Affaire Merah : la famille d’une victime demande l’audition du père Merah
L'avocate de la famille va demander à ce que l'audition ait lieu en Algérie, où il vit actuellement
AFP – La famille d’Abel Chennouf, un militaire tué par Mohamed Merah, a annoncé vendredi qu’elle allait demander l’audition du père du tueur au scooter à propos de vidéos dont il a affirmé qu’elles avaient été tournées par son fils mais dont l’existence n’a jamais été démontrée.
Fin 2012, l’avocate algérienne de Mohamed Merah avait annoncé à grands renforts médiatiques qu’elle allait remettre à la justice française ces vidéos censées avoir été tournées par Mohamed Merah pendant le siège de l’appartement toulousain où il a été tué.
Mais Me Zahia Mokhtari ne l’avait jamais fait et l’existence même de ces documents semble désormais très douteuse.
« Nous allons faire une demande d’acte pour que le père de Mohamed Merah soit entendu en Algérie », où il vit, a déclaré Me Béatrice Dubreuil, à l’issue d’une réunion de la famille Chennouf avec le juge antiterroriste Christophe Teissier.
Cette demande sera déposée « dans les prochains jours », a ajouté son confrère Me Frédéric Picard. Elle concernera également Me Mokhtari, a précisé Me Dubreuil. Le magistrat doit recevoir lundi 3 février, d’autres parties civiles pour un point de l’enquête, a-t-on indiqué de source proche du dossier.
Agissant pour des proches d’Imad Ibn Ziaten, un autre militaire tué par Merah, Me Samia Maktouf a également fait une demande mi-décembre, réclamant « de faire traduire (la) signature » qui aurait été récemment utilisée sur des PV d’audition par Abdelkader Merah, le frère du tueur au scooter, mis en examen et écroué depuis mars 2012.
Selon une source proche du dossier, dans sa demande d’acte, Me Samia Maktouf relève que désormais Abdelkader Merah « a changé de signature et signe désormais en langue arabe avec les mots suivants: +Dieu est unique et vous êtes des mécréants+ ».
Abdelkader Merah est écroué depuis 18 mois. Il avait été arrêté au moment où débutait le siège de l’appartement toulousain où s’était retranché son frère cadet, qui y est mort le 22 mars 2012.
Abdelkader Merah, mis en examen pour complicité d’assassinats, association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes de terrorisme et vol en réunion d’un scooter, nie avoir pris part ou avoir eu connaissance des projets criminels de son frère.
Son avocat Eric Dupond-Moretti conteste avec vigueur son maintien en détention, qui sera de nouveau examiné fin février.