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Abbas annonce des enquêtes sur des ONG palestiniennes

Présenté comme un coup de fouet au nom de la transparence, c'est de l'intimidation politique pour les groupes anti-corruption

Elhanan Miller est notre journaliste spécialiste des affaires arabes

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas (Crédit : Issam Rimawi/Flash90)
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas (Crédit : Issam Rimawi/Flash90)

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a ordonné une enquête sur le statut juridique de 2 800 organisations et associations non gouvernementales situées dans les Territoires palestiniens, dans une tentative proclamée de stimuler les efforts de construction de la nation palestinienne à l’échelle internationale.

« Nous aimerions faire de toutes les institutions des établissements étatiques transparents et responsables ; parce que si la transparence et la responsabilité prévalent, nous aurons l’État respectable dont nous sommes dignes », a déclaré Abbas, dimanche, lors d’un rassemblement à Ramallah marquant la Journée internationale de lutte contre la corruption.

Le législateur palestinien a adopté une loi contre la corruption en 2005, rebaptisée loi anti-corruption en 2010. Elle prévoyait la création d’une commission gouvernementale anti-corruption ainsi que d’une cour anti-corruption.

Lors de l’événement à Ramallah, le commissaire anti-corruption Rafic Natshe a dit qu’il avait été nommé par Abbas pour enquêter sur 2 800 organismes à but non lucratif et des ONG enregistrées sous l’Autorité palestinienne.

« La commission examinera leur statut juridique et vérifiera s’ils respectent la loi et ont bien une licence appropriée, et d’où leur financement provient. Nous allons inspecter leurs budgets afin de les organiser et de régulariser leur situation, » a affirmé Natshe, cité par le quotidien basé à Jérusalem Al-Quds.

« Cela n’a aucun sens pour un État de financer et de laisser ouvertes des associations sans surveillance. De cette façon, vous trouverez 30 institutions juridiques et 30 établissements pour femmes. Nous nous félicitons des institutions de la société civile qui nécessitent une organisation, afin de devenir plus puissant et efficace », a-t-il ajouté.

Mais Azmi Shuaibi, commissaire de Aman, la section locale de Transparency International, l’association de lutte contre la corruption et pour la surveillance, a déclaré que puisque la grande majorité de la corruption palestinienne existait dans le secteur public, cibler les ONG revient à une attaque du gouvernement contre la société civile palestinienne.

« C’est un geste opportuniste par l’establishment sécuritaire pour limiter la société civile et contrôler l’opinion publique », a déclaré Shuaibi au Times of Israel lors d’une conversation téléphonique. « Les affaires jugées dans la cour anti-corruption ont révélé que 90 % de tous les cas de corruption au sein du gouvernement se produit, soit à l’échelon central soit au niveau local. »

Les Territoires palestiniens sont dans un meilleur état que le monde arabe pour ce qui est de la corruption, confie Shuaibi, grâce à une société civile plus développée et à un niveau plus élevé de liberté d’expression.

Cependant, ils restent loin derrière les démocraties occidentales, en particulier en matière de liberté d’information. Une réunion sur la liberté de l’information sera organisée par un Conseil législatif qui n’a pas été convoqué depuis plus de sept ans.

Les institutions anti-corruption de l’Autorité palestinienne visent également à s’attaquer à la corruption du gouvernement.

Deux anciens ministres, le ministre de l’Economie Hassan Abou Libdeh et le ministre de l’agriculture Ismail D’EIQ, font actuellement l’objet d’une enquête par le tribunal sur des accusations de détournement de fonds atteignant 45 millions de Shekels ($ 11,27 millions).

En 2012, Abbas a ordonné à la commission de lancer une enquête sur son rival politique, l’ancien homme fort du Fatah Mohammad Dahlan. Le commissaire Natshe a déclaré dimanche que le cas de Dahlan serait ainsi porté devant le tribunal.

Mais Shuaibi affirme que les tribunaux sont en retard sur les cas des ministres et n’ont pas été au-delà des procédures au cours des trois dernières années.

« Les procès pourraient encore prendre des années avant qu’une décision ne soit rendue, parce que les accusations n’ont pas été encore discutées, » a-t-il dit. « Ils disent que les suspects ont le droit de prouver leur innocence jusqu’à preuve du contraire, mais retarder la justice n’est pas du tout de la justice. »

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