Israël en guerre - Jour 562

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Absent de l’AIPAC, Sanders critique « l’occupation israélienne »

L’outsider démocrate présente une critique cinglante des implantations, du gouvernement de Netanyahu, souligne que l’on peut être “pro-Israël” et soutenir l’accord iranien

Le candidat démocrate, le sénateur Bernard Sanders, à Manchester, New Hampshire, le 8 février 2016. (Crédit : Meredith Dake-O'Connor / CQ Roll Call via JTA)
Le candidat démocrate, le sénateur Bernard Sanders, à Manchester, New Hampshire, le 8 février 2016. (Crédit : Meredith Dake-O'Connor / CQ Roll Call via JTA)

WASHINGTON – Tout en proclamant son engagement envers la sécurité d’Israël, le candidat démocrate à la présidentielle Bernie Sanders, sénateur indépendant du Vermont, a accusé Israël d’usage disproportionné de la force pendant ses opérations militaires et mis au pilori la politique d’implantations du gouvernement du [Premier ministre Benjamin] Netanyahu, dans un discours publié lundi alors que le candidat faisait campagne à Salt Lake City, dans l’Utah.

Après avoir fait lever des sourcils en choisissant de faire campagne de l’ouest montagneux plutôt que d’assister à la conférence politique annuelle de l’AIPAC à Washington – les quatre autres candidats à la présidentielle se sont tous rendus au séminaire pro-Israël – le discours non prononcé de Sanders, qu’il avait précédemment proposé de donner à l’AIPAC par vidéo, discutait des sujets dont il aurait probablement parlés là-bas.

« J’ai un lien personnel profond à Israël », a écrit Sanders dans ce texte, rappelant qu’il était « plutôt certain d’être le seul candidat présidentiel américain à avoir jamais vécu dans un kibboutz ».

Sanders est le premier candidat juif à la présidentielle américaine d’un parti politique important. Bien qu’il ait perdu contre la favorite Hilary Clinton cinq des six dernières élections primaires, Sanders a battu ailleurs d’une manière retentissante l’ancienne secrétaire d’Etat dans les primaires tenues par les démocrates.

Les résultats de cette élection ont été révélées lundi, quelques heures avant que son équipe de campagne ne publie le discours de politique étrangère sur son site internet officiel.

Sanders a souligné qu’Israël « est l’un des plus proches alliées des Etats-Unis » et que les Américains « en tant que nation, sont engagés à ne pas simplement garantir la survie d’Israël, mais également le droit de son peuple à vivre en paix et en sécurité. »

Faisant échos aux arguments de l’actuelle administration, Sanders a déclaré que la très forte proximité de l’amitié entre les deux états obligeait les parties « à se dire la vérité telle que nous la voyons ».

« Nos désaccords viendront et partiront, et nous devons en tenir compte de manière constructive », a-t-il affirmé.

Le discours du chouchou progressiste a associé la critique d’Israël avec la critique des actions palestiniennes, mais alors qu’il a mentionné le terrorisme dans le cadre de l’Etat islamique et du Hezbollah, le discours de Sanders n’a fait référence à la vague de violence en cours contre des cibles militaires et civiles israéliennes que comme des « attaques ».

Sanders a promis de « travailler sans relâche pour faire avancer la cause de la paix en tant que partenaire et en tant qu’ami d’Israël », mais a affirmé que « pour réussir, nous devons être un ami non seulement d’Israël, mais aussi du peuple palestinien. »

« Il y a trop de souffrance à Gaza pour être ignorée », a déclaré Sanders, qui s’est cependant abstenu d’attribuer la responsabilité des causes de la souffrance.

Sanders, comme son opposante démocrate, l’ancienne secrétaire d’Etat Hillary Clinton, a exprimé son soutien à la solution à deux états, la décrivant comme « la seule perspective pour la paix ».

Le sénateur du Vermont a précisé son plan pour atteindre une telle solution.

« La première étape sur le chemin est de mettre en place la scène pour reprendre le processus de paix via des négociations directes, a-t-il commencé. Cela signifie construire la confiance des deux côtés, offrir des signes de bonne foi, et ensuite mener des discussions quand les conditions leur permettent d’être constructives. »

Afin d’agir ainsi, il doit y avoir « une reconnaissance sans condition par tous du droit d’Israël à exister », et « la fin des attaques de toutes sortes contre Israël. »

La paix, a-t-il déclaré, « demandera que des organisations comme le Hamas et le Hezbollah renoncent à leurs efforts pour déstabiliser la sécurité d’Israël » – une condition préliminaire improbable pour le Hamas, qui a sans cesse refusé d’enlever l’appel à la destruction d’Israël de sa charte officielle.

Sanders a déclaré qu’afin de réussir la paix, Israël devrait « mettre fin à ce qui relève de l’occupation dans les territoires palestiniens, établir des frontières par un accord mutuel et se retirer des implantations de Cisjordanie, comme Israël l’a fait à Gaza. »

« La paix signifie également la sécurité pour chaque Palestinien. Elle signifie de réussir l’auto-détermination, les droits civils, et le bien-être économique pour le peuple palestinien », a déclaré Sanders.

