran visant « à encercler » le pays « de forces hostiles » et visant également à fabriquer l’arme nucléaire, faisant remarquer à cette occasion l’intégration de l’État juif au sein du Commandement central américain et les exercices militaires conjoints entre les deux pays.
« Tant que je serai président [de la Chambre], l’Amérique continuera à pleinement financer l’assistance sécuritaire pour Israël… et nous affronterons côte à côte les agressions régionales iraniennes ; nous devons aussi faire preuve de résolution dans notre détermination à faire en sorte que jamais l’Iran ne puisse acquérir l’arme nucléaire », a poursuivi McCarthy.
Le président de la Chambre américaine s’est aussi inquiété de l’espionnage industriel de la Chine, disant que les avancées technologiques, aux États-Unis et en Israël, étaient menacées par les efforts livrés par le parti communiste chinois visant à voler les propriétés intellectuelles technologiques des entreprises occidentales.
Accusant le parti communiste d’agir « comme un voleur », McCarthy a indiqué que les États-Unis faisaient en sorte de protéger leurs innovations et il a appelé l’État juif « à davantage renforcer sa supervision des investissements étrangers – en particulier des investissements chinois » afin de contrecarrer de telles activités.
Avant qu’il ne prononce son discours, Netanyahu l’a accueilli avec amabilité à la Knesset, disant qu’Israël « n’a pas de meilleur ami sur la planète » que les États-Unis.
« Vous vous trouvez dans le cœur battant de la démocratie israélienne… un cœur qui fait beaucoup de bruit », a-t-il continué et, faisant référence au plan de refonte du système de la justice en Israël, il a répété que lui et sa coalition étaient « très attachés à l’idée de tenter de trouver un large consensus, un consensus qui sera aussi vaste que possible, dans notre projet de réforme du système judiciaire ».
Au cours d’une conférence de presse qui a eu lieu lundi, après son discours, le président de la chambre a répété ce qu’il avait confié au journal Israel Hayom dans la matinée en évoquant l’invitation à Washington qu’il lancerait à Netanyahu si Biden devait continuer à bouder le Premier ministre israélien.
« Je m’attends à ce que la Maison Blanche invite le Premier ministre, en particulier à l’occasion du 75e anniversaire d’Israël », a déclaré McCarthy. Biden, de son côté, a récemment affirmé qu’il n’avait pas l’intention d’inviter Netanyahu à court-terme.
Alors qu’il lui était demandé s’il inviterait le Premier ministre à s’exprimer devant le congrès en l’absence d’une invitation de la Maison Blanche, McCarthy a répondu par l’affirmative, notant qu’il entretenait « une relation avec le Premier ministre depuis longtemps ».
Il a ajouté que ce serait une bonne chose que Netanyahu puisse se rendre à Washington, notant qu’un tel déplacement comprendrait des réunions bipartisanes avec des personnalités Républicaines et Démocrates de la chambre des représentants.
Évoquant le programme de réforme du système de la justice israélien qui est actuellement avancé par la coalition, McCarthy a dit que les contre-pouvoirs formaient une partie importante de tous les gouvernements démocratiques, insistant toutefois sur le fait que le dossier était une problématique intérieure et que toutes les décisions devaient être prises par le public israélien.
« Israël est leur propre nation – seuls les Israéliens peuvent décider ce qu’ils veulent faire. Dans une démocratie, vous voulez l’équilibre et la séparation des pouvoirs… Mais c’est à vous de le décider, pas à nous », a dit le président de la chambre des représentants américaine.