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A portée des roquettes de Gaza, Tel Aviv perd son insouciance

Les habitants de la ville blanche enchaînent les "soirées-abris"

Vue sur Tel Aviv (Crédit : Berthold Werner/Wikimedia commons)
Vue sur Tel Aviv (Crédit : Berthold Werner/Wikimedia commons)

A 70 km de Gaza et à portée des roquettes palestiniennes, Tel Aviv l’insouciante s’est transformée en ville déserte, où les habitants ont troqué leur habituelle décontraction contre un humour noir qui peine à dissimuler l’angoisse d’une guerre ouverte avec le Hamas.

Les cafés du bord de mer sont désormais peuplés d’une bande de jeunes serveurs désœuvrés, qui finissent par s’assoir aux tables qu’occupent d’ordinaire les touristes en haute saison.

« C’est vide, ultra vide, la semaine dernière on était rempli de touristes, débordés, mais maintenant ils ont peur de venir », soupire Danielle, une serveuse de 21 ans en grignotant une assiette de frites, faute de travail. Mardi, les quelques clients qui étaient venus en début de soirées profiter du célèbre coucher de soleil sur la plage de Tel Aviv ont détalé dès la première alerte, après avoir constaté que le lieu était dépourvu d’abris anti-aériens.

Sacs de provisions à la main pour aller regarder la demi-finale de la coupe du Monde chez une amie plutôt que dehors, Ralph, un touriste de 32 ans venu du Luxembourg a dû changer ses plans de vacances pour ce premier séjour en Israël.

« On est toute la journée sur nos téléphones, on suit les infos, on a téléchargé l’application qui donne les alertes à la roquette en temps réel », explique-t-il, disant fuir les lieux publics, les marchés et « surtout la plage où on est le plus exposé si jamais un missile tombe ».

Soirées-abris

L’impétuosité des jeunes, qui en 1991 sortaient danser en discothèque — masque à gaz à la ceinture — pour défier les missiles de Sadam Hussein visant la vibrante capitale économique israélienne, laisse place aujourd’hui à l’humour noir sur les réseaux sociaux.

Des groupes se sont créés depuis lundi sur Facebook, où les internautes y vont chacun de leurs anecdotes sur les « alertes rouges » aux roquettes: l’un narre sa peur de quitter son immeuble en sous-vêtements quand un autre raconte comment ses parents ont sauté au petit matin dans son lit qui se trouve dans la seule pièce blindée de l’appartement.

« Les sketches sur les ‘soirées abris’ que l’on voit sur YouTube ne me font pas rire », s’énerve Danielle, la serveuse de la plage, qui scrute nerveusement son téléphone portable, par crainte de recevoir un appel de mobilisation, comme cela est arrivé à plusieurs de ses amis depuis que le cabinet de sécurité israélien a approuvé mardi le rappel de 40 000 réservistes.

La répétition des cycles de violence avec le Hamas à Gaza (2008-2009, 2012) semble avoir usé le pouvoir de résilience des habitants de la Tel Aviv, « la Ville qui ne s’arrête jamais », et une opération militaire de longue haleine est soutenue par une grande partie de l’opinion publique.

Sur la place Habima, au cœur d’un quartier branché, quelques dizaines de personnes sont venues mercredi soir manifester contre l’opération Bordure protectrice, ce qu’il leur vaut d’essuyer les insultes et la colère des passants. « Que la prochaine roquette tombe sur vous, honte à vous ! », leur vocifère une jeune automobiliste.

« Ce que fait le gouvernement israélien c’est aussi du terrorisme. Il n’y a pas deux poids deux mesures, les habitants de Tel Aviv peuvent jouer les blasés car ils ont des abris, ce qui n’est pas le cas de la population de Gaza », tente de lui expliquer Hen, 38 ans, l’un des manifestants.

Plusieurs roquettes ont été interceptées mardi soir et mercredi matin dans le ciel de Tel Aviv, précipitant la plupart des habitants dans les abris publics que la municipalité avait décidé d’ouvrir quelques heures avant que les premières sirènes ne retentissent.

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