Il s’est exprimé contre ce qu’il a décrit comme « la récente appropriation par Israël de 579 acres [236 hectares] de terrain en Cisjordanie », dont il a dit qu’elle « déstabilisait le processus de paix, et, au final, la sécurité d’Israël également. »

Le sénateur a accusé Israël de « réponses disproportionnées quand il est attaqué », tout en ajoutant que « toute attaque contre Israël est inacceptable. »

« La paix signifie aussi de mettre fin au blocus économique de Gaza. Cela signifiera une distribution équitable et durable des précieuses ressources en eau pour qu’Israël et les Palestiniens puissent tous deux prospérer en voisins », a-t-il ajouté.

« Une fourniture inadéquate en eau a contribué à la dégradation et à la désertification des terres palestiniennes, a-t-il affirmé. Une paix durable devra reconnaitre que les Palestiniens sont autorisés à contrôler leurs propres vies, et il n’y a rien dont la vie humaine a plus besoin que d’eau. »

Il a critiqué l’actuel gouvernement israélien, déclarant qu’il était « absurde que des éléments au sein du gouvernement de Netanyahu suggèrent que construire plus d’implantations en Cisjordanie est la réponse appropriée aux violences les plus récentes », et qu’il était « également non acceptable que le gouvernement de Netanyahu décide de retenir les centaines de millions de shekels de revenus de l’impôt des Palestiniens, qu’il est supposé collecter en leurs noms. »

Sa critique du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a été plus limitée, disant qu’il était « inacceptable » qu’Abbas « appelle à l’abrogation des accords d’Oslo alors que l’objectif devrait être de mettre fin à la violence. »

Sanders a été plus critique du gouvernement du Hamas à Gaza, disant qu’il « s’opposait fortement » à la « position de longue date [du Hamas selon laquelle] Israël n’a pas le droit d’exister. »

Après avoir critiqué le comportement du Hamas, Sanders a à nouveau équilibré sa critique avec un rappel qu’il, « aux côtés de beaucoup de soutiens d’Israël, s’est exprimé fortement contre les contre-attaques israéliennes qui ont tué près de 1 500 civils, et en ont blessés bien plus », y compris « le bombardement des hôpitaux, des écoles et des camps de réfugiés ».

Sanders a appelé la communauté internationale à « s’unir pour aider Gaza à se remettre ».

Il a également abordé les problèmes régionaux dans tout le Moyen Orient.

Sanders, qui s’est vanté de s’être opposé à l’invasion en 2003 de l’Irak par l’administration Bush, a déclaré que les Etats-Unis devaient continuer à combattre l’Etat islamique. « Il n’y a aucun doute dans mon esprit que les Etats-Unis doivent continuer à participer à une coalition internationale pour détruire cette organisation barbare », a-t-il affirmé.

« Les Etats-Unis doivent également jouer un plus grand rôle pour perturber le financement de l’Etat islamique et les efforts sur internet pour transformer les jeunes désœuvrés en prochaine génération de terroristes », a-t-il continué.

Dans le même temps, il a noté que « bien que les Etats-Unis ont un rôle important à jouer pour vaincre l’Etat islamique, [ce combat] doit être mené par les pays de la région, dont certains ont pendant trop longtemps non seulement été aveugle à l’extrémisme violent, mais l’ont encouragé et financé. »

« Les puissances majeures de la région – particulièrement les états du Golfe – doivent prendre de plus grandes responsabilités pour le futur du Moyen Orient, a-t-il continué. Les nations riches et puissantes de la région ne peuvent plus attendre que les Etats-Unis fassent le travail pour eux. Nous ne sommes pas le gendarme du monde. »

Une implication militaire américaine plus forte en Syrie, a-t-il prévenu, « prolongerait simplement la guerre, et augmenterait le chaos en Syrie, sans y mettre fin. » A la place, a souligné Sanders, « la seule solution en Syrie est un accord politique négocié. »

Sanders a souligné son opposition à la guerre en Irak était le reflet de son opposition à un interventionnisme militaire débridé. « C’est ma croyance forte que la mesure d’une grande nation, avec l’armée la plus puissante sur Terre, n’est pas combien de guerres elle peut engager, mais comment nous pouvons utiliser notre force pour résoudre des conflits internationaux de manière pacifique, a-t-il déclaré. Oui, l’option militaire devrait toujours être sur la table, mais elle doit rester un derniers recours. »

Le candidat démocrate, qui jouit d’un fort soutien parmi les jeunes de son parti, a répété son soutien à l’accord nucléaire signé en juillet dernier, qui a été mis en place en janvier.

« Le résultat est ceci : s’il est mis en place avec succès – et je pense qu’il peut l’être – l’accord nucléaire empêchera l’Iran d’obtenir une arme nucléaire », a-t-il souligné. Tout en reconnaissant que l’accord ne parvient pas à tout ce qu’il aimerait, il a souligné qu’ « il était bien mieux que la voie sur laquelle nous étions avec un Iran développant des armes nucléaires et la possibilité d’une intervention militaire par les Etats-Unis et Israël croissant jour après jour. »

« Je n’accepte pas l’idée que la position ‘pro-Israël’ soit de s’opposer à l’accord », a affirmé Sanders.

« Si l’Iran ne remplit pas l’accord, nous devons réimposer des sanctions et toutes les options sont de retour sur la table », a-t-il continué, tout en appelant le monde à « se tenir uni dans la condamnation des récents tests de missiles balistiques de l’Iran ainsi que de son soutien continu au terrorisme à travers des organisations comme le Hezbollah. »

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