Albert Guigui espère que le procès Nemmouche permettra « de faire le deuil »
Le Grand rabbin de Bruxelles prend la parole quelques jours avant l'ouverture du procès de Mehdi Nemmouche, principal accusé de l'attentat ayant fait 4 morts en mai 2014
Le grand rabbin de Bruxelles Albert Guigui s’est exprimé sur la RTBF une semaine avant l’ouverture, le 10 janvier prochain, du procès de Mehdi Nemmouche et de Nacer Bendrer, accusés de 4 assassinats à caractère terroriste commis le 24 mai 2014 au musée juif de Bruxelles.
Le grand rabbin de Bruxelles s’interroge : « Mais pourquoi le musée juif ? Était-ce une cible innocente ? Le but du musée, c’est de détruire les barrières entre les gens et de jeter des ponts entre eux et c’est ça que Mehdi Nemmouche a voulu attaquer (…). C’est aussi un acte contre la démocratie car c’est ce qu’évoquent les musées. Il y a aussi une attaque claire contre le judaïsme. »
Albert Guigui attend « que ceux qui ont commis des actes paient pour cela (…) Cela permettra aux familles des victimes de faire leur deuil (…). Cela permettra aussi à la communauté juive de se reconstruire. Cela dissuadera enfin de potentiels terroristes, car on verra qu’il faut rendre des comptes. »
En mai 2018, alors que les médias belges faisaient état d’une crainte généralisée parmi les Juifs belges d’être attaqués par des antisémites, le grand rabbin de Bruxelles et d’autres Juifs avaient décliné la demande d’un radiodiffuseur public de les filmer marchant dans la rue en portant une kippa.
Albert Guigui avait refusé, indiquant à la chaîne avoir cessé de porter de manière visible la kippa en 2001 à la suite d’une agression antisémite sur sa personne. En décembre de la même année, Guigui rapporte avoir été attaqué par un groupe de jeunes arabophones.
La communauté juive de Belgique, qui compte environ 40 000 membres et se répartit principalement entre Bruxelles et Anvers, a subi un nombre croissant d’attaques antisémites ces dernières années.
Mehdi Nemmouche est accusé d’avoir ouvert le feu dans le hall d’entrée du Musée, tuant un couple de touristes israéliens, une bénévole française et un jeune employé belge du Musée.
Il venait juste de revenir de Syrie où il avait combattu dans les rangs jihadistes. Soupçonné d’y avoir été l’un des geôliers de quatre journalistes français, il a été inculpé en novembre 2017 dans une enquête à Paris sur cette séquestration et un autre procès se profile pour lui en France.
Mehdi Nemmouche espère « voir son innocence reconnue » et s’est opposé à ce que ses proches viennent témoigner, lors d’une audience préliminaire à son procès jeudi 20 décembre dernier.